Marseille Provence 2013 aura eu des répercussions bien plus larges qu'envisagées. Car c'est bien grâce à l'expérimentation menée à l'occasion de la Capitale Européenne de la Culture que Leds'Chat a vu le jour. A l'époque c'est Peter Niebert, chercheur au Laboratoire d'Informatique Fondamentale d'Aix-Marseille Université qui propose une démonstration artistique de ce que peuvent faire ses mosaïques lumineuses : le petit truc en plus étant la possibilité offerte au visiteur d'interagir avec ses tableaux de LED grâce à un pointeur infra-rouge.

Et la lumière fût

De l'expérience originale est née l'idée de créer une entreprise. Car en permettant de rendre la lumière intelligente, la technologie de Peter Niebert offre surtout au marché de l'éclairage des perspectives de développement que Guillaume Bonello, alors dans l'accompagnement du projet au sein du pôle de compétitivité Optitec, a immédiatement mesuré.

"La digitalisation de l'éclairage correspond à la même évolution qu'a connu la téléphonie en passant du filaire au mobile. Désormais l'éclairage intéresse aussi les informaticiens puisque les LED que nous utilisons sont équipées d'un composant électronique qui permet un pilotage par logiciel".

Fini donc, pour une grosse partie, le câblage à l'ordinateur central. "C'est comme si nous avions divisé le tout en milliers de composants répartis dans les luminaires". De plus chaque LED va pouvoir dialoguer avec sa voisine et lui dire comment se comporter.

Marchés applicatifs

Côté application, Led's Chat entend se positionner sur le marché de l'éclairage interactif, permettant par exemple via une télécommande standard de commander un éclairage uniquement à des endroits souhaités, ou encore permettre la détection passive et adapter ainsi la luminosité en fonction des usages. "Nous pouvons contrôler la qualité de la lumière mais aussi jouer sur la température et la couleur, éclairer ainsi à la demande". Néanmoins ce créneau là est envisagé à moyen ou long terme. Auparavant Led's Chat vise davantage l'univers de la décoration pour les établissements hôteliers et de restauration. "Nous allons proposer des murs ou des plafonds de lumière avec des effets décoratifs avancés". Prévue aussi, le segment de la signalétique devrait permettre l'écriture de messages personnalisés, ce qui s'appliquerait plutôt bien "aux lieux avec passagers tels les gares et les aéroports", précise Guillaume Bonello qui pense déjà à appliquer le principe à des vitrines rendues de fait intelligentes parce que capables de cibler des offres en fonction des goûts du consommateur, à l'instar des publicités proposés sur le Net en fonction des sites consultés par l'internaute.

Recherche de financement

Pour l'heure, Led's Chat - qui a vu le jour au mois d'avril dernier - continue de travailler sur un prototype. Bénéficiaire d'un contrat de licence et du financement d'un programme de maturation de la part de la SATT sud-est, sans oublier l'accompagnement de l'incubateur Impulse basé à Marseille et de Marseille Innovation, la jeune pousse ne cache pas ses besoins en cash, de l'ordre de 100 à 200.000 euros, afin de finaliser le produit et de financier la commercialisation.

"Nous sommes en discussion avec des utilisateurs potentiels. Notre modèle économique prévoit de rajouter du service qui pour l'heure n'existe pas".

Une campagne de crowdfunding pourrait être envisagée prochainement avant d'entamer une phase de levée de fonds à l'horizon fin 2016, début 2017.