Izicap change d’échelle

Spécialisée dans la transformation des données de paiement en outils de fidélisation pour les commerces de proximité, la jeune pousse basée à Nice accélère son développement, poussée par le déploiement de sa solution de marketing digital au sein de trois réseaux bancaires, le Crédit Agricole, la Banque Populaire et la Caisse d’Epargne.

2018, année charnière pour la start-up niçoise Izicap et sa solution de marketing digital innovante qui consiste à transformer les données de paiement en outils de fidélisation pour le petit commerce. Après avoir été testée ces deux dernières années au sein d'une poignée de caisses régionales, sa solution figure désormais au catalogue de services monétiques de trois réseaux bancaires, le Crédit Agricole, la Banque Populaire et la Caisse d'Epargne, lesquels représentent 60 % du marché des commerces de proximité en France. Un déploiement national qu'il s'agit donc de piloter et d'accompagner, notamment à travers le recrutement, dans les 18 prochains mois, d'une centaine de collaborateurs pour alimenter ses pôles R&D, Services et Conseils. Ce qui portera l'effectif de la jeune pousse à quelque 140 personnes. D'où le tour de table d'un montant de 6 M€ opéré cet été auprès de Seventure Partners et d'Entrepreneur Venture, histoire de renforcer ses fonds propres avant de changer d'échelle.

Quand la carte bancaire devient carte de fidélité

Retour en 2013. Le projet Izicap voit le jour en partant d'un constat : les commerces de proximité sont les parents pauvres de la digitalisation de l'économie. "Nous avons donc travaillé sur une solution qui accélère cette transition digitale en nous appuyant sur le terminal de paiement fourni par les banques aux commerçants pour récolter, analyser et valoriser les données qui y transitent et ainsi leur permettre de mieux connaître leur clientèle et d'augmenter leurs revenus", explique Reda El Mejjad, cofondateur et président d'Izicap. Autrement dit, transformer la carte bancaire du client en une carte de fidélité dématérialisée.

Cinq ans plus tard, le projet, qui a récolté entre temps un total de 2 M€ auprès de business angels et de Bpifrance et a été accompagné par l'incubateur Telecom ParisTech (basé à Sophia-Antipolis) puis le VillagebyCA (à Paris), s'est matérialisé en une plateforme SaaS, certifiée PCI-DSS, packagée et distribuée par ses partenaires bancaires. Lesquels y voient un bon moyen d'apporter de nouveaux services à valeur ajoutée pour maintenir et étoffer leur portefeuille de clients marchands. Car Izicap propose un large champ des possibles : constitution "quasi-automatique" d'un fichier clientèle, enrichi à chaque paiement par carte (avec l'accord du client, bien entendu), possibilité de créer un programme de fidélité "extrêmement puissant" que le commerçant peut personnaliser à sa guise en fonction de son activité et du profil des consommateurs... "Nous proposons également un module de campagne marketing qu'il peut diffuser via différents canaux (mails, sms, etc.) auprès de la base client qu'il aura constitué à travers la plateforme", détaille le dirigeant.

Revenu additionnel augmenté

A ce jour, la plateforme compte 3 000 commerçants actifs, "chiffre qui croît tous les mois depuis notre entrée en phase de déploiement", et devrait atteindre les 10 000 en 2019. Avec des résultats probants : "On observe en moyenne une augmentation du revenu additionnel par client de l'ordre de 40 %", revendique-t-il. Autre indicateur intéressant, le taux d'adoption des clients, comprendre ceux qui acceptent de s'inscrire sur la plateforme, qui oscille entre 30 et 50 %, voire 80 % dans certains commerces. L'illustration pour Reda El Mejjad du lien fort qui unit le commerçant de proximité à sa clientèle, et de l'appétence de cette dernière pour des solutions de fidélisation simple, ne nécessitant ni carte physique, ni application mobile.

Feuille de route

Trois grands challenges attendent aujourd'hui la jeune pousse. L'internationalisation de son service, d'abord, Izicap ambitionnant de devenir la référence marketing digital des acteurs de paiement européen sur le segment des TPE et des commerces de proximité. Déjà présente au Royaume-Uni, via un partenariat noué avec l'opérateur de paiement Valitor, la start-up niçoise annonce être "en discussion avancée avec d'autres acteurs leaders en Europe". La scalabilité de la plateforme ensuite, qui doit monter en puissance face au volume de données exponentiel à traiter. L'adaptation aux usages des consommateurs enfin, en intégrant progressivement les autres outils de paiement comme le mobile, le système Paylib ou encore le ticket restaurant dématérialisé. Et Reda El Mejjad de conclure : "Nous voulons être l'agrégateur de toutes les données de paiement afin d'avoir une vision complète du consommateur et ainsi optimiser l'utilisation de ces datas auprès des commerçants et artisans".

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