Eurojuris France : de l’importance des outils RH

Eurojuris France, réseau de quelque 1 000 professionnels parmi lesquels avocats, huissiers et notaires, a inauguré le 13 mai dernier à Marseille un cycle de tables rondes destiné à sensibiliser les entrepreneurs à la nécessité de mettre en place des outils RH performants. Le but : accompagner la croissance.

C'était une première pour Eurojuris France, et elle se déroulait à Marseille, le 13 mai dernier. Ce jour-là en effet, le réseau de cabinets d'avocats et d'huissiers initiait un nouveau format événementiel : des tables rondes à destination du monde économique local.

"Il s'agit de rendez-vous à la rencontre des entrepreneurs du territoire, ce pour leur présenter notre métier sous un autre angle. Car l'avocat, ce n'est pas seulement ce pompier qui intervient en situation de crise, afin de désamorcer les conflits. Il peut aussi se poser en amont, en phase de conseil", présente Maître Guillaume Boulan, avocat spécialiste en droit du travail et président du groupe social Eurojuris.

Telle est justement la conception moderne, inscrite dans l'anticipation, du métier que défend depuis sa création, en 1987, ce réseau fort en France de quelque 1 000 professionnels, 120 cabinets d'avocats et 40 études d'huissiers. "En PACA, le réseau est particulièrement bien implanté, avec 15 cabinets d'avocats et études d'huissiers". Et 75 professionnels du monde juridique œuvrant sous l'égide de ce réseau dans la région. "Le rendez-vous de vendredi dernier s'est justement organisé avec le concours des cabinets locaux (cabinets Drujon d'Astros Baldo et associés à Aix-en-Provence, Rousse et associés à Marseille, Fortunet et associés à Avignon, Gady à Draguignan, NDLR)".

Comment fidéliser les salariés ?

Le thème de ces premiers échanges ? Les outils RH accompagnant la croissance. Car, selon les dires du président du groupe social Eurojuris France, les dirigeants ont tendance parfois à oublier que les sujets liés aux ressources humaines peuvent aussi, s'ils sont négligés, impacter négativement les résultats de leur entreprise.

"Nous avons évoqué ses trésors, et le premier d'entre eux, ce sont les salariés, qui permettent à l'entreprise de développer des compétences. Il est donc essentiel que les dirigeants mettent en place des outils de fidélisation".

Ce d'autant que le marché du travail est de plus en plus volatile. Flexibilisation qui irait croissante avec la loi El Khomri, si celle-ci sortait victorieuse des deux étapes législatives à venir, après son adoption via 49.3 à l'Assemblée nationale... "Or, le départ d'un salarié, ce sont des pertes de compétences. Nous avons donc sensibilisé les entrepreneurs présents sur des choses simples qui peuvent se réfléchir en amont : l'actionnariat salarié, l'évaluation du personnel, la rémunération sur objectif"... Autant d'outils qui, pour bien fonctionner, doivent être mis correctement en place. D'où l'intérêt de cadrer le tout sur le plan juridique. "Nous avons également évoqué l'importance d'outils de dialogue. Car l'avocat peut aussi remplir les fonctions de médiateur..."

Quid de la propriété intellectuelle ?

Mais protéger les trésors de l'entreprise, c'est aussi faire un usage efficace des clauses de non-concurrence.

"Il faut raisonner, en la matière, sur le principe de proportionnalité, avec des outils correspondant au but à atteindre. Ces clauses ne doivent donc concerner que les salariés qui sont directement liés à ce trésor, et non pas tout le personnel. Elles doivent se définir en amont, au moment de l'embauche. Mais suivre également l'évolution du salarié".

Autres questions débattues, celles de la protection des données... ou encore de la propriété intellectuelle, qui intéresse au plus près les entreprises innovantes. "S'il y a découverte en son sein, qui en est le propriétaire ? Le salarié qui l'a faite, ou bien l'entreprise ? Ce peut être parfois des sources de conflits, avec, à la clé, des indemnisations importantes pour ledit salarié". Autant d'exemples qui démontrent la nécessité d'agir en amont, afin de border tous aléas. Des cas de figure qui n'ont pas laissé de marbre les entrepreneurs présents lors de la table ronde. "Nous avons eu de bons retours. Il y avait des représentants d'entreprises de toutes tailles. Et les patrons de PME se sont rendu compte que certaines problématiques évoquées ne concernaient pas uniquement les grands comptes. Eux aussi peuvent être confrontés à ces cas de figure... L'objectif a donc été atteint", conclut Me Boulan.

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