LA TRIBUNE - Pourquoi venir à Marseille après ces nuits d'émeutes ?
ALAIN DI CRESCENZO - Je visite régulièrement les territoires, la tête de réseau doit être proche de ses chambres de commerces ainsi que des entreprises, les porteurs de projets et les apprenants. Mais les évènements graves que l'on a vécu ont touché plus particulièrement Marseille, si l'on rapporte l'impact des émeutes par rapport à la densité de population c'est pire ici qu'en région parisienne. Marseille a été l'épicentre de ces vandalismes et il était important de montrer avec force notre soutien vis-à-vis de ce territoire et de regarder comment nous pouvons soutenir depuis le niveau national les entreprises qui ont été touchées.
Toutes les CCI des territoires où il y a eu des actes ont créé des cellules de crise à la fois techniques et psychologiques. Nous visitons tous les établissements vandalisés pour remplir des états des lieux, aider à réaliser les formalités et pousser pour qu'il y ait des indemnisations. Nous prenons les demandes des entreprises pour les remonter auprès des régions ou auprès des différents ministres dans mon cas afin de pousser les dossiers.
Quelles sont les attentes des commerçants?
Si l'on regarde globalement les besoins, il en existe trois principaux. D'abord l'urgence des formalités, il faut des délais plus longs pour porter plainte et faire une déclaration. En parallèle, les procédures d'expertise doivent aller plus vite. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a donné des instructions dans ce sens lors d'une réunion samedi et le message a été entendu.
Ensuite, il faut acter le report des échéances sociales, fiscales, si possible bancaires et permettre le chômage partiel qui est fondamental. Pour les deux premières, là encore le ministre a été clair pour que cela soit possible. Enfin, le troisième sujet est celui annoncé par la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur de l'aide financière (ndlr : 10 000 euros accordés d'ici 15 jours à tous les commerçants touchés). Pour l'instant, il n'y a que des fonds régionaux, il faudra sans doute des abondements nationaux et nous payerons s'il y a besoin.
La balle est dans le camp des banques et des assureurs ?
Nous les avons rencontrés à Bercy, ce que j'entends c'est que les assureurs ont un regard attentif sur la situation, y compris sur la partie des pertes d'exploitations mais il n'y a pas d'autres informations. Concernant les banquiers, ces derniers sont en train de s'organiser et de venir en soutien de l'économie, sur ce sujet notamment sur la métropole marseillaise avec des reports d'échéances sans pénalité et des prêts de trésoreries.
Des dispositifs financiers ont déjà été déployés dans les autres régions ou métropoles ?
Cela se met en place, c'est aussi pour cela que je suis là. Marseille a été particulièrement touchée et il y a une forte rapidité de réaction de la part des collectivités et des chambres de commerce, ce sont des bonnes pratiques. L'idée est de les partager très rapidement à l'ensemble du réseau, c'est ce que je fais actuellement pour que là où il y a eu des actes de vandalisme nous remettions en place ces procédures.
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