Comment B2bot veut devenir expert de la vision artificielle

Créée en janvier 2018, la start-up installée à Sophia-Antipolis développe une solution pour permettre aux personnes déficientes visuelles de reconnaître des objets. Encore en plein développement de son produit, elle prévoit une mise sur le marché courant 2019.
(Crédits : GettyImages)

"Mettre la technologie au service des personnes aveugles et malvoyantes". Tel est le leitmotiv que répète à loisir François Badaud, fondateur de B2bot. En leur permettant de reconnaître les objets qui les entourent, en mettant des mots sur ceux-ci, il espère améliorer leur autonomie. Un peu comme les voitures : "On a développé des voitures autonomes, on peut faire pareil avec les humains", d'autant que "nous sommes à un point où la technologie peut beaucoup leur apporter".

Telle est l'intention. En pratique, B2bot développe une application associée à des lunettes connectées. Le produit, grâce à l'intelligence artificielle, devra reconnaître différentes familles d'objets. "La question sur laquelle nous travaillons est la suivante : comment restituer de manière pertinente les informations ? Une scène comporte une foule d'éléments dont certains ne sont pas utiles. Il faut faire un tri".

Pour ce, la start-up s'appuie sur un réseau d'associations travaillant auprès de personnes déficientes visuelles. "Nous avons beaucoup discuté afin de mieux comprendre leur quotidien et leurs besoins. Nous travaillons également avec des ergonomes, des professionnels pour comprendre comment ces personnes apprennent à se déplacer et à gérer le quotidien". Des partenaires qui pourraient, à terme, devenir des relais stratégiques pour la commercialisation du produit.

Une commercialisation prévue en 2019

Pour l'heure, B2bot -qui est accompagnée par l'incubateur Paca-Est - a déjà fait la preuve de l'intérêt de son concept, ce qui lui a permis de bénéficier d'une bourse de Bpifrance. Elle a également reçu le soutien de l'Institut Pascal (CNRS Clermont) avec qui elle coopère depuis mai dernier. "Nous avons validé les premières briques de notre solution. On a une partie de la technologie qui est déjà développée et qui commence à reconnaître des familles de produits. Nous sommes en train de finaliser l'étude ergonomique pour intégrer la solution. » Des bases qui, d'ici quelques mois, permettront de lancer la commercialisation du produit, courant 2019. François Badaud mise sur un chiffre d'affaire de "quelques centaines de milliers d'euros dans deux ans, un million dans cinq ans".

La commercialisation ne marquera pas pour autant la fin de la recherche et développement, au contraire. "Nous garderons la même base que nous enrichirons progressivement". Ce, afin d'augmenter progressivement la gamme d'objets reconnus par les lunettes connectées.

Devenir un expert de la vision artificielle

Des innovations incrémentales qui, à terme, c'est ce qu'espèrent les deux associés de la start-up, devraient permettre de faciliter le déplacement des personnes malvoyantes, un marché sur lequel peu de concurrents sont présents à ce jour. "La concurrence est assez segmentée. On a des outils pour la lecture avec caméra qui sont assez coûteux ; ou encore des solutions mobiles pour la reconnaissance d'objets, mais qui nécessitent une connexion". Qui plus est, François Badaud relève une limite à la plupart des produits existant : un accès difficile aux différentes fonctionnalités proposées pour des personnes malvoyantes. De quoi souffler une nouvelle idée pour les prochaines années : "Nous aimerions développer une intelligence qui propose un accès plus aisé à toutes les fonctionnalités".

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