Rica Lewis se conforte sur le marché du jean en jouant la carte diversification

95 ans et une constante, « écouter le consommateur », ainsi David Viallaron pose-t-il ce qui fait Rica Lewis. Marque de jean mondialement connue, classée dans le Top 10 des marques françaises, basée discrètement à Carros, près de Nice, la PME de 35 salariés n’est finalement pas si éloignée de l’agilité qui sied si bien aux startups. Car dans l’écoute du consommateur, il y a forcément les attentes en termes de produit mais aussi celle en termes de comportement de la marque, dont la RSE fait partie.
(Crédits : DR)

Née à Marseille, c'est en 1980 que Rica Lewis décide de s'implanter dans les Alpes-Maritimes, faisant le choix de Carros, près de Nice. Une empreinte territoriale qui vient renforcer le tissu industriel très tournée laboratoires vétérinaires et pharmacie.

L'écoute du consommateur, donc, comme façon d'appréhender le marché et ses évolutions, a permis à la marque française de toujours pivoter pour mieux coller aux attentes. « Le consommateur a évolué, il attend autre chose des produits. Nous avons fait des études et nous avons bien cerné que derrière le jean casual, l'esprit jeanswear, il y avait de vraies attentes des consommateurs, pour des moments de loisirs ou professionnels. Nous avons fait le pari de réinventer le bleu de travail, à la fois pour l'homme et pour la femme ». Une diversification vers le vêtement de travail qui représente, trois ans plus tard, 25% du chiffre d'affaires.

RSE comme Rien sans engagement

Une stratégie d'ouverture à des segments très différents que Rica Lewis poursuit, comme en témoigne la signature du partenariat avec les chantiers navals Borg situés à Marseille. « Dans le vêtement de travail, il existe un besoin de technicité. Pour nous, il est important d'avoir le feedback du consommateur, puisque c'est lui qui nous aide à faire évoluer notre offre ».

Avec Jup'on, jeune entreprise marseillaise avec laquelle Rica Lewis a mis au point une gamme de vêtements de protection pour la conduite à scooter, c'est un autre défi, celui de s'inscrire dans l'upcycling que la marque veut relever, en réutilisant les chutes de tissu.

Une philosophie qui pousse David Viallaron à voir la RSE comme Rien sans Engagement. Et de rappeler que c'est dès 20006 que Rica Lewis introduit le jean équitable dans sa gamme. Puis « nous n'avons pas cessé d'innover, comme cette technologie waterless qui nous permet de moins utiliser d'eau dans la fabrication du produit fini ». Une innovation issue du Rica Lewis Lab, ce département travaille sur la production, le style, en France comme à l'étranger, « pour écouter le marché, regarder les évolutions et convaincre nos partenaires finaux à évoluer aussi dans leurs procédés ».

Si la production de produits est sous-traitée, le sourcing des matières premières se fait partout dans le monde, avec les partenaires finaux. Et encore une fois, le tout étant de répondre aux attentes du consommateur. « Un des sujets clés en ce moment, c'est le coton stretch, pour lequel nous avons une fibre flex, qui permet, dans le vêtement casual comme dans le vêtement de travail d'apporter quelque chose de différent, c'est-à-dire l'ultra confort dans le jean ».

Le Made in France, une volonté « complexe »

Un cahier des charges strict encadre également les relations avec les fournisseurs. « Nous nous devons d'avoir certaines certifications pour rassurer le consommateur final », appuie David Viallaron. Qui nuance la notion du Made in France. « Notre parti pris est d'avoir des produits accessibles. Il se vend 50 millions de jeans par an en France. 2% sont fabriqués en France. Avec un savoir-faire pour une certaine clientèle. Pour ce que nous proposons, une gamme accessible, il n'y a pas de machines, c'est 42 opérations et on ne sait pas le faire en France. Pour la chaussette, le sous-vêtement, le pull, de belles choses de mettent en place, mais pour l'univers du pantalon, c'est plus complexe ».

Présent actuellement dans une douzaine de pays, principalement en Europe, Rica Lewis vise un export de l'ordre de 30% à horizon 3 ans, comptant également multiplier par deux le digital, aujourd'hui à 6%. « Nous voulons être sur deux piliers bien équilibrés, 40% pour le casual, 40% pour le vêtement de travail et 20% pour le reste ».

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Azur Business Rica Lewis

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis novembre 2021, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Azur Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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