Immigration, uniforme au lycée, municipales à Marseille : ce qu’en pense Renaud Muselier

Invité du Grand Jury RTL ce 10 décembre, le président de la Région Sud a livré sa pensée et ses principes à propos de la loi Immigration et la régularisation des travailleurs étrangers sans papiers. Il a également donné son sentiment sur les annonces d’Aurore Bergé concernant les parents défaillants, explique pourquoi il n’aime pas le mot uniforme et lui préfère la tenue correcte. Renaud Muselier a également rappelé les enjeux de l’organisation à venir des JO 2030, organisation qui s’affine. Et redit que non, contrairement à ce qu’affirme inlassablement la rumeur, il n’envisageait pas de se présenter aux prochaines élections municipales à Marseille.
(Crédits : J3G)

Les sujets ne manquent pas à quelques jours de la traditionnelle trêve des confiseurs. Immigration, faits de violence commis par les jeunes, formation, organisation des Jeux Olympiques d'Hiver en 2030, ont été tour à tour l'objet des questions soumises à Renaud Muselier par Olivier Bost (RTL), Pauline Buisson (M6) et Claire Conruyt (Le Figaro), les trois journalistes du Grand Jury RTL.

Fermeté républicaine

Sur la loi immigration, Renaud Muselier, a rappelé le « besoin de fermeté républicaine » face à des mouvements d'immigration difficiles à gérer, entre autres pour les maires des villes frontalières, comme, pour le cas de Provence Alpes Côte d'Azur, Menton et Briançon, voisines de l'Italie. Rappelant que ce sont « des souffrances humaines » et que « les maires sont confrontés au quotidien à cette problématique de proximité », le président de la Région estime que « la législation doit évoluer. Le continent européen apporte des réponses de qualité de vie bien supérieures et bien différentes en termes de démocratie, en termes de soins, de travail, de respect des femmes que nous devons traiter en Europe et en France. Nous avons du retard. La loi proposée par Gérald Darmanin aurait dû être votée depuis longtemps, par nous les gens de droite ». Une façon de remettre une pierre dans le jardin de son ancien parti, Les Républicains.

Sur l'accord franco-algérien qui facilite la circulation, l'emploi et le séjour sur le territoire des ressortissants algériens, Renaud Muselier rappelle que le contexte de 1968, date de la mise en place de cet accord, n'est évidemment plus le même que celui de 2023. « Il faut l'amender et le restructurer ». Et de demander aussi à « renouer nos relations avec les Marocains ». Relations dont on sait qu'elles s'étaient particulièrement refroidies et qu'elles semblent être en phase de réchauffement.

Concernant les travailleurs sans papiers qui peuvent être régularisés, Renaud Muselier le dit « j'ai un principe, ceux qui travaillent, payent leur cotisation, parlent français, pourquoi les chasser ? Nous en avons besoin dans nos vignes, nos restaurants. Celui qui s'est intégré, pourquoi le chasser ? ».

L'uniforme, non, la tenue correcte, oui

Impossible de ne pas faire réagir le président délégué de Régions de France aux annonces formulées ce même jour dans La Tribune Dimanche par la ministre des Familles et des Solidarités, Aurore Bergé qui souhaite soumettre les parents défaillants à des travaux d'intérêt général. Un sujet sensible mais pour lequel Renaud Muselier a un avis tranché estimant qu'il « faut aider la mère célibataire, qui souffre, il faut l'aider. Il faut une vraie politique d'aide. Mais il faut sanctionner les parents qui ne s'occupent pas de leurs enfants ». Et d'appuyer un peu plus son propos - « on ne peut pas avoir des minots de 12 ans qui se battent, voire pire » -  indiquant que le tout relève d'une dérive totale du respect de l'autorité, manque de respect qui touche aussi bien les médecins, les pompiers, les forces de l'ordre, les professeurs... « On pense que c'est par les portables que l'on sait. Le retour à l'ordre républicain passe par des parents dans leur rôle, c'est-à-dire éducateurs ».

Renaud Muselier voit-il donc d'un bon œil le retour - le ministre de l'Education Nationale, Gabriel Attal a annoncé une expérimentation à grande échelle - de l'uniforme. Non, pas vraiment. Même si c'est davantage pour une raison linguistique que philosophique. « Je n'aime pas le mot uniforme, cela renvoie à une notion d'armée ». En revanche, fournir une tenue correcte à tous les lycéens, le président de la Région Sud y est extrêmement favorable et annonce deux lycées déjà prêts à lui emboîter le pas. Une tenue correcte, dont le coût est estimé à 200 euros, qui sera financée pour moitié par l'Etat, pour moitié par le conseil régional. « Cela signifie que tout le monde s'habille pareil », détaille Renaud Muselier qui demande à ce que le principe s'applique aussi aux tenues de gym.

Les lycées où Renaud Muselier aimerait que la reconnaissance faciale soit permise, afin de faciliter les flux d'entrée, réfutant les critiques qui y voient une sorte d'espionnage déguisé pour préférer rappeler que « nous sommes davantage espionnés par nos portables ». Et que l'intelligence artificielle peut, là, apporter toute sa plus-value.

Filières de proximité : un pacte Etat-Région ?

Face à une économie qui fluctue et alors que le sujet des compétences est majeur pour la bonne croissance des entreprises, Renaud Muselier suggère la création d'un pacte Etat-Région qui concerne les filières de proximité. Une façon de répondre ainsi au plus près aux besoins de chaque territoire, car, « on ne traite pas de la même façon les Bouches-du-Rhône, les Hautes-Alpes ou le Vaucluse ». L'objectif de plein emploi voulu par Emmanuel Macron ? « C'est un objectif ambitieux et il a raison. Nous allons y contribuer à notre niveau ».

Ambitieux, c'est bien le terme qui convient pour qualifier le projet d'organisation des JO 2030. Renaud Muselier redit la volonté de jeux durables ce qui passe par une étude fine des lieux pouvant accueillir les épreuves. On sait que Val d'Isère et Isola 2000 pourraient être exclues. La raison est avant tout financière - « chaque site c'est 60 millions d'euros » - alors même que l'objectif est de tenir des Jeux sobres, y compris financièrement, avec un budget qui ne devrait pas dépasser le 1,5 milliard d'euros.

Pas de gratuité des transport... ni de candidature municipale

En termes de mobilité, alors que le sujet de la gratuité des transports revient régulièrement dans les discours, Renaud Muselier le dit tout de go : « la gratuité c'est un leurre, car à la fin c'est la collectivité et les impôts qui payent. Ce qu'il faut, ce sont des gares multimodales bien organisées et des trains à l'heure ».

Si l'horizon est encore loin - le scrutin est prévu pour 2026 - les élections municipales se sont néanmoins invitées dans le débat. Ira, ira pas ? « Aux dernières municipales j'ai dit que je n'irais pas, je n'y suis pas allé. Je suis très heureux président de Région, je suis réélu jusqu'en 2028, je vais avoir des JO 2030... ». Cependant, Renaud Muselier le sait, « il n'y a pas de victoire politique possible sans union. La ville aujourd'hui ne va pas bien. Je contribuerai donc à fabriquer une unité pour une mécanique de victoire ». Entre « gens raisonnables »...

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Commentaires 3
à écrit le 11/12/2023 à 16:57
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Profil du parfait traître en politique

à écrit le 11/12/2023 à 14:17
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En 1995 pour les élections régionales avec son compère M.Estrosi ils avaient promis un lycée dans le canton de Fayence dans le Var avec la pose symbolique de la première pierre et comme tout bon politique avec l'armada des infos locales . Après les é...

à écrit le 11/12/2023 à 13:22
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vous croyer q'une blouse grise remplacera la lecture continuer a voir q'une vision retrecit de la culture

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