Sorus en phase de commercialisation

Démocratiser des solutions jusqu’ici essentiellement militaires au monde civil, et proposer des balises satellitaires dédiées à la sécurisation des personnes et des biens, ce, hors couvertures GSM : c’est sur cette niche que la PME s’est positionnée.

C'est de son passé de militaire que Pascal Boddi s'est inspiré pour créer l'entreprise Sorus Industries et Systèmes, basée à Pertuis, dans le Vaucluse.

"Je suis issu de l'Armée de terre, où je me suis illustré dans une carrière technique. Au cours de mon parcours, j'ai notamment effectué quatre années de service à l'ONU et à l'Otan et je me suis rendu compte qu'en matière de géolocalisation des personnes, les moyens étaient disproportionnés par rapport aux besoins".

En effet, entre la technologie utilisée dans le monde militaire, performante mais hors de prix, et les petites balises vendues au particulier mais ne couvrant que la partie occidentale du globe, il y a un vide, une vraie brèche dans laquelle Sorus compte bien s'engouffrer.

L'idée, c'est donc de mettre à disposition du civil des solutions aussi performantes que sur le marché de l'armement, mais à des prix plus compétitifs. Chose faite, aujourd'hui, grâce à la conception de balises ordinateurs interrogeables à distance, via des plateformes, ce qui réduit de fait les coûts de communication. Et l'on peut parler de technologie de pointe...

"Notre système permet, où que l'on soit, partout sur la planète, de localiser un tiers avec une précision de 5 mètres. L'information est transmise instantanément".

Une prouesse possible grâce à la conception d'un système multiple de localisation combinant trois technologies : le GPS, le Glonass (russe) et Galiléo. Les balises comprennent de surcroît un système de cryptage permettant aux informations de cheminer sans encombre jusqu'à leur destinataire. Et peuvent se piloter via le smartphone.

Airbus Développement, futur client

La cible des produits Sorus ?

"Deux catégories de clients ont été définies : le particulier tout d'abord, notamment s'il a un profil sportif et aventurier. Ce peut être un adepte du trekking, de l'ULM ou du parapente éprouvant le besoin de rassurer sa famille lors de ses périples. Ou encore, ce peut être un expatrié, établi dans des pays à risque. Car aujourd'hui, le monde est un village, mais un village dangereux".

Mais outre le particulier, Sorus s'adresse aussi aux entreprises occidentales ou étrangères, qui font faire à certains de leurs salariés, cadres, DRH, des déplacements dans des zones vastes ou hostiles.

Aujourd'hui, la technologie Sorus, testée notamment lors du dernier Tour ULM, dont l'entreprise a assuré la sécurité, est au point.

"Auparavant, nous avons été aidés par la région PACA via le dispositif PACA Labs pour la validation du besoin commercial. Ce qui nous a permis d'appréhender la réalité du marché.  BPI France nous a soutenus pour la partie industrialisation. Nous avons également reçu une aide financière, importante en termes d'image. C'est celle d'Airbus Développement, qui devrait devenir client, puisque nous sommes en discussion avec eux afin de trouver une solution adaptée à leurs besoins".

Mexique et Sénégal

C'est donc le moment de passer à l'étape suivante : le développement commercial.

"Nos prévisions de chiffre d'affaires pour 2016 se situent entre 400.000 € et 600.000 €, avec l'objectif de réaliser 50% de notre activité en Europe et 50% sur les autres continents. Nous commençons à prendre des contacts hors Europe et nous visons principalement deux zones. L'Amérique latine tout d'abord.  Nous avons commencé à démarcher le Mexique, qui a un potentiel certain. Nous y sommes partis dernièrement en mission, avec BPI et Business France. Nous poursuivrons ultérieurement avec le Brésil, l'Argentine..."

L'autre continent ciblé, c'est l'Afrique, plus particulièrement la francophone, qui compte beaucoup d'expatriés... et des besoins en sécurité de haut niveau. Premier pays à conquérir, le Sénégal, où Pascal Boddi effectue en ce moment un déplacement.

"Le gouvernement a mis en place une politique d'aide à la pêche. Il faut savoir que le pays compte des pertes énormes de pêcheurs chaque année. Nous sommes donc en train de travailler sur une nouvelle balise, voulue la moins chère possible. Elle serait capable d'indiquer la direction à prendre pour rejoindre la côte et dotée d'un système de signal auprès des autres pêcheurs situés dans le périmètre en cas de besoin. Nous nous déplaçons donc pour savoir si ce marché-là, que l'on pressent, est suffisamment intéressant en volume, s'il est commercialement viable... et si l'Etat sénégalais nous aidera à être compétitifs".

En dehors de ces deux continents, Pascal Boddi a également d'autres touches en Indonésie, aux Philippines et à Dubaï. Grâce à son réseau d'ancien militaire. Des années de service qui lui servent aujourd'hui incontestablement de tremplin.

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