Du retail à l'industrie, comment Centiloc dématérialise l'inventaire en magasin

La startup basée à Meyreuil développe un dispositif pour qu'une étale scanne automatiquement des produits. Un moyen pour les marques de suivre leurs stocks sans avoir à les vérifier manuellement.
(Crédits : DR)

« Quand il y a une rupture de stock sur un produit dans un magasin, le client est mécontent mais l'acteur le plus pénalisé, c'est la marque ». Le constat est celui de Romain Palmade, cofondateur de Centiloc. Cette startup, née en 2019 et basée à Meyreuil, développe un dispositif pour numériser l'inventaire de manière automatique et permettre à une marque de toujours pouvoir proposer son produit. « Aujourd'hui, l'étape de l'inventaire se réalise manuellement, que ce soit en écrivant sur un papier, en remplissant un tableur sur l'ordinateur ou en scannant un code », détaille le dirigeant. Sa solution est donc de supprimer l'intervention humaine. Pour y parvenir, Centiloc utilise une planche avec un dispositif capable de scanner l'étiquette des produits grâce à une technologie NFC. Certains magasins Décathlon utilisent par exemple un dispositif similaire pour leurs caisses automatiques.

Derrière la NFC se cache une technologie bien connue des usages quotidiens puisqu'elle désigne l'échange de données entre deux objets ou appareils. « Le sans contact est très utilisé depuis longtemps, que ce soit pour les transports, les passeports ou les paiements », expose Romain Palmade. Un mécanisme qu'il connaît bien après plusieurs années au sein d'entreprises du secteur de la microélectronique basées autour de Rousset. « Nous voulions apporter un nouvel usage du sans contact », explique-t-il. La première idée est celle d'un jeu de société qui aurait disposé d'un plateau connecté, mais le marché n'était pas vraiment porteur c'est finalement l'inventaire qui a été choisi.

Viser les marques

Centiloc commence donc en proposant son étagère connectée, un dispositif breveté, à la célèbre chaîne de magasins de produits cosmétiques Sephora. Une expérience qui fera changer son fusil d'épaule à Romain Palmade. Car le dirigeant remarque que si un client ne trouve pas le produit qu'il veux, à cause d'une rupture de stock, il en prendra tout simplement autre. Raison pour laquelle le perdant est la marque selon lui. « Nous visons des corners de marques, plutôt de luxe et haut de gamme, présents dans des magasins », présente-t-il.

Les équipements de ces corners, ces espaces dédiés à une marque au sein de magasins qui en réunissent plusieurs, sont généralement aux frais des marques qui les occupent. Ce qui signifie qu'un client n'a qu'à acheter son mobilier chez Centiloc plutôt que chez son prestataire habituel. Une fois équipé, le client est donc prévenu du niveau des stocks pour prévoir un réapprovisionnement si nécessaire. Le fait de viser le luxe et le haut de gamme permet également de se positionner sur un marché point impacté par le développement du ecommerce alors que les points de vente physiques de certaines marques souffrent.

Une offre aussi pour l'industrie

« Nous travaillons avec le client pour préparer son présentoir », avance Romain Palmade. Plutôt discret, il revendique « 50 magasins ou corners équipés » mais sans dévoiler de noms ou de chiffre d'affaires. Le dernier déclaré, celui de l'année 2020 pendant le Covid, flirte avec les 300.000 euros. En revanche, l'entrepreneur met en avant l'autre volet de sa stratégie commerciale : l'industrie. Centiloc équipe d'ores et déjà Thalès, « un marché énorme ». Dans ce cas, il s'agit de connaître les stocks des différentes pièces présentes dans une usine.

Un contrat initié lors d'une participation au salon VivaTech. Centiloc se rend au salon européen de la tech, la prochaine édition est prévue du 22 au 25 mai prochain, pour la troisième fois. Romain Palmade décrit un « très bel évènement avec des visiteurs très qualifiés ». S'il fait figure d'habitué, la donne sera un peu différente cette fois. « Nous serons sur le stand de la région, cela devrait nous donner une plus grosse exposition », espère-t-il. L'occasion d'accrocher de nouveaux clients alors que la start-up de douze salariés est « en plein développement commercial » et déploiement de sa solution.

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