Plateforme logistique, innovation service, maillage territorial… comment le Groupe Ippolito, ETI de la mobilité décarbonée, affine sa croissance

Devenu un acteur multi mobilité durable, le groupe familial, basé à Villeneuve-Loubet près de Nice, a connu un fort développement au cours des trois dernières années, appuyant sur l'accélérateur de la structuration interne - ce qui lui a d'ailleurs permis de passer de PME à ETI - et ajustant ses envies de diversification. Mais c'est toujours la proximité et le service client, dit son directeur général, par ailleurs président de l'UPE06 qui mènent la roadmap. Laquelle s'appuie aussi sur une stratégie de massification, une façon de pousser au bout la logique de préservation environnementale. Comme l'atteste la création de cette plateforme logistique à Vitrolles, une première en France.
(Crédits : DR)

Il y a les certitudes et il y a les convictions. Sur le sujet - ô combien débattu de quel carburant alternatif pour demain - Pierre Ippolito n'a pas de religion. Mais une vision. Celle d'une mobilité douce, électrique prioritairement mais pas que, qui demande de passer à l'échelle grandeur nature, c'est-à-dire celle de tests embarquant les différents acteurs impliqués, que ce soit les transporteurs, les constructeurs ou les gestionnaires d'autoroutes. Une vision façon esprit d'équipe plutôt que cavalier seul.

C'est cette vision précisément qui a mené la croissance du Groupe Ippolito ces trois dernières années, sorti de son rôle de fournisseur de véhicules industriels thermiques pour devenir un fournisseur de solutions de mobilité durable, de la longue distance au dernier kilomètre. Une vision portée très tôt par Pierre Ippolito, qui permet aujourd'hui au groupe dont il est le directeur général de poursuivre sa croissance, après le passage de PME à ETI. Et de fait, « 2023 est alignée sur nos perspectives », dit-il, tous les segments - automobile, industrie, tourisme et immobilier - étant en croissance.

Plateformes : le sens de la « logique logistique »

Dans le domaine automobile - l'activité historique du groupe - l'approvisionnement est en train de retrouver un rythme normal, mais avec un effet élastique qui se relâche ce qui demande d'adapter la logistique à cet effet rattrapage. « Il faut 3 à 6 mois pour que cela se régule sur toute la chaîne », explique Pierre Ippolito. Le Groupe a par ailleurs poursuivi son extension territoriale via la concrétisation d'une croissance externe dans le département du Gard, car « le maillage de proximité répond à un besoin ».

Répondre aux besoins et le faire de façon efficiente, c'est aussi ce qui a mené à la création d'une plateforme logistique de pièces détachées, pour tous les métiers (bus, frigo, auto...), installée à Vitrolles et qui gère les commandes pour l'ensemble du groupe. Une plateforme téléphonique, dédiée à la prise de commandes, va y être très prochainement associée. Une initiative qui répond « à une logique logistique », souligne Pierre Ippolito, mais aussi à une logique économico-écologique. Avec en sus, la capacité à libérer du foncier dans les différents garages... ce qui n'est pas négligeable quand on connaît les problématiques en la matière.

Une plateforme logistique qui a nécessité un investissement total de 5 millions d'euros directs et indirects (le groupe Transcan, partenaire logistique, ayant participé à l'effort d'investissement) dont un million d'euros de pièces. Et qui « va prendre de la croissance dans les trois prochains mois », sachant que le segment automobile a engrangé précisément une croissance de +15%. « Nous continuons à gagner des parts de marché », affirme Pierre Ippolito.

Lire aussiComment le Groupe Ippolito est devenu une ETI de la mobilité durable (mais pas seulement)

Si le marché épave est en baisse - conséquence de la crise économique - le groupe qui est propriétaire des casses Autochoc affiche un total de 6.500 véhicules détruits en 2023 et envisage d'atteindre rapidement 8.000 véhicules détruits, sachant que l'objectif se situe à 20.000 véhicules détruits, le besoin des Alpes-Maritimes s'élevant à 25.000 véhicules et que le tout pourrait ainsi être traité par Autochoc et son concurrent, PME plus modeste. Pour cela, le Groupe, qui a investi 400.000 euros pour une nouvelle dalle, envisage une usine avec un travail en 3X8.

Sur le segment industrie, l'activité usinage et petite série pourrait bientôt s'enrichir d'une nouvelle croissance externe.

Côté filière TP, filière récemment créée, « ça prend bien », s'enthousiasme Pierre Ippolito, la location d'accessoires ayant largement trouvé son marché. Il faut dire qu'elle comble un besoin jusqu'alors ignoré car le Groupe Ippolito signe, là encore, une première en France. Au point que le tout devrait être prochainement structuré en branche.

Côté Energies - branche récemment constituée sous la holding Orion comprenant Orion Matériaux et Orion Trade et dédiée à la revalorisation et revente des métaux - un premier comptoir a vu le jour à Vitrolles. Là encore, l'objectif est de renforcer l'existant, en se rapprochant de « partenaires commerciaux ou capitalistiques ». Il faut dire que le recyclage de métaux est un enjeu crucial pour le groupe, autant le maîtriser de bout en bout. Toujours une question d'efficience.

Lire aussi« Le vrai sujet de fond, c'est le rapport au travail » (Pierre Ippolito, président UPE06)

La diversification, point d'appui

Si le Groupe Ippolito est passé de fournisseur de véhicules industriels à acteur de la mobilité décarbonée, la diversification ne s'est pas faite que sur cette verticale mais en allant également chercher des points d'appui sur d'autres filières structurantes du territoire. C'est ce qui a ainsi poussé l'entreprise familiale à regarder du côté du tourisme, devenant propriétaire d'une plage privée à Saint-Tropez, de chambres d'hôtes dans le Var ainsi que d'un restaurant au cœur de la station d'Auron. La restauration où « nous restons en veille pour la développer », avec la perspective d'une structuration, là aussi, en branche.

Pour ce qui est de l'activité immobilière, si l'activité transaction subit les conséquences de la crise, les activités de gestion locative et syndic « explosent », reconnaît Pierre Ippolito.

Pousser la transformation digitale

L'ETI s'est engagée dans la semaine de 4 jours, un test qu'elle mène dans l'une de ses agences. Elle a également en projet la constitution de zones logistiques, l'une devant voir le jour à Nice - ce sera sa quatrième dans la capitale azuréenne - une autre actuellement en discussion à Grasse.

2024 aura pour enjeu « de transformer le groupe d'un point de vue digital afin de gagner en productivité », indique Pierre Ippolito, la digitalisation devant se penser aussi d'un point de vue de la relation client. Côté ressources humaines - et dans l'esprit de structuration qui le caractérise - Pierre Ippolito s'est entouré d'un energy manager, d'un data analyste et d'une responsable de la performance et de l'amélioration continue, car dit-il, « ce sont trois besoins stratégiques ». Le Groupe qui emploie 1.000 collaborateurs et devrait atteindre un chiffre d'affaires de 250 millions d'euros pour l'exercice en cours.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.