Comment Doinsport veut devenir le Booking.com du sport

La start-up marseillaise développe des outils numériques facilitant l’organisation de matchs pour les joueurs et la gestion de terrains pour les clubs. Pour se développer, elle vient de lancer une deuxième version de son produit.
(Crédits : DR)

Alors qu'il est étudiant, Nicolas Cassignol constate qu'il est difficile d'organiser un match de football. Il existe bien quelques outils : certains permettent de trouver des coéquipiers, mais parfois, le temps que l'équipe soit constituée, le terrain n'est plus disponible. D'autres permettent de réserver un terrain, pas de constituer son équipe. En mars 2016, il se lance et crée, avec Rémi Chevalier, Doinsport.

Il s'agit de combiner ce qui existe déjà, en se plaçant entre le centre sportif et les joueurs. "Nous proposons aux clubs un logiciel de réservation  relié à un site web pour les clients. Ceux-ci peuvent à la fois réserver un terrain et trouver des joueurs ou en rejoindre d'autres. Le club est informé en temps réel", explique Rémi Chevalier. Après cinq mois d'étude de marché et un peu plus d'un an de recherche et développement, la première version du produit est lancée en octobre 2017.

"Cette version nous a permis de nous développer dans cinq villes : Marseille, Lyon, Toulouse, Nantes et Perpignan. Nous avons pu acquérir 15 % du marché et faire une preuve de concept". Preuve de concept qui a convaincu des investisseurs, dont PACA Emergence, auprès desquels l'entreprise est parvenue à lever 300 000 euros. De quoi améliorer plus encore son produit.

Une deuxième version pour s'étendre à cinq sports

Alors que jusqu'à maintenant les solutions de Doinsport ne concernaient que le football à cinq, l'idée est désormais de s'étendre à quatre nouveaux sports, à savoir le squash, le padel (sport en forte progression en France, mêlant squash et tennis), le tennis ainsi que le badminton. Pour ce, la start-up a choisi d'opter pour un logiciel de gestion de terrains plus flexible. "Avant, les terrains se réservaient à l'heure. Désormais, on propose des blocs de 5 minutes. On peut programmer des matchs de 35 minutes par exemple en badminton". Mais les améliorations ne s'arrêtent pas là. Côté clients, il s'agit de passer d'un site web à une application avec de nouvelles fonctionnalités. "Il est maintenant possible de faire une recherche avancée de terrains de sport". Ce qui permet, entre autres, de comparer les prix des différentes options.

Si l'application est gratuite pour le joueur, c'est du côté des centres sportifs que Doinsport engrange du chiffre d'affaire. "Nous externalisons la force commerciale des centres sportifs. Il est assez cher d'embaucher des commerciaux alors il est intéressant pour eux de s'adresser à nous. Nous leur permettons de gagner jusqu'à 10 000 euros de chiffre d'affaire mensuel en plus, pour les meilleurs". En contrepartie, le club verse à l'entreprise des frais d'abonnements mensuels fixes ainsi que des commissions au prorata du nombre de créneaux et de joueurs obtenus. Si Doinsport ne souhaite pas communiquer son chiffre d'affaire, elle affirme que ses revenus "commencent à couvrir ses charges fixes". Elle compte sur la deuxième version de son produit pour atteindre ses objectifs "d'augmentation conséquente du chiffre d'affaire. Auparavant on ne touchait que le futsal qui concerne 250 clubs en France. Le tennis, c'est 7 000 à 8 000 clubs. Ça va donc aller plus vite", parie Rémi Chevalier.

Devenir leader français puis s'ouvrir à l'international

Pour accélérer son développement, la jeune pousse mise en parallèle sur une prochaine levée de fonds. Objectif affiché : obtenir entre 400 000 et un million d'euros pour développer sa force commerciale. Des embauches sont d'ailleurs prévues dans les mois à venir, trois d'ici la fin de l'année. "Pour le moment, nous faisons des petites ventes", expose Nicolas Cassignol. "Mais nous  essayons de toucher des ligues, de grosses chaines. Ce serait la cerise sur le gâteau et nous pourrions aller plus vite". Car l'ambition est de "devenir leader français dans la réservation de terrains et l'organisation de matchs". Cela passera par un développement dans davantage de villes françaises, et, selon les prévisions faites, l'entreprise devrait avoir 40 % du marché français du futsal d'ici la fin de l'année.

Puis, d'ici quatre à cinq ans, l'objectif est d' "attaquer le marché international", en particulier les Etats-Unis, l'Amérique du sud et l'Asie. "Nous voulons être le booking.com du sport".

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