David Lisnard, bis repetita à la présidence des maires de France

Le premier magistrat de la ville de Cannes rempile pour un nouveau mandat, le deuxième, à la tête de l’Association des Maires de France. Un bis repetita, deux ans après la première élection, qui intervient au lendemain du congrès des Maires où il a pointé, dans un discours comme toujours très musclé, le phénomène de recentralisation, entre autres sujets…
(Crédits : DR)

C'est une reconduction à la tête de l'AMF qui passe presque inaperçue. Et pourtant, deux ans après avoir pris la succession de François Baroin, le maire de Troyes, celui de Cannes rempile. Un bis repetita qui semble d'ailleurs naturel. Si l'enjeu de cette élection était moindre que la précédente - David Lisnard n'avait pas d'autre candidature face à la sienne - il n'en reste pas moins qu'elle dit aussi beaucoup, notamment que le premier édile de la Cité des Festivals est plutôt apprécié dans son rôle de patron des maires de France.

Ne plus être sous perfusion

Il faut dire que David Lisnard (LR) a largement entrepris de secouer le cocotier, n'hésitant jamais à dénoncer la lourdeur administrative, le millefeuille qui va avec, le niveau vertigineux de la dette publique. Encore dernièrement, dans la matinale de France Info, le patron de Nouvelle Energie - le mouvement qu'il a fondé - pointait la recentralisation fiscale qui s'effectue, estimant que « au plus l'Etat a annoncé des suppressions d'impôts locaux, plus, en tant que contribuables, nous avons été pénalisés. Cette année, la France bat le record de prélèvements, impôts et charges. L'impôt est plus sournois (...) On voudrait sortir de cette vision infantilisante des collectivités. On nous a mis sous perfusion du malade. Bien sûr qu'il y a des communes mal gérées - tout comme il y a des PME mal gérées - mais ce n'est pas pour cela qu'il faut mettre toutes les communes de France sous dépendance de l'Etat ».

Le sujet de recentralisation a été également un élément du discours prononcé ce 21 novembre en ouverture du Congrès des Maires, où David Lisnard a redit que ce n'était pas les maires qui avaient demandé la suppression des taxes, professionnelle et d'habitation, soulignant qu'il fallait construire la norme autrement, avec des lois qui donnent un cadre général - « des objectifs généraux » - laissant en revanche l'application être gérée localement, par les élus de terrain.

Et après l'AMF ?

Le maire de Cannes qui, sur le sujet de l'imposition, souhaite la création d'un impôt résidentiel, un outil estime-t-il qui permettrait aux citoyens de « trancher la politique fiscale », dénonçant encore une fois le poids de l'effort fiscal mis uniquement sur les propriétaires.

Souvent présenté comme candidat possible de son parti (LR) aux prochaines élections présidentielles, le président de l'AMF botte en touche, préférant poursuivre son travail plutôt que de commenter les plans sur la comète. Il faut dire que la route qui mène jusqu'à l'Elysée est encore longue. David Lisnard est un homme méthodique qui construit sa route pas à pas. La présidence de l'AMF est une étape, tout au moins, pas anodine. Et rien ne dit que l'échéance qu'il a en tête soit celle de 2027...

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Commentaires 4
à écrit le 23/11/2023 à 15:06
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La fête des maires mais pas des mamans. Ben quoi! Tout le monde peut se tromper.

à écrit le 23/11/2023 à 9:40
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Un discours cohérent comme aucun autre. Tout ce qu'il dit sur la recentralisation est malheureusement vrai et grave. Le principe essentiel de subsidiarité en France n'est pas appliqué et des gens qui ne connaissent rien de la réalité du terrain dé...

à écrit le 23/11/2023 à 9:02
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Un élu qui fait ce qu’il dit et le fait bien

le 23/11/2023 à 15:04
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@Carlier: Comme Jospin? Ah! Ben zut alors!

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