Musée de France, ce « label » qui peut tout changer pour la Fondation Vasarely

Elle a enfin obtenu la précieuse appellation. Près de dix après avoir entamé la démarche, voici la Fondation installée à Aix-en-Provence, auréolée d’un sésame qui va faire du bien à ses différents projets et qui surtout devrait lui offrir une aura plus importante encore auprès des autres acteurs du monde de la culture. Car les projets ne manquent pas.
(Crédits : DR)

C'est un peu le cadeau de Noël qui fait du bien au moral de Pierre Vasarely et de la Fondation qu'il dirige. L'obtention de l'appellation Musée de France est la consécration tant espérée d'une démarche initiée en 2012. Une démarche née d'un (bon) Plan, celui du Plan Musée mis en place par Frédéric Mitterrand, alors ministre de la Culture et qui a fait germer la petite graine dans l'esprit de Pierre Vasarely.

Ce Plan d'envergure, auquel 79 M€ ont été dédiés, avait pour objectif de rééquilibrer la mise en valeur des collections installées en région. La Fondation créée par Viktor Vasarely en fait partie et son petit-fils, Pierre, aujourd'hui à la tête de l'ensemble, de dire ô combien cela a été porteur. « Durant deux ans, nous avons bénéficié d'un éclairage étonnant qui nous a mis en avant ». Pour lui, indispensable de capitaliser sur cette nouvelle mise en lumière. « Nous voulions valoriser, montrer, tout ce que nous avons dans les murs et hors les murs » dit-il. Une collaboration étroite avec la DRAC, « nous a permis de correctement calibrer notre dossier avec les attentes ». Il faudra donc presque une décennie pour que d'aller-retour en ajustements, le dossier soit accepté, validé et l'appellation accordée.

Une appellation, mais pour quoi faire ?

Être « labellisé » Musée de France, ça sert à quoi ? « A asseoir davantage notre Fondation », explique Pierre Vasarely, qui pour le coup, prend le contrepied de ses confrères. « Peu de musées souhaitent le devenir. Pour ma part, je n'y vois que des avantages. Cela permet des collaborations avec des musées importants, cela pousse encore davantage notre collaboration avec le Centre Pompidou. Cela permet également d'avoir une autre image auprès des mécènes privés, des collectivités ». En clair et en résumé, « cela met la Fondation sur les rails ».

Avec la Fondation Pompidou d'ailleurs, une troisième exposition est dans les tuyaux pour 2021. Une année majeure pour la Fondation Vasarely qui fêtera les 50 ans de sa reconnaissance d'utilité publique. Une concordance des temps qui fait du bien au dirigeant qu'est Pierre Vasarely.

Un dirigeant qui mène l'entreprise Fondation Vasarely comme une PME innovante. La culture n'est pas moins un sujet entreprenarial comme un autre. Le projet d'extension sous-terraine est toujours l'une des priorités, pour laquelle les besoins de financement sont estimés à 5 M€ à 6 M€. « Cette extension va insuffler encore plus de sens positif. Ce sera celle qui nous permet de d'allier art moderne et art contemporain. C'est tout le volet de collaboration avec le Centre Pompidou qui sera avantagé également. Nous allons reprendre notre bâton de pèlerin pour aller chercher des partenaires privés. Nous souhaitons des partenaires, des entreprises aussi bien d'envergure nationale qu'internationales ».

La culture, l'entreprise et le lien social

Comment, dans le contexte actuel, consommer la culture ? « Nous allons avoir besoin de projets structurants forts », reconnaît Pierre Vasarely. Qui s'appuie sur ce qui fait la différenciation de la Fondation. « Notre positionnement géographique est un avantage. Notre positionnement dans le quartier du Jas de Bouffan à Aix-en-Provence permet de nous repositionner. C'est un quartier désormais mieux desservi, qui grâce au BHNS nous met à 5 minutes du centre-ville. Tout cela nous laisse entrevoir des perspectives, des possibilités, beaucoup plus qu'il y a cinq ou dix ans ».

Plus globalement, « nous avons beaucoup de travail. Il va falloir transformer l'essai. La Fondation doit être prise au sérieux pour son rôle d'intérêt général. Le quartier où nous sommes situés est un quartier populaire et c'était la volonté de Viktor Vasarely que les populations non aisées aient accès à la cutlure », rappelle Pierre Vasarely, qui a notamment lié convention avec l'Ecole de la Seconde Chance et qui collabore avec des associations dans les cités. « La culture est un relais potentiel pour permettre un gommage des difficultés des jeunes qui souvent estiment que la culture ce n'est pas pour eux. De ce point de vue, Claire et Viktor Vasarely étaient visionnaires. Les entreprises ont un rôle à jouer. C'est un levier important ».

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