IA embarquée, cybersécurité, cryptographie post quantique : la feuille de route « ajustée » du pôle SCS

Avec une roadmap centrée sur l’IA et le big data, l’IoT, la sécurité numérique et la microélectronique, le pôle de compétitivité basé à Sophia-Antipolis et Rousset est pile dans les sujets qui interrogent toutes les entreprises et beaucoup de secteurs, en transversal. La crise est forcément venue changer certains paradigmes, poussant finalement à une accélération des sujets de digitalisation, d’intelligence artificielle et de sécurité informatique. Obligeant le pôle à suivre la tendance, tout en préparant la phase IV prévue pour 2023.
(Crédits : DR)

'est une feuille de route « adaptée aux circonstances », dit Moussa Belkhiter. Alors que la France et les entreprises se lancent dans la relance, le président - tout juste reconduit dans ses fonctions pour deux nouvelles années - explique comment le pôle de compétitivité, qui joue à plein son rôle d'accompagnateur, s'adapte lui aussi au contexte particulier actuel. Il faut dire que la crise a forcément mis en exergue les problématiques liées au numérique et à la sécurité informatique. Deux sujets qui sont ceux du pôle Solutions Communicantes Sécurisées (SCS), d'autant plus que la numérisation tout autant que la sécurisation sont transverses et concernent les objets connectés, l'intelligence artificielle et la data.

Un nouvel environnement post-crise

Et la crise, donc, a joué une fonction de révélateur, menant certaines entreprises a justement ne pas connaître de crise, de carnets de commande notamment. Mais certaines se trouvent aussi avec des besoins plus fins et l'expertise du pôle se révèle essentielle pour répondre aux défis qui ont pris un peu d'avance.

« La crise a beaucoup impacté l'écosystème, avec des problématiques inattendues », résume Moussa Belkhiter, expliquant que, précisément, certaines entreprises possèdent un carnet de commande plein, parfois jusqu'à un horizon de trois ans. « Le contexte a créé un nouvel environnement ». Avec des besoins en IA embarquée, sujet qui prend de l'importance avec un enjeu qui se situe sur des nouvelles données non structurées. « La plupart des entreprises désirent faire de l'IA, mais arrivent avec des données peu propres », souligne Olivier Chavirer, le directeur général du pôle. L'industrie qui se digitalise, l'IoT font partie des thématiques concernées. La cybersécurité, est, encore plus qu'avant, au centre du jeu. « La crise a accéléré ce que l'on savait déjà », dit encore Olivier Chavrier avec une sécurité qui concerne notamment les « petits objets ». Un sujet dont on sait qu'il ne fait que commencer... « La crise a généré des tensions sur la supply chain », ajoute Moussa Belkhiter, rappelant que « le nerf de la guerre, ce sont les compétences » avec de nouveaux pans de l'industrie qui se développent, une féminisation qui semble entrer de plus en plus dans les mœurs et des « opportunités qui existent pour se diversifier ».

C'est donc pour « s'adapter » à ces accélérations autant que défis que le pôle a réajusté sa feuille de route. Sans changer les fondamentaux avec toujours les quatre axes majeurs que représentent l'IoT, le big data, la microélectronique et la cybersécurité. Un réajustement qui arrive alors que la phase IV des pôles, entamée en 2019, se conclura en 2022. C'est à-dire demain. SCS est donc aussi en préparation de la prochaine phase.

Cryptographie post-quantique, réindustrialisation... ces axes porteurs

Autour de quels sujets ? « Nous observons que sur le quantique, il n'existe pas un écosystème dédié mais en revanche les industriels se sont emparés d'un sujet autour de la sécurisation liée au quantique, ce que l'on appelle la cryptographie post quantique », détaille Olivier Chavrier. Sans nul doute un axe qui sera privilégié dans la roadmap à venir.

Une nouvelle roadmap qui intégrera également tout ce qui concerne le sujet ô combien stratégique et motif à discussion de la réindustrialisation. La réindustrialisation qui est par ailleurs un axe tout aussi stratégique pour la Région Sud qui s'emploie à l'encourager, entre autres, via son programme Parcours Sud Industrie 4.0.

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Pour affiner ce que seront les axes prioritaires de SCS dès 2023, les discussions ont été entamées avec la ministre en charge de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher. « La crise a fait ressortir des problématiques de chaîne de valeur. Nous avons un rôle à jouer dans l'accompagnement des PME qui souhaitent relocaliser certaines de leurs productions », ajoute Olivier Chavrier. « Il faudra bien sûr, continuer à innover mais aussi trouver des lignes de forces ».

Et l'un des sujets pas moins essentiels est bien celui de la formation. Parce que de lui dépend les compétences disponibles. « Il faut que les pôles s'impliquent dans la formation », insiste Olivier Chavrier qui souligne encore la difficulté à trouver des profils particuliers tels des ingénieurs de logiciel embarqué ou d'ingénieurs de production ».

La question des nouveaux usages

« Certaines technologies évoluent et il est important de définir les prochains usages, quels sont ceux qui vont changer. On sait bien que l'IA d'aujourd'hui n'est pas l'IA de demain », pointe Moussa Belkhiter. « Il est important que le pôle soit en cohérence avec les politiques nationales afin de notre contribution puisse être porteuse et pertinente ». Pour rappel, le pôle SCS rassemble 300 membres et a porté 290 projets collaboratifs pour un milliard d'euros d'investissement.

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