Sur le marché de Business intelligence, DigDash défend la souveraineté des données

L'entreprise de 70 personnes installée à Fuveau, près de Marseille, propose un logiciel pour l'informatique décisionnelle. En plus de la performance de sa solution, elle défend l'importance de recourir à des acteurs qui assurent la souveraineté de l'hébergement de la data.
(Crédits : iStock)

Le déménagement n'est que d'une poignée de kilomètres, mais il traduit le chemin parcouru par DigDash. L'éditeur de logiciel pour le marché de l'informatique décisionnelle a connu un changement marquant en s'installant à Fuveau en novembre dernier. « En 2007 nous étions quatre, aujourd'hui nous sommes 70 personnes », note Antoine Buat, le fondateur de l'entreprise auparavant installée à Meyreuil. Le chiffre d'affaires reste lui confidentiel, le dirigeant évoquant seulement « une croissance de 20% annuelle ».

Une progression qui est aussi un bel exemple pour le territoire. Ingénieur de formation et après une majeure partie de sa carrière chez Business Objects - le premier éditeur de logiciel dans l'informatique décisionnelle - en France et aux Etats-Unis, Antoine Buat arrive notamment dans la région grâce au travail de Provence Promotion. L'agence d'attractivité de la métropole Aix-Marseille avait alors un programme pour attirer les Français travaillant aux Etats-Unis.

Des clients et besoins très variés

C'est ainsi que démarre DigDash, dont les statuts sont déposés officiellement en septembre 2006. Une époque où démarre la vague des smartphones. « Au départ, nous pensions plutôt à une offre orientée sur le mobile », se rappelle Antoine BuatLa société édite un logiciel qui analyse des données pour en proposer un rendu visuellement parlant avec des graphiques ou des tableaux de bord. Un outil de bureau finalement largement utilisé sur des ordinateurs. « Les mobiles peuvent être utilisés par la grande distribution qui a un réseau de magasins importants, mais cela reste marginal », explique le dirigeant.

Pour un client, cela se traduit par un logiciel installé ou via le cloud qui analyse et aspire les données afin de les agréger. Le but étant de permettre un suivi, d'anticiper une pénurie, etc... Si l'outil est facile à décrire, son usage est en revanche très varié. « Nous ne pouvons pas vraiment standardiser notre solution car les besoins et les données à analyser sont très différents », avance Antoine Buat. Le dirigeant cible trois grandes familles de client, le secteur du « public » avec « les grands comptes » comme France Travail ou des ministères, les collectivités ou les universités et les centres de recherche. Des acteurs « mixtes », dans des domaines de la santé ainsi que de l'agri-agro. Et enfin, le privé avec « la grande distribution, la finance, l'industrie et l'énergie ».

La souveraineté, un argument trop peu pris en compte

Aujourd'hui, l'entreprise provençale revendique plus de 500 clients et 200.000 utilisateurs dans le monde. Car DigDash est aussi présent à l'étranger, avec un bureau commercial à Madrid qui s'occupe de l'Espagne, de l'Amérique du Sud et l'Afrique du Nord. Un volet international qui ne représente aujourd'hui que 15% de l'activité. « Nous voulons conforter nos positions et continuer de nous développer, notamment en Europe où il y a quelque chose à créer autour de la souveraineté des données », avance Antoine Buat.

Sur un marché où les concurrents sont souvent des poids lourds étrangers, l'argument de la souveraineté « devrait être essentiel, mais malheureusement ce n'est pas encore assez entendu aujourd'hui », regrette le dirigeant. Il rappelle que la législation des Etats-Unis permet aux autorités de récupérer des données hébergées par les entreprises américaines peu importe où se situent les serveurs. Au-delà de cet aspect, DigDash revendique une solution moins chère et « bien notée » par le cabinet allemand spécialisé sur le marché des outils analytiques et du big data Barc. « Leurs analystes jugent la qualité de notre logiciel, mais ils interrogent aussi des utilisateurs », souligne Antoine Buat.

« Nous travaillons avec l'IA depuis 10 ans »

L'émergence de l'IA sur le devant de la scène ne devrait pas perturber DigDash. « Nous travaillons avec de l'intelligence artificielle depuis dix ans, y compris la générative, mais nos technologies sont différentes », détaille le dirigeant. Car pour ce type de société les erreurs que peuvent faire les IA comme le célèbre ChatGPT sont inenvisageable. Face à la démocratisation de l'IA, DigDash veut néanmoins « prendre la vague » comme en témoigne sa candidature au concours d'innovation i-Nov de l'État pour lequel elle a été retenue par BPIFrance.

« Grâce à la plateforme conversationnelle de DigDash, nous permettrons à nos utilisateurs de non seulement, poser des questions en langage naturel, mais surtout connecter les données disponibles en interne à des données open source, et ainsi obtenir une réponse la plus pertinente possible, directement actionnables pour la prise de décision. Ainsi, chaque entreprise peut tirer le meilleur parti de sa data afin de répondre à ses défis et à ses objectifs propres », explique Antoine Buat. Le début d'un long chemin d'innovations.

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