Artisans, petites entreprises : ce qu'ils attendent des candidats à la Présidentielle

Les organisations réunissant des dirigeants de sociétés veulent faire entendre leurs propositions aux candidats à la présidentielle. Si les besoins varient selon le profil des entreprises, le sujet de la fiscalité du travail et des charges est largement mis en avant.
(Crédits : DR)

L'élection présidentielle arrive à grands pas. Et forcément la campagne que mène chacun des candidats joue le rôle de projecteur sur les sujets qu'ils portent. Comme beaucoup, les entreprises espèrent faire entendre leurs envies et leurs besoins pour l'avenir. "Nous saisissons cette opportunité pour faire remonter les besoins, nous faisons ce travail toute l'année mais lors d'une élection c'est forcément de manière plus directe", expose Corinne Innesti, présidente de la confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) des Bouches-du-Rhône. A la tête de la CPME de la région Sud, Alain Gargani* confirme que la confédération "joue le rôle d'interface entre les entreprises du territoire et l'échelle nationale".

A partir de ces remontées à travers toutes les régions, la CPME au niveau national a dressé 76 propositions, réunies à travers cinq grands axes, pour les candidats à l'Elysée. On y trouve des idées de crédits d'impôt ou de passerelle entre enseignement général et professionnel, mais surtout des mesures sur la fiscalité. L'allégement des charges sur les entreprises est le premier point que défendent spontanément Corinne Innesti et Alain Gargani. "Qu'elles soient directes comme la CFE (cotisation foncière) ou liées aux salaires", explique le président de la CPME Sud. Un moyen de "pérenniser les emplois et la croissance" juge-t-il.

Faciliter la vie des TPE et PME

Une pression fiscale qui "existe depuis longtemps", note Corinne Innesti et à cause de laquelle les PME et TPE "ne pensent qu'à leur survie". Le duo de représentants voit dans cet allégement le moyen de favoriser la relocalisation et d'enclencher un nouveau cercle vertueux y compris pour l'Etat pour ne pas qu'il soit lésé sur ses recettes fiscales. Car les aides gouvernementales aux entreprises durant le Covid ont été, ou seront, financées par l'impôt. "Plus il y a de richesses, plus il en récupère", défend Alain Gargani.

Outre la fiscalité, le volet des propositions pour "faciliter la vie des entrepreneurs" semble particulièrement concerner Provence-Alpes-Côte d'Azur. La région possède en effet de nombreuses de TPE et PME, 52% des entreprises ont moins de 50 salariés contre 47% en France. "Les TPE et PME ne sont pas des grandes entreprises en modèle réduit", souligne Corinne Innesti. Ces sociétés ne disposent pas toujours des différents services que peuvent avoir les grands groupes. Depuis plusieurs années, la CPME nationale demande un "test PME" avant la publication des textes. Il s'agit de voir si un texte est applicable et compatible avec la réalité de ces sociétés.

L'artisanat place ses attentes sur la formation

Les petites et moyennes entreprises ne sont pas les seules à vouloir profiter de la présidentielle. C'est aussi le cas dans l'artisanat. Le réseau des chambres de métiers (CMA) porte lui, dix propositions. Elles doivent répondre "aux besoins de formation, de recrutement et de modernisation du secteur". La formation est l'aspect le plus mis en avant par Yannick Mazette fraîchement élu président de la CMA Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Nous devons nous rapprocher des chefs des entreprises qui ne forment pas, pour discuter avec eux de ce point", expliquait-il à La Tribune après sa prise de fonction. Le président régional voit en effet par ce biais le moteur pour répondre à de nombreux de sujets comme le développement économique des entreprises de l'artisanat ou la transmission.

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Du côté de la Chambre de commerce et d'industrie régionale (CCIR PACA), le nouveau président, Philippe Renaudi a rapporté que les membres de la CCI placent leurs attentes sur trois sujets. Il s'agit là encore de la baisse des charges, d'offrir les conditions pour augmenter les salaires (liées au premier point) et au soutien à l'embauche. Si chaque secteur et catégorie d'entreprises a ses propres spécificités, tous se rejoignent sur l'importance de l'entreprise. "Les entrepreneurs doivent être au centre de l'attention car ils sont la pièce maîtresse de la création de richesse", résume Alain Gargani. Pour l'instant, on ne peut pas dire que le sujet soit largement traité par les candidats. Mais il le sera assurément par le futur vainqueur.

*Alain Gargani est également conseil régional élu sous l'étiquette Les Républicains et soutien de Renaud Muselier qui soutient aujourd'hui Emmanuel Macron.

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