Surgisafe, le "Tamanoir" intelligent

Avec sa canule capable à la fois de détecter les fuites de liquides biologiques et les tissus anormaux in vivo, la startup accompagnée par MonacoTech adresse un vaste champ d'applicatifs, qui plus est, à moindre coût.

L'innovation est issue de problématiques réelles, celles vécues en bloc opératoire par Thierry Desjardins, neurochirurgien à qui l'on doit notamment la création du service de neurochirurgie au sein de la Polyclinique Saint-Jean à Cagnes-sur-mer et qui a pour spécialité les techniques non-invasives et de fixation dynamique de la colonne vertébrale. Ce sont justement les risques encourus lors d'interventions, d'un possible déchirement de la méninge, entraînant une fuite de liquide céphalo-rachidien, qui pousse Thierry Desjardins à réfléchir à une solution capable de repérer immédiatement si fuite il y a ou pas.

Consommable

Après plusieurs réflexions et pistes explorées, l'équipe décide de s'appuyer sur les propriétés électriques des tissus. "En envoyant une onde sur un tissu et en observant la façon dont cette onde revient, cela nous permet d'obtenir une information sur le tissu ou la fuite de liquide", explique Thierry Desjardins. Concrètement la canule, baptisée Tamanoir, clignote en cas de fuite de liquide céphalo-rachidien ou cas de tumeur qui serait encore présente. "Notre système s'adapte à l'endoscopie", précise Thierry Desjardins ce qui fait apparaître des applicatifs divers. "Pour les jeunes femmes enceintes qui pensent à une rupture de la poche des eaux, le médecin utilise la canule qui bipe en cas de perte du liquide amniotique. De la même façon, lors d'injection d'acide hyaluronique, Tamanoir est un guide, qui peut dire si le nerf est touché. Dans le cas d'intervention sur un cancer de la peau ou du sein, la canule peut dire si l'ensemble des tissus atteints ont bien été enlevés".

L'avantage de Tamanoir est que la canule est considérée comme un consommable. Ce qui offre une certaine souplesse d'utilisation. "Tamanoir doit devenir un instrument qui fait partie des outils quotidiens du chirurgien, au même titre que les ciseaux. La finalité est que cela soit profitable aux patients", insiste Thierry Desjardins qui parie fortement sur la réponse instantanée, in vivo.

Champs des possibles

Tamanoir, qui en est au stade de prototype, a prouvé, à ce stade, sa fonctionnalité. S'il sera fabriqué dans un premier temps chez un manufacturier européen l'ambition de Thierry Desjardins est bien de posséder sa propre usine en terre monégasque.

Le calendrier prévoir des études cliniques qui vont se dérouler à partir du mois de septembre, jusqu'à fin janvier 2019. Ce qui laisse augurer d'une mise sur le marché au second semestre 2019. La commercialisation empruntera probablement le canal d'un réseau de distributeurs. "Les réapprovisionnements se feront probablement via le Net. Nous estimons à une part de 30 à 40 % de ventes d'ici 5 ans qui se feront par ce biais", estime Thierry Desjardins. Mais le champ d'intervention de Tamanoir est bien plus large, puisqu'il pourrait aussi s'intéresser au monde vétérinaire, aux industries ou à l'alimentaire. Surgisafe, qui s'est développé pour l'heure en autofinancement, est en cours de levée de fonds. La startup table sur un chiffre d'affaires de 350 M$ à 5 ans.

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