Spécialiste des biosolutions en agriculture, Koppert France veut diversifier ses marchés

Basée à Cavaillon, la filiale française du groupe hollandais Koppert Biological Systems propose son expertise à des agriculteurs à qui elle vend tout un panel de solutions naturelles telles que des insectes auxiliaires, des micro-organismes ou encore des extraits végétaux. Longtemps centrée sur le marché des serres chauffées, elle souhaite se diversifier en répondant à la demande d’alternatives aux pesticides dans les cultures de plein champ.
(Crédits : DR)

« On gère des équilibres naturels ». C'est par ces mots que Frédéric Favrot, directeur général de Koppert France, résume l'activité de son entreprise.

Né il y a 55 ans, le groupe Koppet Biological Systems (dont Koppert France est la filiale nationale) s'est imposé sur le marché des bio-solutions. Sa première spécialité, c'est la production d'insectes auxiliaires capables de réguler les populations de nuisibles dans les cultures. S'y ajoutent les pollinisateurs, tout un catalogue de micro-organismes (champignons, bactéries, levures) ou encore des substances naturelles telles que des extraits d'animaux, d'algues ou des protéines. Bref, tout ce qui permet aux plantes d'être stimulées et protégées pour croître au mieux, sans recourir à des pesticides et à des produits chimiques.

Côté marché, le groupe se focalise longtemps sur les serres chauffées où l'on produit notamment des tomates, des fraises et des concombres. C'est donc assez naturellement qu'elle choisit, il y a 34 ans, d'implanter sa filiale française à Cavaillon, qui est un bassin historique pour ce type de cultures. La filiale dispose, en plus de ce siège vauclusien, de plusieurs agences à Agen, Nantes et Villeuneuve-l'Archevêque, et s'appuie au total sur une équipe de 55 salariés.

Si les serres chauffées représentent 65 % du chiffre d'affaires de Koppert France (chiffre d'affaires s'élevant à 15 millions d'euros), l'entreprise cherche depuis quelques années à se diversifier.

Cibler de nouvelles cultures pour sortir de la niche

« Les serres sont une micro-niche dans l'agriculture », explique Frédéric Favrot. « On a travaillé trente ans dessus mais aujourd'hui, nous sommes beaucoup plus ouverts au reste de l'agriculture, mais aussi aux espaces verts. Le marché est devenu plus perméable et il existe un vrai potentiel de développement dans les cultures de plein champ. Nous avons vocation à offrir à tout ce marché nos solutions pour se passer de produits chimiques et de pesticides ».

Koppert France vise plus particulièrement la vigne, l'arboriculture, les cultures légumières et le maïs. « Ce sont des secteurs en demande de solutions, pour lesquelles nous avons, justement, des solutions ».

Mais l'entreprise ne se contente pas de vendre des produits. « Notre modèle économique repose sur une expertise technique », insiste le directeur général. « Nos experts visitent les exploitations et dispensent aux agriculteurs des conseils techniques qui sont ensuite transformés en commandes de produits ». Car combiner produits chimiques et approche naturelle serait improductif. Il faut une approche globale, une autre manière de penser la culture. Avec un suivi sur le long court pour adapter l'approche. « En seulement quelques jours, on peut se faire dépasser par un trop plein de parasites. Nos experts permettent de gérer au mieux le niveau de parasites et d'auxiliaires ».

Innover pour offrir une solution complète à davantage de marchés

Mais pour garantir cet accompagnement complet et s'ouvrir à de nouvelles cultures, l'entreprise se doit d'innover en permanence. Ce à quoi s'attellent les cinq salariés du service recherche et développement. Et les chantiers sont nombreux. « On travaille sur une huile paraffinique contre l'oïdium des vignes [une des principales maladies de la vigne avec le mildiou, ndlr], sur la pulvérisation par drones de trichogrammes, des insectes destinés à combattre la pyrale du maïs, ou encore sur la pulvérisation de chrysopes [un insecte volant, ndlr] contre les pucerons dans les cultures légumières comme la betterave ou le melon ». D'autres travaux concernent un coléoptère nuisible pour les palmiers, le charançon.

Car innover est essentiel face aux majors des pesticides qui se penchent de plus en plus sur ce sujet du fait des réglementations en faveur de l'environnement et de l'allongement de la liste des substances interdites dans l'agriculture.

« Mais cela les place dans une situation difficile puisqu'il s'agit de créer des produits concurrents à ceux qui représentent 90 % de leur chiffre d'affaires. Nous, nous sommes plus libres pour développer ce type de solutions ».

Un environnement spatio-temporel favorable

D'ici 5 à 6 ans, Koppert France espère doubler son chiffre d'affaires, ce qui s'accompagnera de créations d'emplois. Les perspectives sont plutôt optimistes car elles s'appuient sur une réglementation et de nouvelles préoccupations des consommateurs qui privilégient la démarche de l'entreprise. Et la Région Provence-Alpes Côte d'Azur, de même que le Vaucluse notamment, semblent être un terrain propice. « Le département est parmi ceux qui comptent la plus grande surface en agriculture biologique ». Les Bouches du Rhône ne sont pas en reste non plus.

Sans parler du label Haute valeur environnementale qui se développe à vive allure, et des collectivités, Région et Département, qui sont selon Frédéric Favrot, « très investies sur le devenir de l'agriculture ». Une agriculture en pleine transition, que Koppert France entend bien accompagner.

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