La chaîne du vivant d'Emyg accélère à l'international

La PME installée à Carnoux-en-Provence développe des moteurs à oxygéner l'eau pour transporter les produits de la mer en vie plutôt que dans des réfrigérateurs. Déjà très présente à l'export, elle veut continuer de s'étendre hors de France, notamment vers la Russie qu'elle voit comme un marché avec un potentiel important et une porte d'entrée vers l'Asie.
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Illustration. (Crédits : Reuters/Mike Hutchings)

En attirant CMA-CGM dans ses filets, Emyg savait qu'elle réalisait un grand coup. L'intérêt du troisième armateur mondial en 2016 est aussi un "indicateur qualité" de la technologie que propose la PME. Depuis 1996, l'entreprise de Carnoux-en-Provence développe un moteur à oxygéner l'eau. Un outil qui permet pour les produits issus de la mer de remplacer la chaîne du froid par une chaîne de vie.

"Nous purifions l'eau en circuit fermé, explique Alexandra Fagiano, directrice générale d'Emyg. Notre technologie s'adapte à tous les acteurs de la chaîne de distribution, du pêcheur au mareyeur". Il ne manquait que le transport. Un maillon sur lequel la PME de 12 salariés travaille depuis sept ans en R&D. "Nous devions trouver un moyen d'adapter notre innovation pour de long trajets", note la directrice générale. Avec CMA CGM, c'est désormais chose faite.

Les deux entreprises ont créé une société mixte, SFCM, pour distribuer ces conteneurs spéciaux baptisés Aquaviva. L'armateur s'occupe du transport maritime et Emyg du routier et ferroviaire. Une trentaine de conteneurs sont aujourd'hui sur le bitume ou les rails. Ils sont presque exclusivement vendus auprès de transporteurs ou transitaires étrangers. "Nous sommes sur un produit très innovants, l'export est souvent plus ouvert sur ce genre de chose", juge Alexandra Fagiano. En plus de permettre une meilleure qualité des produits, sur les grandes distances ces conteneurs permettent de réduire considérablement les pertes. "Le homard par avion a un taux de mortalité de 10%, avec notre technologie c'est moins d'1%", assure la directrice générale.

Amériques et Russie dans le viseur

L'international est aussi très présent sur l'activité hors SFCM d'Emyg puisqu'il pèse 50% de chiffre d'affaires, de 3,1 millions d'euros en 2019. "Nous voulons atteindre 70% d'ici deux ans", ambitionne Alexandra Fagiano. Pour l'instant, l'activité se réalise principalement aux Pays-Bas, en Belgique, en Angleterre, en Norvège, en Irlande et au Maroc. La PME s'attaque maintenant aux Amériques. D'abord avec un premier contrat au Mexique. "Il y a un fort potentiel, mais cela sera plus long à mettre en place car il faut structurer la filière, y compris chez les pêcheurs", prévient la directrice générale. Une filiale est également prévue aux Etats-Unis et au Canada.

Pour l'Europe, le cap est mis sur la Russie. Avec l'envie d'aller au-delà. "C'est un pays avec un très fort potentiel, nous avons déjà trouvé un revendeur en juillet pour Saint-Pétersbourg. Nous visons aussi Vladivostok qui est une grosse zone ostréicole et d'où la connexion avec l'Asie se fait en trois jours de bateau". Une étape importante, mais qui n'est pas la dernière : "Il y a le monde entier à conquérir".

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