Le goût des bonnes choses

Bien manger est un défi : entre injonction sociétale, besoin vital, problématique quotidienne, on n’a jamais autant scruté le contenu de nos assiettes. Cependant bien manger ne va pas toujours de soi, le coût des bonnes choses génère parfois une équation difficile à résoudre. L’alimentation vit aussi sa transition. Les agriculteurs souffrent, le bio pâtit du contexte économique, les circuits cours ne sont pas accessibles pour tous... Si la journée mondiale de l’alimentation, ce 16 octobre, est aussi la journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire, c’est que le défi est commun. Mieux manger c’est remettre tout sur la table : l’approvisionnement, la distribution, l’accessibilité… Manger est un acte de partage par définition, les solutions pour y parvenir ne peuvent donc se dessiner que dans cet état d’esprit.
(Crédits : DR)

La nourriture est l'essence même de la vie. On aime la bonne bouffe, parfois aussi la mal bouffe mais manger est devenu un sujet de préoccupation sociétal.

Crises économique, sanitaire, inflation ont posé les questions de l'accessibilité et de la souveraineté. Manger bien, bon, pas cher est-ce encore possible ? Les remises en question successives posent la question d'une alimentation dont on imaginait mal qu'elle serait un jour autant remise en cause. Alors que les agriculteurs font face à des défis de modèle économique, de disponibilité des terres, de transmission... le consommateur lui est incité à manger encore mieux, en s'approvisionnant auprès des producteurs, si possible en circuits courts, en respectant les fruits et légumes de saison, en privilégiant le raisonné ou le bio... Mais ce monde parfait sur le papier se heurte aux réalités du terrain. La transition alimentaire n'est pas une vue de l'esprit, elle est même un vaste sujet qui englobe toute la chaîne de valeur, de l'agriculteur au consommateur. Ce n'est sans doute pas un hasard si les émissions culinaires connaissent un réel engouement, si beaucoup se réinventent chef, endossant une toque pour une soirée ou le weekend. Le bien manger est un droit universel. Mais il ne va malheureusement pas de soi. Les Restos du Cœur, les Banques alimentaires... ne désemplissent pas et le rappellent cruellement. Au-delà du goût, le bien manger est aussi une question de santé publique. Bien manger c'est prendre soin de soi, c'est éviter les maladies chroniques, diabète et obésité en premier lieu. Les crises obligent à se poser pour retrouver une certaine boussole, celle du bon sens. Le bonheur, dit Stéphane Linou, le fondateur du mouvement locavore en France, est dans le près, c'est-à-dire dans la proximité, dans la ressource au plus proche de chez soi. Et c'est bien plus difficile qu'il n'y paraît. La question de la souveraineté n'est donc pas que l'apanage de l'industrie, elle est bien plus large. Elle a clairement la saveur des défis qui doivent rassembler.

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