Spécialiste de la prédiction de la qualité de l’eau, Bioceanor vise l’international, prioritairement le Chili et la Norvège

C’est l’un des fers de lance de l’économie bleue azuréenne. Spécialisée dans les services de prédiction de la qualité de l’eau pour les marchés aquacoles et de surveillance environnementale, la bluetech basée à Sophia Antipolis s’arme financièrement pour se déployer plus vite à l’international. Et notamment en Norvège et au Chili.
(Crédits : DR)

En mobilisant 2,5 millions d'euros, Bioceanor s'arme pour son déploiement international. La bluetech installée au cœur de Sophia-Antipolis, spécialisée dans les services de prédiction de la qualité de l'eau et des milieux aquatiques, a en effet opéré durant l'été une nouvelle levée de fonds, sa deuxième. L'objectif : s'amarrer plus fortement sur le marché aquacole et plus particulièrement en Norvège et au Chili, où le saumon est roi. Selon la plateforme Planetoscope, ces deux pays couvrent 75% de la production mondiale du saumon atlantique (1,2 million de tonnes par an), premier segment ciblé par l'entreprise. Un marché essentiellement issu de l'aquaculture, chiffré à 5,3 milliards d'euros, sur lequel Bioceanor prend position. "Nous accompagnons déjà plusieurs clients norvégiens et chiliens sur différentes phases de leur digitalisation. L'idée est désormais de renforcer nos équipes sur place", précise Samuel Dupont, président et co-fondateur de la startup basée à Sophia Antipolis.

Biologie et IA

Créée en 2018, celle-ci se présente comme une "aide à la transition digitale", associant biologie et intelligence artificielle pour prédire la qualité de l'eau à 24 ou 48 heures. Et ainsi "produire mieux, plus et de façon plus durable", reprend le dirigeant. Le processus, aujourd'hui éprouvé, consiste à recueillir des données par un réseau de capteurs directement in-situ ou via satellite, lesquelles, une fois analysées par un logiciel interne, permettent de prédire les évolutions de différents paramètres physico-chimiques et microbiens et donc de fournir des recommandations appropriées. Près de 90% de l'activité de Bioceanor est concentrée sur le marché aquacole, celui du saumon en priorité, mais pas seulement : "L'aquaculture en Méditerranée nous intéresse. Nous sommes déjà présents en Grèce et dans les pays du Maghreb et nous allons cibler la Turquie en 2024." Les marchés aquacoles en émergence, tels ceux des algues, de la crevette ou du tilapia (poisson) sont également inscrits sur sa feuille de route. Et de nouvelles offres de services sont en cours de développement, notamment avec l'Ifremer.

Coopérations scientifiques et techniques

Le centre de recherche océanographique fait en effet partie des investisseurs entrés nouvellement au capital de la bluetech azuréenne, via son véhicule Ifremer Innovation Investissements. Une suite logique aux accords de coopération scientifique et technique signés entre l'institut et l'entreprise qui a installé, l'an passé, son pôle biologique dans la station Ifremer de Sète, en Occitanie. En collaboration avec le CNES (Centre national d'études spatiales), les deux entités planchent sur le développement d'outils de prédiction des blooms (ou effervescences) de microalgues, à savoir la prolifération rapide, massive mais fugace de microalgues qui constitue un phénomène néfaste - car toxique - pour l'aquaculture et contre lequel les industriels attendent une solution.

Surveillance environnementale

Autre levier de croissance pour Bioceanor, la surveillance environnementale, et plus particulièrement la surveillance des risques en sortie de station d'épuration et leur impact sur le milieu aquatique et les activités maritimes côtières. Un sujet grâce auquel la bluetech a rejoint les lauréats du dernier concours d'innovation i-Nov, bénéficiant d'une subvention de 500.000 euros. Baptisé Premice, le projet consiste à prédire les risques microbiens dans le cadre de la surveillance des zones de baignade sur le territoire de la métropole Nice Côte d'Azur. L'idée étant d'obtenir d'ici à trois ans un produit scalable, susceptible d'être déployé sur les autres zones côtières de France... et d'ailleurs. Et ainsi diversifier l'activité de l'entreprise (chiffre d'affaires non communiqué) dont l'effectif passera de 15 à 20 personnes d'ici à la fin de l'année.

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