Roca Therapeutics en quête de 12 millions d'euros pour continuer ses recherches sur le cancer l'oeil

Le spin-off de l’Université Côte d’Azur, basé à Nice, développe deux programmes de recherche dédiée au cancer de l'œil et aux incidences dues à son traitement, parfois létales. Une approche globale qui s’attaque à la fois à des pathologies rares en impasse thérapeutique et à d’autres plus communes pour lesquelles la biotech vient améliorer le traitement existant.
(Crédits : DR)

C'est une petite molécule qui suscite beaucoup d'espoir. Son nom : RCT 001. Sa vocation : bloquer les récepteurs impliqués dans l'angiogenèse tumorale, c'est-à-dire le développement de vaisseaux sanguins qui viennent favoriser différents types de pathologies dont le cancer du rein, de l'œil, de la tête et du cou, en cas de résistance aux traitements existants. A la manœuvre, une équipe de quatre chercheurs issus de l'Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement de Nice (IRCAN) et de l'Institut de Chimie de Nice (ICN) qui, après dix années de recherche fondamentale, ont créé en 2021 Roca Therapeutics afin d'amener cette innovation jusqu'aux patients, en particulier ceux souffrant du mélanome uvéal, en impasse thérapeutique.

Effets secondaires lourds

Chaque année, entre 500 et 600 nouveaux cas sont diagnostiqués en France. Ce cancer de l'œil rare mais très agressif est traité par protonthérapie, une réponse efficace mais aux effets secondaires lourds voire létaux pour une partie non négligeable des patients. « Certains développent une maladie métastatique au niveau du foie qui s'avère létale dans les deux ans car nous sommes à ce jour incapables de la traiter correctement. D'autres développent une maculopathie radique qui peut entraîner une perte de vision, voire l'ablation de l'œil traité », explique Maeva Dufies, directrice scientifique du spin-off de l'Université Côte d'Azur. Qui s'attache donc à développer des potentiels médicaments pour le traitement de ces deux pathologies associées au mélanome uvéal. Le premier sous forme de cachet, le second en collyre.

Etudes précliniques

Pour ce faire, la biotech niçoise, hébergée au Centre du lutte contre le cancer Antoine Lacassagne et lauréate du concours iLab 2021, a réuni subventions et financements dilutifs comme non dilutifs d'un montant total de 3,6 millions d'euros dont 1,6 million d'euros levé auprès de 3B Future Health Fund, basé au Luxembourg,et la SATT Sud-Est. De quoi financer les premières études précliniques de ses deux programmes de recherche. « Il nous reste encore entre 18 et 24 mois d'études précliniques et réglementaires à mener avant d'engager les essais cliniques chez l'homme », précise la dirigeante-chercheuse pour qui il s'agit de faire la démonstration, entre autres, « que notre programme dédié à la maculopathie radique soit applicable à d'autres pathologies oculaires. »

En l'occurrence l'œdème maculaire diabétique, cause la plus fréquente d'une détérioration significative de la vue, et la DMLA humide. Des maladies qui, à l'inverse du mélanome uvéal, touchent des millions de personnes dans le monde et pour lesquelles Roca Therapeutics entend proposer une alternative aux injections intravitréennes aujourd'hui pratiquées.

En quête de 12 millions d'euros

« Notre approche est complète, poursuit Maeva Dufies. Elle s'attaque d'une part à des maladies rares pour lesquelles il n'existe pas de traitement et de l'autre à des maladies plus communes, qui s'inscrivent sur des marchés à plusieurs milliards de dollars, pour lesquelles nous venons améliorer le traitement existant, tant en termes d'efficacité que de confort. » Un positionnement à double entrée qui vise à attirer de nouveaux investisseurs dans le cadre d'une Série A d'un montant espéré de 12 millions d'euros, attendue d'ici à mi-2025.

L'objectif : financer la suite de l'aventure prometteuse proposée par la biotech de 5 personnes, qui entend bien la poursuivre au sein de la Métropole Nice Côte d'Azur, à condition que celle-ci ait la capacité de développer sur son territoire une offre de salles blanches, aujourd'hui absente. "C'est un impératif si la Métropole veut attirer des biotechs et pharma en son sein", juge la dirigeante. Qui observe de très près ce qui se passe du côté de l'Eco-Vallée, et plus particulièrement le projet porté par le groupe de promotion Essor, Le Lab et ses 6.500 m² de laboratoires et autres paillasses, dont la livraison est annoncée en 2026.

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