Comment NanoEdge, la solution de Cartesiam, rend l'IA "accessible"

Dernier produit né de la R&D de la startup installée à Toulon, il adresse les secteurs friands d'intelligence artificielle en s'appuyant sur un principe simple : les données doivent être traités là où le signal devient une donnée. Une approche différenciante qui permet de combler le manque de data et… de datascientist. Soit un champ des possibles très large, qui intéresse aussi aux Etats-Unis.
(Crédits : Intel)

On connaissait bien Bob, ce boîtier capable de comptabiliser les passages de visiteurs lors du tournoi de Rolland-Garros ou tout à fait utile pour servir les besoins en données de l'industrie. Bob, boîtier "apprenant" d'abord et réceptacle de données ensuite, avec un avantage non négligeable, celui de pouvoir rendre immédiatement accessible la dite donnée, sans besoin de machines superpuissantes pour traiter le fameux or noir.

Bob a donc permis à Cartesiam de faire la preuve de son concept. Car c'est sur cette capacité à fournir de la data, là où le signal devient une donnée, que la startup co-fondée par Michel Rubino, Joël Rubino, François de Rochebouët et Marc Dupaquier s'est positionnée dès 2016. Bob a donc équipé des industriels notamment, tandis que l'équipe dédiée à la recherche et au développement poursuivait ses travaux. Donnant ainsi naissance à un nouveau produit, taillé pour répondre aux besoins des entreprises en data.

"La genèse a été de dire que plutôt que d'envoyer les données dans des serveurs, elles seraient disponibles dans le edge", explique Joël Rubino. "Notre vision s'appuie sur le fait que même avec la 5G ou la 10G, on n'arrivera pas à envoyer toute la donnée vers des serveurs. Notre propos était de faire en sorte que l'IA fonctionne dans le edge - à comprendre au sens de capteur - de façon autonome".

Shazam des vibrations

C'est ce principe qu'a donc démontré Bob et c'est ce principe qui crée le fondement de NanoEdge. Avec une promesse : permettre aux entreprises de développer et déployer rapidement de l'intelligence artificielle dans leurs objets, sachant que le marché à horizon 2025, soit dans 5 petites années, prévoit 25 milliards d'objets "smart" venant s'ajouter à ceux existants déjà.

Dans le concret, NanoEdge donne la possibilité aux développeurs de créer une librairie Machine Learning, sans ligne de code, laquelle est ensuite intégrée dans le programme principal du micro-contrôleur, lequel est intégré à l'objet. Avec l'avantage de ne pas faire passer les dites précieuses données via un serveur ou autre, ce qui permet de les conserver sur ordinateur. "Le programme apprend du comportement du microcontrôleur, il stocke son savoir, devenant en quelque sorte le Shazam de la vibration, étant ensuite capable de prédire une panne", explique Joël Rubino. "NanoEdge livre ainsi en même temps la capacité d'apprendre, l'analyse et la capacité à prédire, le tout de façon autonome".

Pour Cartesiam, son nouveau produit a un autre double-avantage, celui de combler à la fois les besoins en données mais aussi en datascientist - le recrutement sur ces compétences étant, comme on le sait, tendu.

Un vaste champ des possibles qui s'ouvre donc pour la jeune entreprise innovante, son business-modèle intégrant la vente par licence, une partie du logiciel étant en accès gratuit. "Nous avons packagé NanoEdge comme un studio, ce qui permet aux entreprises de travailler de façon autonome", complète Joël Rubino. Pour l'heure, la startup avoue être en négociation commerciale avec plusieurs entreprises.

Ambition export

Installée aux Etats-Unis depuis l'ouverture de sa filiale en octobre 2018, dirigée par Marc Dupaquier, Cartesiam s'y est fait remarquée au Sensors Expo, événement professionnel dédié à l'industrie, la connectivité et l'IoT, où elle a remporté le prix de la meilleure technologie. Au pays de l'oncle Sam, l'entreprise y a des bêta-testeurs de son nouveau produit. Elle y a, également, recruté des ressources techniques. Et selon Joël Rubino, l'appétence pour NanoEdge est forte. La startup varoise dispose également de bureaux à Paris et entend structurer davantage son équipe commerciale. Une levée de fonds devrait prochainement lui permettre de mettre le pied sur l'accélérateur et notamment de poursuivre son déploiement international, plus précisément vers l'Allemagne. Cartesiam emploie actuellement 20 personnes.

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