Quelle stratégie pour Iweech, le vélo électrique intelligent ?

Conçu et assemblé à Marseille, ce vélo électrique se démarque par son usage de l’intelligence artificielle pour automatiser la gestion de la puissance du moteur. Ce qui permet au cycliste de mieux se concentrer sur son environnement, pour plus de sécurité. Après une levée de fonds de 2,8 millions d’euros, l’ambition est de se structurer et d’accélérer le déploiement commercial tout en poursuivant les efforts d’innovation.
(Crédits : DR)

L'intelligence artificielle pour simplifier la conduite de vélos électriques. Tel est le mantra d'Iweech, marque de vélos conçus et assemblés à Marseille.

A l'origine du projet, Christophe Sauvan, issus des métiers du marketing. En 2016, il essaie un vélo électrique. Naît l'envie de plancher sur un concept adapté à la ville, terrain « le plus complexe », assure l'entrepreneur. « Il faut faire attention aux voitures, aux autres vélos, aux piétons. Et à Marseille, il faut en plus affronter un certain nombre de pentes. Par ailleurs à l'époque, le réseau de pistes cyclables étant encore très peu développé ».

S'ajoute à cette gestion de l'environnement celle des vitesses et de la puissance du moteur. Ce qui peut vite s'avérer fatigant lorsqu'on est sans cesse obligé de s'arrêter et de redémarrer.

« Le vélo exige beaucoup d'attention pour être en sécurité ». Le raisonnement est donc le suivant : moins le cycliste aura de choses à gérer, moins il s'exposera au risque d'accidents.

Christophe Sauvan s'associe avec expert de la robotique. Au terme de plusieurs mois de réflexion et de prototypages, ils proposent en 2019 un premier modèle sur une plateforme de financement participatif. 80 modèles sont alors vendus. 80 modèles d'un vélo mono-vitesse, dont la gestion de la puissance moteur est prise en charge par une intelligence artificielle. Le cycliste n'a donc plus à se préoccuper des deux fonctions de base d'un vélo électrique, pour se concentrer uniquement sur son environnement. En se contentant de pédaler.

Automatiser la gestion de la zone de confort

« L'intelligence artificielle gère sa zone de confort », cette zone où l'effort ne génère ni transpiration ni douleur. Pour fonctionner, l'algorithme utilisé s'appuie sur une série de données obtenues à partir de capteurs positionnés sur le vélo. Parmi ces données : la puissance physique exercée sur la pédale et la vitesse de rotation des roues- ce qui donne une idée de la forme physique de l'utilisateur-, mais aussi la topographie et le niveau de batterie du deux-roues. De sorte que si une personne est sur une zone plane mais qu'une pente l'attend et qu'il ne reste que peu de batterie, le vélo préservera de l'énergie pour affronter cette pente.

En 2020, soit un an après la campagne de financement participatif, l'entreprise propose la version finale de son vélo. Il se trouve que la même année, la demande pour ce type de produits explose. « Avec le covid-19, les pouvoirs publics et les médias ont beaucoup mis en avant le vélo électrique ». Celui-ci permettant notamment d'éviter les transports en commun bondés. De telle sorte que les fabricants sont rapidement en rupture. Et pendant l'automne, Iweech n'échappe pas à la règle.

La vente directe pour maintenir un prix compétitif

Cette année-là, Iweech génère un chiffre d'affaires de 400.000 euros. Pour dépasser le million d'euros en 2021. « Nous avons vendu 500 vélos en 20 mois ».

Pour sa commercialisation, l'entreprise privilégie la vente directe sur son site. Une manière de limiter les coûts pour proposer un prix concurrentiel. « Un vélo électrique sans intelligence artificielle coûte en moyenne 2.000 euros. Le nôtre est vendu 2.900 euros ». Le vélo est néanmoins disponible chez quelques distributeurs afin « de lui donner une chair. Cela rassure les consommateurs, notamment sur le sujet du service après-vente ».

Pour poursuivre le développement commercial, une levée de fonds est menée entre mai et septembre 2021. Elle permet de réunir 2,8 millions d'euros. Un apport financier qui a par ailleurs vocation à renforcer les effectifs - l'entreprise compte 11 salariés auxquels s'ajoutent quelques indépendants- et à répondre aux importants besoins en fonds de roulement générés par les pénuries de composants, les délais de livraison étant passés du simple au double.

L'enjeu est aussi de poursuivre la recherche et développement. Notamment pour étoffer la gamme. Ainsi, si le premier modèle de Iweech vise une pratique quotidienne du vélo, pour aller au travail essentiellement, un second prochainement mis en vente s'adressera davantage aux amateurs de balades à deux-roues. Quatre autres modèles devraient être par ailleurs proposés en 2022. Pour intégrer des usages divers mais aussi pour disposer d'un plus large choix de designs, pour tous les goûts.

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