Anapix : derniers réglages avant la distribution grand public

Installée à Meyreuil, cette startup a développé une application permettant de détecter d’éventuels mélanomes pour les traiter au plus vite. Après un an et demi de mise sur le marché à destination des dermatologues, l’entreprise s’apprête à toucher les particuliers. Un défi technologique plus complexe, qui lui permettra de passer à la vitesse supérieure.
(Crédits : DR)

Voilà un an et demi qu'Anapix a fait le pas de la mise sur le marché après plusieurs années de développement technologique.

Fondée en 2014 par Bernard Fertil, ancien directeur de recherche au CNRS, et André Fond, cette startup a conçu une application capable de détecter si une lésion de la peau est bénigne ou maligne, autrement dit s'il s'agit d'un mélanome. Auquel cas une prise en charge rapide réduit fortement le risque de mortalité.

Un outil entre les mains d'une trentaine de dermatologues

Pour le moment, l'outil bénéficie à une trentaine de dermatologues en France. Un moyen de leur faciliter la tâche. "Ces dernières années, des campagnes sanitaires ont poussé les gens à faire examiner leurs grains de beauté. Si bien qu'entre un tiers et un quart des consultations chez les dermatologues sont consacrées à cela", explique Bernard Fertil. Résultat : leur agenda est surchargé. "Il faut en moyenne 3 à 6 mois pour obtenir un rendez-vous". L'application a vocation à les soulager. Surtout, il s'agit d'aider le praticien à y voir plus clair, le diagnostic étant parfois difficile à poser. "Dans le doute, les dermatologues font des exérèses mais on constate que certains grains de beauté ainsi retirés étaient bénins".

Grâce à leur abonnement, ces professionnels peuvent sotcker les photos des lésions de leurs patients et établir des comparaisons entre les différents grains de beauté d'une même personne pour repérer ceux qui seraient anormaux - les "vilains petits canards", mais aussi dans le temps.

"Nous travaillons également avec des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), notamment à Arles où des infirmières prennent des photos sur le terrain".

Étoffer la base de données pour s'adresser aux particuliers

Après une année test encourageante auprès des professionnels de santé, Anapix s'apprête à s'adresser aux particuliers. Un marché considérable qui pose néanmoins quelques difficultés techniques.

Si quelques milliers de données suffisent à créer un outil de détection des mélanomes dans un cadre professionnel avec des photos bien cadrées, il en faut beaucoup plus pour être en mesure d'interpréter les photos moins conventionnelles du grand public. "Nous avons obtenu un financement PIA3 pour évaluer la diversité d'images des particuliers. On va lancer une étude pour construire une base de données à partir de 400 patients".

Il faudra aussi les doter d'un dermoscope connecté. "On est en train d'en concevoir un qui soit adapté à tous les smartphones".

Le tout devrait être disponible d'ici la fin d'année. Les particuliers devront alors acheter le dermoscope et un certain nombre de consultations pour eux et leurs proches.

Pour toucher ce public, Anapix mise sur les dermatologues - "ce sont nos meilleurs prescripteurs", mais aussi sur les associations de lutte contre les mélanomes ou les mutuelles et assurances complémentaires.

En France, mais pas seulement. L'export est bien dans les esprits, facilité par le caractère dématérialisé de la solution. "Les pays anglo-saxons sont très concernés, notamment l'Australie particulièrement touchée par les mélanomes. Mais nous nous positionnerons en fonction des opportunités qui se présenteront".

Photomaton 3D

S'il y aura dans les mois et années à venir beaucoup à faire sur le volet commercial, la startup ne met pas pour autant de côté la recherche. "Nous travaillons sur un photomaton 3D. Une sorte de cabine qui prend les gens en photos 3D pour analyser leur peau et détecter toutes les lésions". Plutôt utile pour des patients comptant un très important nombre de grains de beauté. Cela permet également de repérer les "vilains petits canards" potentiellement suspects. Encore à la recherche de financements, Anapix espère que cette cabine verra le jour d'ici trois ans, ce qui lui ouvrirait de nouvelles portes. "Si cela fonctionne bien, on pourrait équiper le monde entier".

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