Pascal Flamand : "L'objectif de Telecom Valley est d'être en avance sur le marché du numérique"

Il a 25 ans mais conserve la même philosophie : détecter les tendances fortes pour mieux permettre aux entreprises de se positionner. Ou comment le cluster du numérique azuréen veut rester un référent agile.

Un quart de siècle, forcément, c'est marquant. Surtout quand on regroupe 150 adhérents, 18 000 salariés et 40 000 étudiants. C'est qu'elle est grande la famille du numérique azuréen. Telecom Valley c'est d'abord une initiative née au début des années 90, portée sur les fonts baptismaux non pas par de petites entreprises qui auraient voulu faire union pour être plus fortes mais par des industriels soucieux de pratiquer l'intelligence collective. Une idée qui bouscule pour l'époque avec l'objectif justement de ne pas considérer uniquement un périmètre qui se cantonnerait à Sophia-Antipolis, même si ou justement parce que dans l'esprit collectif, la technopole n°1 en Europe est souvent perçue comme synonyme du numérique.

Preuve de pertinence

Deux décennies et demie plus tard, le cluster s'étend largement de Nice jusqu'au Var et fonctionne "en bonne intelligence avec nos cousins marseillais", dixit Pascal Flamand, son président. Surtout, ces quatre dernières années, Telecom Valley a su reprendre sa place dans le fameux écosystème, notamment grâce à son Challenge Jeunes Pousses, un concours qui comme son nom l'indique a vocation à encourager l'entreprenariat étudiant. Avec de jolis projets qui ont su se transformer en start-up prometteuses, comme Wewer, spécialiste du co-voiturage dynamique, vainqueur en 2014 et qui est depuis accéléré à la fois par Vinci et Allianz. Preuve de la qualité du concours dont l'une des particularités est de faire bénéficier les étudiants de l'accompagnement de professionnels et de se dérouler en plusieurs étapes pour une meilleure maturité des projets.

Apport de valeur

"Telecom Valley a évolué. Le secteur ne fonctionne plus en silos, les visions verticales n'ont plus lieu d'être, en tout cas en Europe", dit Pascal Flamand qui tient beaucoup aux quatre valeurs cardinales du cluster que sont l'animation, le partage, l'open innovation et le business. L'objectif pour les 25 prochaines années ? "Ne pas suivre le marché mais être un peu en avance, apporter de la valeur. Ce n'est pas anodin si trois nouvelles commissions - Agilité-Qualité, Sécurité et Cloud, Test et qualité logiciel - ont vu le jour au cours des deux dernières années. Telecom Valley se réinvente en permanence, ce qui est également le cas des entreprises".

Coller à leurs besoins c'est donc être capable d'être dans la prospective, ce qui leur permet d'être réactives aux évolutions, de marché comme de tendance. L'open innovation par exemple, de plus en plus à la "mode", n'a pas attendu de l'être pour faire partie de l'ADN de Telecom Valley. Juste, cela correspond actuellement à ce syndrome des grandes entreprises qui ne peuvent plus en rester à leur R&D interne. "L'innovation, ce n'est pas la R&D", rappelle Pascal Flamand. "L'open innovation, c'est sortir de sa zone de confort en challengeant ses idées avec celles des autres".

Autre tendance, celle du Devops. "Ça parle à Sophia-Antipolis, pas au grand public", souligne Pascal Flamand. "C'est une question de time to market. C'est un principe agile, on parle d'intégration et de développement continus".

Chaîne complète

Précurseur aussi, Telecom Valley l'a été en créant SoFab, son Fablab orienté IoT alors même que le terme n'était pas encore tout à fait entré dans le vocabulaire quotidien. Installé au sein du campus SophiaTech, à Sophia-Antipolis, il a depuis deux ans parfaitement rempli sa mission, accueillant plus de 3 800 participants pour 28 projets achevés ou en cours. Et ne pas croire que le lieu est uniquement fréquenté par les start-up ou les PME, les grandes entreprises aussi n'y sont pas indifférentes.

Cet esprit rassembleur vaut aussi pour le phénomène French Tech. "Pour les territoires qui n'étaient pas fédérés, cela a permis de mettre tous les acteurs derrière une seule et même bannière. C'est le chasser en meute comme le faisaient déjà les PME allemandes il y a 20 ans". Le travail en commun est donc la meilleure façon d'affronter les défis actuels du secteur. Avant l'esprit French Tech, Telecom Valley a montré la voie. Et compte bien qu'il en soit encore ainsi.

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