L'épisode labellisation contrariée de France Water Team passé, c'est un pôle Aqua-Valley conquérant qui retrouve son énergie et une toute nouvelle feuille de route. Dessinée par Olivier Sarlat, elle place clairement l'innovation en tête de pont de la stratégie à dérouler. Directeur des activités Eau de Véolia en Provence Alpes Côte d'Azur, le nouveau président du pôle qui fédère 250 adhérents dont majoritairement des TPE et des PME côté entreprises ne cache pas à quel point les enjeux sont multiples, transverses et majeurs dans l'adaptation au climat.
L'eau, parce qu'elle concerne les villes, l'industrie, l'agriculture, la santé, l'environnement.., est un sujet qui couvre de nombreux secteurs, des problématiques diverses aussi, mais avec un point commun : la préservation de cette ressource aussi indispensable qu'elle est menacée.
L'innovation, fil conducteur et besoin transverse
Evidemment que dans ce contexte de nouvelles problématiques à adresser et surtout à résoudre, l'innovation tient toute sa place. Un point essentiel pour Olivier Sarlat qui y consacre même une vice-présidence, confiée à Sami Bouarfa, chercheur à l'INRAE. L'innovation qui naît dans les PME mais aussi en laboratoire. Et c'est évidemment ce lien entre monde académique et monde économique, qui n'a pas toujours été naturel, qui doit absolument être encouragé, amplifié, soutenu, amélioré encore. Une innovation au service des problématiques que sont le stress hydrique, la réutilisation des eaux usées et traitées, par exemple. Pour cela, le pôle de compétitivité est un formidable outil de mise en commun des connaissances et des expertises. L'innovation qui doit également servir « la création de valeur et consolider les TPE-PME qui adressent le marché ». Car sans entreprises fortes, point de solutions répondant aux besoins.
« 80% de nos adhérents sont des TPE-PME. Il existe une forte attente sur les réponses à apporter aux problématiques auxquelles nous sommes fortement confrontés, surtout depuis ces dernières années », indique Olivier Sarlat, rappelant que c'est aussi de ce qui se fait ailleurs que vient l'inspiration, comme pour ce qui concerne l'usage des eaux usées traitées. Le président d'Aqua-Valley qui pointe deux piliers essentiels : le financement de l'innovation et les infrastructures adaptées « pour faire face aux ambitions ». Les infrastructures qui, lorsqu'elles manquent, rendent le déploiement de l'innovation plus onéreuse.
Evangéliser et de l'importance des liens public-privé
Où on en vient à une part essentielle, celle d'évangéliser les différents acteurs. « Nous devons sensibiliser toutes les parties prenantes, renforcer les connaissances des décideurs afin de pouvoir déployer une réflexion stratégique autour des problématiques de l'eau ».
Favoriser aussi le réseautage entre adhérents du pôle car c'est aussi ce qui permet la création de valeur.
Créer des liens donc, mais comment valoriser concrètement les liens entre monde académique et acteurs privés ? « Une partie de nos adhérents est déjà très imbriquée dans le monde de la recherche », note Oliver Sarlat, qui voit dans la réponse aux appels à projets, une façon de nouer encore davantage les liens. Tout comme le dialogue établi avec d'autres structures qui, elles aussi, « voient passer des projets innovants ». Ce qui peut être le cas des agences de développement économique alors que c'est avec les Chambres de commerce et d'industrie qu'Aqua-Valley souhaiterait une collaboration plus étroite, notamment sur le volet analyse financière, quand c'est avec Créalia ou tout autre fonds de financement que le pôle peut apporter son expertise et ainsi challenger les projets innovants émergeants afin de rendre ceux-ci bien plus en adéquation avec les besoins du marché. « Ce double-regard doit renforcer la solidité des projets. D'autant que l'innovation n'est pas que technique, elle peut aussi être de service, sociétale... ».
Le périmètre géographique couvert par Aqua-Valley lui donne une visibilité plus large sur l'arc méditerranéen. Une zone « en première ligne » des problématiques d'accès à l'eau. « Ce que nous vivons sur l'arc méditerranéen va remonter à l'échelle de toute la France », alerte Olivier Sarlat. « En mettant en synergie monde académique et monde de l'entreprise, nous pouvons être le cœur battant ».
De pôle à pôle, l'intelligence augmentée
Où on en revient à la transversalité et aux synergies intelligentes à créer avec les autres pôles de compétitivités. Avec le pôle Mer, installé à Toulon, « nous sommes complémentaires », ce dernier étant sur des sujets « en aval quand nous sommes en amont ». Avec Derbi, le pôle dédié à la transition énergétique en Occitanie « des liens doivent pouvoir être créés ». Quant à Aerospace Valley, spécialisé en aéronautique, ses compétences en termes d'images et d'aspect satellitaire paraissent primordial à intégrer. « Nous savons qu'il est possible de réaliser de la recherche de fuites par satellites », ajoute Oliver Sarlat. Avec le pôle consacré à la santé, Eurobiomed, la corrélation eau/santé étant désormais bien comprise depuis la crise sanitaire, il existe de nombreuses pistes à explorer. Le président d'Aqua-Valley qui veut aussi renforcer l'attractivité du pôle et redonner une visibilité à la labellisation. Un enjeu pour le territoire... et l'avenir.
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