« Il faut accompagner les entreprises en fonds propres pour leur permettre de continuer à investir » Claude Valade (Caisse d’Epargne Côte d’Azur)

Accompagner les entreprises, s’associer à des fonds d’investissement, réfléchir à comment apporter des fonds propres pour ne pas alourdir les endettements… Face au contexte économique qui secoue tout autant qu’il apporte parfois des relais de croissance, le président du directoire explique la stratégie en « proximité » et affinitaire que l’établissement bancaire déploie, autant dans les Alpes-Maritimes que le Var ou Monaco.
(Crédits : DR)

Avec 60% de directrices d'agences, la Caisse d'Epargne Côte d'Azur fait office de bon élève en termes de mixité et pour Claude Valade, cela constitue un élément du rayonnement local. Important donc.

Et le président du directoire d'explique pourquoi valoriser un modèle coopératif c'est un modèle qui doit rassurer, en période post-covid où les établissements bancaires ont su répondre présent. « Une banque coopérative c'est une banque 100% régionale, où les dossiers de financement ne vont ni à Londres, ni à Paris ni à Marseille, ils restent à Nice. Nous faisons en sorte que 80% à 90% des décisions soient prises devant les clients. 152.000 de nos clients détiennent le capital de la Caisse, jouant à la fois un rôle de clients, de propriétaires et un peu d'ambassadeurs. Nous avons participé à la généralisation de l'épargne pour tous - c'est le code génétique de la Caisse avec le Livret A - nous avons participé à accompagner les territoires sur le plan du logement, nous continuons à investir dans les transitions énergétiques, du travail et sociétales », complète Claude Valade.

Le choix de l'affinitaire

La Caisse d'Epargne Côte d'Azur qui a déploie un business modèle appuyé sur le développement affinitaire. Tout commence il y a 5 ans avec la création de la toute première filière dédiée à l'immobilier de luxe, baptisée Luxury Properties. « Nous avons plutôt bien réussi puisque nous réalisons un chiffre d'affaires de 11 millions d'euros au bout de cinq ans, nous avons commencé la viticulture il y a quelques années, nous possédons 30% de parts de marché aujourd'hui. Nous sommes convaincus que c'est un modèle de développement qui convient à nos clients et qui convient aux écosystèmes. Nous allons mettre en place une filière territoire tourisme avant l'été, la santé après l'été. L'idée c'est bien de mettre des experts spécialisés d'un domaine au service des clients de ces domaines pour que les clients aient un interlocuteur qui connaît parfaitement le sujet ».

En termes de tourisme, la création d'un fonds avec M Capital notamment doit aider la filière à réaliser sa mutation. Un secteur déjà impacté par la crise qui risque de l'être encore davantage avec les conséquences de la guerre en Ukraine. « La Caisse n'est pas directement impactée par la guerre. Nous craignons davantage les conséquences de cette guerre sur la fréquentation touristique dans les mois à venir », indique Claude Valade.

Les fonds propres plutôt que la dette

Mais le sujet essentiel c'est comment aider les entreprises à ne pas être uniquement sur de l'appel à la dette. « Sur la partie accompagnement, nous avons mis beaucoup de dettes en face de nos clients ces deux dernières années, il faut aujourd'hui continuer à les accompagner sur du financement, mais nous devons réfléchir à trouver des moyens un peu novateurs pour renforcer les fonds propres. Il faut trouver des moyens alternatifs à la dette ».

D'où la création d'un fonds tourisme qui n'est pas le seul engagement de la Caisse d'Epargne Côte d'Azur sur le sujet. « Nous venons aussi d'investir dans neuf autres fonds à hauteur de 15 millions d'euros de façon assez diversifiée pour accompagner les transitions énergétiques de nos clients, et leur amener des moyens complémentaires sans les endetter encore un peu plus. Un des grands sujets de l'après covid c'est comment accompagner les entreprises en fonds propres pour leur permettre de continuer à investir et de se développer ».

La transition touche aussi le secteur bancaire, dont on a souvent évoqué les fermetures d'agences. En ouvrant une agence à Saint Martin du Var, c'est une sorte de modèle nouveau que la Caisse d'Epargne Côte d'Azur promeut, celle de la qualité - comprendre la proximité - plutôt que la quantité. « Nous devons mailler le territoire au plus près du client » défend Claude Valade. « Dans certaines zones nous sommes très denses sur la partie littorale, nous avons un maillage plus distendu dans l'arrière-pays, nous devons accélérer ce maillage plus serré pour être présent dans tous les endroits du territoire. Nous n'allons pas ouvrir 15 agences mais nous allons en ouvrir d'autres dans la durée du plan stratégique ».

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR), 374 (Orange) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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