Jean-Pierre Galvez - CMAR : "Solution commande publique offre une perspective de marchés aux TPE des Vallées"

DOSSIER - EPISODE 3 - Avec un tissu économique essentiellement constitué de TPE PME artisanales, les vallées font également face à une reprise entreprenariale longue, difficile, entre besoin de relocalisation et reprise d’activité. Car tel est le bât qui blesse : générer à nouveau du chiffre d’affaires pour assurer continuité et pérennité. L’initiative de la chambre régionale des métiers et de l’artisanat de mettre en place un dispositif qui ouvre la commande publique liées aux travaux de reconstruction aux entreprises touchées par la tempête apparaît donc comme une façon de relancer le territoire dans toutes ses composantes.
(Crédits : DR)

Plus de six mois après la tempête Alex, le temps de la reconstruction est loin d'être achevé. Tant d'un point de vue travaux que d'un point de vue entreprenarial. Car Alex, dans sa fureur, a détruit routes et bâtiments, impactant avec une sorte de double-peine les TPE PME locales. D'autant plus que le tissu économique est majoritairement artisanal. Un sujet de préoccupation forcément pour la Chambre des métiers et de l'artisanat régionale (CMAR), qui s'est mobilisée, rappelle Jean-Pierre Galvez, son président, dès les premières heures, en étant sur le terrain entouré d'une dizaine de collaborateurs, appelés les « doudounes blanches », afin de recueillir déjà les premiers besoins des artisans. Et puis il y a aussi les membres associés, des entrepreneurs, bénévoles qui dont « les sentinelles de la CMAR » et qui ont permis d'identifier les problématiques majeures. Dès le mois de décembre, c'est avec le préfet Xavier Pelletier, nommé expressément à la reconstruction des Vallées que les démarches nécessaires à la reconstruction ont été entamées. « Nous avons ainsi fait remonter les problématiques, notamment avec les assureurs, entamer la recherche de foncier, adresser les problèmes de financement et accompagner aussi, au cas par cas ».

Relocaliser, reprendre l'activité : les défis de maintenant

Sept mois après donc, la vie reprend son cours mais la phase de rétablissement - dans toutes ces significations - est lente. Toujours trop lente. Et les problématiques du mois d'octobre demeurent également celles du mois de juin.

« Les problématiques qui persistent sont de trois types : la relocalisation, les assurances et la reprise d'activité », pointe Jean-Pierre Galvez.

Sur la relocalisation, « il faut identifier le foncier utilisable et surtout identifier la viabilisation » car beaucoup d'entreprises - une vingtaine - sont encore sans solution de nouveau terrain ou de nouveau bâtiment. Sachant que depuis octobre dernier, 479 entreprises ont été accompagnées.

Sur le sujet, toujours sensible, des assurances, c'est le préfet Pelletier qui est à la manœuvre. « Certains assureurs jouent le jeu, d'autres jouent la montre » résume Jean-Pierre Galvez, qui rappelle que dans le cadre du fonds d'urgence déclenché par l'ensemble des institutions (CCI, Urssaf, Communauté d'agglomération de la Riviera française), une aide d'un montant de 6 millions d'euros est venue apporter un soutien plus que nécessaire à ces entreprises accompagnées, la CMAR apportant pour sa part 113.000 euros.

Quant à la reprise d'activité, celle-ci n'est « pas encore totale » - pour les raisons citées plus haut mais pas seulement - « toute la population n'est pas revenue dans les vallées, et outre l'impact de la tempête, c'est celle de la crise avec la fermeture des stations de ski, qui pèse ».

A Saint-Martin Vésubie, la création de la zone artisanale du Touron, posée sur 6 000 m2, à l'entrée du village, est l'une des solutions chaudement attendue, espérée par les entreprises toujours sans nouvel outil de production comme la Bière du Comté, ou d'entrepôt. Une première tranche devrait justement permettre la réinstallation de la Brasserie sur 800 m2 et celle de la scierie sur 2.500 m2. Sa livraison est attendue pour octobre prochain. « La deuxième tranche est en cours », précise Jean-Pierre Galvez, « il faut évaluer les besoins des entreprises ».

Ouvrir la commande publique aux entreprises impactées

Parce que la reprise d'une activité est le point essentiel pour relancer les entreprises elles-mêmes et par effet de ricochet, les vallées, la chambre régionale des métiers et de l'artisanat va lancer un dispositif appelé Solution Commande Publique. « Les chantiers de reconstruction et les nouveaux services à développer offrent une perspective de marchés qu'il faut rendre accessibles aux TPE implantées sur les vallées. En outre, beaucoup ont ainsi témoigné leur souhait d'être associées à la reconstruction de leur territoire », explique le président de la CMAR. « L'opération « Solution Commande publique » vise à accompagner les collectivités et les entreprises dans le cadre des marchés de reconstruction à venir. Ces travaux de reconstruction et/ou rénovation pourront être réalisés avec un objectif de haute performance énergétique afin de bénéficier des outils mis œuvre dans le cadre du plan France Relance ».

Les communes sont en cours de sensibilisation. Et la chambre de mettre aussi à disposition ses équipes techniques spécialistes de la rénovation énergétique. « A ce jour, il n'y a pas d'entreprise qui ne reprenne pas son activité », souligne Jean-Pierre Galvez. Un signe positif, avant tout.

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