R&D et centres de décision, ces deux leviers qui confirment l’attractivité du Sud

Si la France affiche son pouvoir d’attraction avec plus de 1.600 projets d’investissement réalisés en 2021, Provence-Alpes-Côte d’Azur n’est pas en reste et performe sur le même trend, accueillant davantage de projets d’implantations qu’en 2020. En confirmant ce qui fait sa spécificité, soit un écosystème de l’innovation qui pousse à y installer des activités de recherche et développement, quand sa connectivité à l’échelon international favorise l’installation de sièges de décision.
(Crédits : DR)

La relance semble ne pas concerner uniquement l'industrie et l'agro-alimentaire, mais aussi les investissements étrangers sur le sol français. Un effet attractivité - +32% - qui fait du bien après deux années de crise et des remises en question de tout ordre. Mais les 1.600 projets et les 45.006 emplois qui en découlent à trois ans, sont là pour confirmer que l'Hexagone séduit. C'est bon pour le moral et donc pour le business.

Et c'est dû à trois raisons principales, explique Marie-Cécile Tardieu. « L'un des raisons est structurelle : la France constitue un grand marché », explique la directrice générale déléguée invest de Business France. Une autre se trouve dans les mesures considérées comme pro-business. « Elles ont convaincu les investisseurs que la France, quelques soient les soubresauts, était compétitive. En termes de fiscalité, de droit du travail... il y a une trajectoire qui permet que la France soit compétitive ». A cela s'ajoute les mesures du Plan de Relance, de France 2030 qui semblent avoir convaincu que la France était un pays où l'on pouvait produire que ce soit sur les sujets de santé, d'automobile ou de transition énergétique. « Nous avons fait mieux que 2019, qui était notre année record », s'enthousiasme encore Marie-Cécile Tardieu.

Une stratégie plus fine

Et parmi les régions qui contribuent à cette jolie performance, Provence-Alpes-Côte d'Azur prend clairement sa place. 2021 est l'année où 96 projets d'investissements ont été menés, ce qui porte, en même temps, les emplois créés ou maintenus à 2.213.

Un comportement que le président de Rising Sud, l'agence de développement économique de la Région Sud, estime aller de soi étant donné que l'économie régionale est « puissante et active, connectée au monde, porteuse de projets d'expérimentation tournés smart city significatifs ». Mais ces bons résultats sont aussi ceux d'une réflexion poussée plus avant. « Quand on accueillait une entreprise à capitaux étrangers, nous avions tendance, par le passé, à vouloir en faire très vite une entreprise locale. Je crois que là-dessus nous nous sommes un peu trompés. Il faut lui garder la spécificité et l'accompagnement par les acteurs qui l'ont reçue en premier. Dans bien des cas, il y a ensuite des réinvestissements avec, à nouveau, des créations d'emplois ». Celui qui est, par ailleurs, président de la Commission développement économique, digital, industrie, export et attractivité au sein du conseil régional, rappelle les locomotives qui « servent à faire briller les yeux » et contribuent à faire venir, tels Iter, Amadeus, Thales Alenia Space ou Naval Group...

Provence-Alpes-Côte d'Azur qui, selon Marie-Cécile Tardieu, se situe plutôt en pôle position pour ce qui concerne l'installation sur son territoire des centres de R&D comme des centres de décision. Dans le Sud, cela représente, respectivement 14% et 28 % des décisions d'investissement contre 10% et 24%, pour la moyenne nationale.

Où on en revient à parler d'écosystème. Pour Bernard Kleynhoff, il faut dire merci à l'Institut 3IA, à l'engagement des Universités - que ce soit Aix-Marseille Université comme Université Côte d'Azur - à l'Institut méditerranéen du risque et du développement durable (IMREDD), à l'Inserm, aux pôles de compétitivité, d'Eurobiomed à SCS. Et aux OIR, les opérations d'intérêt régional qui structurent l'économie par filières.

Le Sud, terre de réindustrialisation ?

Evidemment, post-crise et en pleine relance, comment ignorer le sujet de la réindustrialisation ? Un point névralgique pour Provence-Alpes-Côte d'Azur, région industrielle mais si peu perçue (encore) comme telle. « Nous assistons à un repositionnement des chaînes de valeur, avec un concept de nouvelles industries », explique Marie-Cécile Tardieu. Comprendre, pas de rapatriement, mais davantage de projets nouveaux. « Le défi est d'avoir le foncier et les talents », soulève Bernard Kleynhoff qui rappelle encore que l'intérêt repose dans l'approche filière, ce qui permet de structurer l'amont et l'aval. Et d'annoncer sans le dire que des projets de réindustrialisation « dans la suite du plan climat » consent-il à dire, sont en voie de concrétisation. Déconstruction navale et déconstruction aérienne notamment, ce dernier point concernant le Vaucluse.

Dans le sens d'une coopération qui accompagne sur l'ensemble de la chaîne de valeur, la case financement - tellement stratégique - n'est pas oubliée et s'appuie, notamment sur le Club des investisseurs, animé par Rising Sud pour financer les projets d'infrastructures.

La stratégie c'est aussi savoir travailler en collaboratif, comprendre que « sur des sujets de massification, il peut y avoir un intérêt », note Bernard Kleynhoff. Et que sur ce point, les industriels, comme plus largement les entreprises, peuvent se donner la main, mutualiser... Ce qui contribuera aussi à faire émerger l'innovation. « Il nous appartient d'aller vite et de comprendre quel est le besoin et l'intérêt ».

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.