Défaillances d’entreprises : dans le Sud, un ralentissement qui rassure, mais…

Avec une chute de 6,5%, Provence Alpes Côte d’Azur connaît, comme les autres régions de France, une accalmie sur le front des défaillances. Si ce pourcentage est évidemment bas, l’étude publiée par Altarès montre une certaine disparité entre secteurs d’activité et même au sein de ces mêmes secteurs. Avec parfois de (bonnes) surprises comme pour la restauration ou le fret quand l’industrie manufacturière ou l’immobilier sont davantage secoués.
(Crédits : DR)

C'est le chiffre observé, détaillé, scruté même car il dit beaucoup de comment se porte l'économie. Depuis deux ans, les défaillances d'entreprises sont devenues une sorte d'alpha et d'omega pour dire si crise il y a encore ou pas. Avec 3.177 défaillances, soit une baisse de 6,5%, Provence Alpes Côte d'Azur continue de montrer des signes de reprise encourageants. Le tissu régional, composé très majoritairement de TPE et PME, est forcément regardé dans sa capacité à poursuivre une relance appelée des vœux de tous et à supporter la fin d'un « quoi qu'il en coûte » qui perdure encore un peu, toutefois.

Région diversifiée dans son économie, le Sud voit les secteurs d'activité qui la composent, être eux-mêmes très nuancés dans leur comportement post-crise. Avec des bonnes surprises et d'autres un peu moins.

Appétit retrouvé pour la restauration, l'automobile cale

Ainsi, alors que c'est l'un des secteurs qui a été le plus impacté par les conséquences de la pandémie, la restauration - certes soutenue par les aides gouvernementales - enregistre une baisse des défaillances de l'ordre de 23%, portée en partie par le segment de la restauration rapide - 33% de chute d'entreprises déclarées en difficultés - et la restauration dite traditionnelle, à -18%. Autre segment qui retrouve des couleurs, celui des débits de boissons, très impacté par les restrictions de consommation, avec -42% de défaillances enregistrées dans le Sud. Dans la même lignée, le commerce reprend son rythme, et particulièrement celui de détail comme de prêt-à-porter ou le bricolage.

Le service aux entreprises se porte bien mieux, encouragé par un télétravail de moins grande ampleur, qui signe un retour dans les bureaux avec son corollaire, le nettoyage des bâtiments, le recours aux services juridiques ou de publicité.

Moins surprenant, le bâtiment poursuit son bon comportement avec des entreprises de gros œuvre comme de second œuvre pour lesquelles les baisses de défaillances se situent respectivement à -7,2% et -5,8%.

En revanche, encore impactés, l'industrie manufacturière, la vente et réparation automobile, l'immobilier, l'alimentaire, le fret de proximité ou le pressing voient les entreprises de leurs secteurs connaître une hausse des défaillances. C'est surtout le segment des matériaux de construction qui se distingue (malheureusement) par +78%, suivi du secteur auto à +36%, l'immobilier émergeant à +20%.

Une relance malmenée par les pénuries ?

Des données globales qui démontrent que le tissu économique résiste, même s'il résiste moins bien qu'au niveau national, où la baisse des redressements et liquidations judiciaires atteint -11,8%. Un tissu régional qui prouve que sa particularité - être à 90% composé de TPE et PME - est une force puisque les défaillances atteignent -6,8%, soit presque aussi bien que les entreprises de plus de 50 salariés, à 7,1%.

Régionalement, les Alpes-Maritimes et les Alpes de Haute-Provence sont les départements les plus performants, à 17, 8% et 17,3% de défaillances en retrait. Davantage dans le rouge, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse repassent en positif, à +1,5% et +1,1%.

Un panorama régional qui montre la diversité du tissu entreprenarial. Très axé tourisme et industrie, Provence Alpes Côte d'Azur retient son souffle quant aux prochaines échéances, celles de la vraie fin du quoi qu'il en coûte à laquelle il faudra regarder, en 2022, le comportement des investisseurs BtoB comme du tourisme BtoC. Le seul bémol est là. Comment la relance s'effectuera-t-elle ? Sera-t-elle vive ? Sera-t-elle possible étant donné les diverses pénuries qui menacent en élan déjà pris ? Matières premières, ressources humaines sont indispensables pour honorer les carnets de commande et les projets de développement envisagés ou entamés. C'est là toute la question... Un point d'interrogation qui, on l'espère, ne freinera pas la confiance des chefs d'entreprise, confirmée par les études et encore peu écornée...

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