« Le bon sens du terrain » et la prévention, les priorités de Sabrina Agresti-Roubache

Invitée de BFMTV et RMC ce lundi matin, la ministre en charge de la Ville, de la Citoyenneté et de l’Intégration a détaillé sa stratégie où la prévention est érigée en priorité en matière de lutte contre la délinquance. Une stratégie décentralisée qui s’appuie notamment sur les préfets, les associations et les citoyens, meilleure façon, dit-elle, d’identifier les besoins spécifiques de chaque territoire.
Revendiquant être une ministre proche des gens, Sabrina Agresti-Roubache pratique la décentralisation en s'appuyant sur les idées et les besoins issus du terrain
Revendiquant être "une ministre proche des gens", Sabrina Agresti-Roubache pratique la décentralisation en s'appuyant sur les idées et les besoins issus du terrain (Crédits : DR)

Nommée il y moins d'une semaine secrétaire d'Etat en charge de la Ville, de la Citoyenneté et de l'Intégration, déjà surnommée ministre anti-émeutes, Sabrina Agresti-Roubache dispose d'un portefeuille large qui recouvre énormément de sujets, de celui des quartiers prioritaires de la Ville à la laïcité, en passant par l'apprentissage du français et la lutte contre la radicalisation pour n'en citer que quelques-uns. Mais si elle ne déteste pas être perçue comme la ministre anti-émeutes, elle revendique bien davantage être « la ministre proche des gens », celle qui trace les contours d'une « politique du quotidien, celle qui peut changer la vie de nos compatriotes ».

Spécificité territoriale ou comment décentraliser

Evidemment attendue sur le sujet sensible de Mayotte et l'annonce faite par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, de la fin du droit du sol, Sabrina Agresti-Roubache préfère préciser que c'est plutôt une modification du droit du sol, « point d'arrêt nécessaire » face à un « climat insurrectionnel ». Et de savoir si c'est un retour au droit du sang ou non, de préciser que « si les mots ne me dérangent pas, les maux me dérangentÇa m'empêche de dormir ». Aux demandes à peine suggérées d'Eric Ciotti ou Eric Zemmour d'étendre cette modification à la métropole, la ministre de rétorquer que Mayotte n'est pas soumis à la même pression migratoire. Pas comparable donc. Sur la méthode pour entériner la fin du droit du sol, Sabrina Agresti-Roubache confirme les deux voies possibles, un référendum ou un parlement réuni en congrès.

Prendre en compte la spécificité territoriale, c'est précisément le fondement de la méthode Agresti-Roubache. « Je suis une fille de terrain », rappelle celle qui pilote, par ailleurs, le bon avancement du Plan Marseille en Grand. Une méthode qu'elle met au service de la politique de prévention de la délinquance, annonçant une large concertation pour rénover le tout, s'appuyant pour se faire sur 25 préfets - d'ores et déjà mobilisés - sur les associations et les habitants.

« Je leur demande de me faire remonter des idées. De quoi ont-ils besoin ? De quoi est composé leur territoire ? Marseille ce n'est pas Brest, Brest ce n'est pas Metz, Metz ce n'est pas la Corse. On ne peut pas faire quelque chose de global sans avoir concerté le local. Je suis une fille de la province. Vous imaginez bien que mes idées ne vont pas venir de Paris pour redescendre sur les territoires », assène la ministre, qui répète encore que « le bon sens du terrain doit être mis au-dessus de la pile ».

La prévention, la prévention, la prévention contre la délinquance

Même bon sens pour dérouler le plan anti-stupéfiants annoncé par Gabriel Attal concernant les villes moyennes. Où se pose toute la question des stratégies de réduction des points de deal, qui forcément concentrent les acteurs sur des parts de marchés davantage disputées. « Il faut accepter que si nous réduisons les points de deal, nous réduisons les parts de marché et elles se disputent plus violemment », explique Sabrina Agresti-Roubache, qui en remet une couche sur, précisément, le besoin d'une prévention mieux ciblée, qui s'intéresse aussi aux conduites additives. « Je le redis, pas de consommateur, pas de dealers ». Et d'annoncer le déploiement du renfort des dispositifs de vidéo-surveillance, annoncé en fin d'année.

Interrogée sur le comportement délinquant de nombreux mineurs - plus de 1.100 d'entre eux ont commis des infractions lors des dernières émeutes - la ministre de la Ville, de la Citoyenneté et de l'Intégration de citer le professeur de criminologie, Alain Bauer et la notion de licenciement des parents par la société, affirmant que les parents eux-mêmes expriment leur volonté de reprendre l'autorité sur leurs enfants.

« La première autorité face aux enfants, ce ne doit pas être la police, ce doit être les parents », insiste la ministre qui a reçu, dit-elle, une demande ferme de la part du Président de la République et du Premier ministre de généraliser les cités éducatives à 2027. Soit « 79 millions d'euros pris sur les crédits politique de la Ville engagés chaque année auxquels s'ajoutent cette année 29 millions d'euros sur le poste émeutes. La communauté éducative travaille avec les élus locaux, avec les associations, permettant aux parents de s'intégrer dans le projet pédagogique, le péri-scolaire et l'extra-scolaire », souligne Sabrina Agresti-Roubache.

Pour rappel, les cités éducatives, mises en place en 2019 dans les quartiers prioritaires de la ville, visent à créer une communauté associant les professionnels de l'éducation, de l'enseignement, les collectivités locales et les associations.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 13/02/2024 à 8:58
Signaler
"Le bon sens" reste toujours à définir.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.