Renaud Muselier, les vœux pour l’économie et le plaidoyer sanitaire (et vice-versa)

Traditionnel exercice, celui du discours qui trace les souhaits pour l’année tout juste entamée n’est pas anodin, encore moins en ce début d’année où l’incertitude et le flou – confinement, pas confinement, vaccins, pas vaccins – dominent les esprits. Jamais en manque de dynamisme, le président de la Région Sud n’y est pas allé par quatre chemins, rappelant un principe essentiel : celui du travail. Avec les territoires évidemment et tous ceux qui veulent bien faire pour l’économie. Sur fond – incertain aussi – de scrutin régional…
(Crédits : DR)

L'an dernier, c'était « plus joyeux », regrette Renaud Muselier. Tout juste vacciné - parce que soignant de plus de 50 ans - quelques heures avant les traditionnels vœux à la presse, le président de la Région Sud n'a pour autant pas perdu ni de son enthousiasme, ni de son humour. C'est donc un Renaud Muselier à l'offensive qui a souhaité une belle et heureuse année aux médias.

Plans de défense

Si l'an dernier donc c'était plus détendu et plus chaleureux, c'était aussi beaucoup l'approche des élections municipales - dont on ignorait encore les multiples soubresauts - qui avait trusté les échanges. Près d'un an de crise sanitaire et économique plus tard, le curseur s'est véritablement positionné sur le soutien et le plan de relance à l'économie.

Où il a été rappelé le 1,4 milliard d'euros injecté pour aider les territoires dès la première vague, les 146 M€ débloqués en complément dès la seconde vague, les fonds - Covid-Résistance ou FRAT-Covid -... Le plan spécifiquement adressé au tourisme pour 90 M€, au transport pour 16 M€, à la formation pour 9,5 M€, au sport et à l'événementiel pour 2 M€.... Bref, « nous avons pris notre destin en main pour faire face ».

La stratégie, la stratégie, la stratégie

Évidemment, ce n'est pas à un médecin qu'il faut expliquer le pourquoi de la prévention. Et là encore Renaud Muselier égraine les chiffres comme pour rappeler qu'en matière sanitaire il faut, comme à la guerre, une stra-té-gie.

L'occasion d'en remettre une couche sur les auto-tests dont la Région Sud veut être précurseur. Et sur cet appel d'offres précisément, lancé pour 500 000 auto-tests salivaires... qui attend la validation de la Haute Autorité de Santé. Impossible de ne pas parler vaccination, le méga sujet qui fâche. Et Renaud Muselier ne se prive pas pour rappeler qu'il s'est, par trois fois, tourné vers le ministre de la Santé, Olivier Véran pour l'inciter à acheter des doses, proposant aussi aide et assistance des territoires. Las, telles sœur Anne, les collectivités ne voient toujours pas venir les vaccins. Et en tenant compte de ceux prévus pour arriver d'ici fin février - 284 000 Pfizer - ce sont 142 000 personnes qui pourront être vaccinées contre 600 000 éligibles alors que Provence Alpes Côte d'Azur compte 5 millions d'habitants. « Soit 85 injections possibles par centre et par jour », résume Renaud Muselier.

Un Renaud Muselier, qui, s'il plaide pour la vaccination, plaide aussi pour tester véritablement grandeur nature l'ouverture des secteurs actuellement fermés. C'est-à-dire les restaurants, théâtres, salle de sport, de spectacle... Tester en vrai, avec protocoles stricts et une expertise scientifique qui consolide afin d'avoir des réponses plus claires que les études menées, contradictoires qui plus est, et qui empêchent de se projeter.

Tester... la réouverture

Car, on le sait, l'économie n'aide pas l'incertitude. Essayer pour de vrai, ce serait donc donner des éléments nécessaires à une réelle reprise de l'activité de secteurs en souffrance et redonner une perspective aux chefs d'entreprises comme aux consommateurs.

Ce qui est de nature aussi à donner une perspective, c'est le contrat d'avenir signé à Toulon, le 5 janvier dernier. 5,1 milliards d'euros exactement, auxquels pourraient s'ajouter les 10 milliards d'euros de fonds européens - on rappellera que Renaud Muselier est ancien député européen et qu'aller chercher ce type de financement, ça le connaît - soit autant de possibilités d'injecter monnaie sonnante et trébuchante. Là encore, on parle stratégie et répartition ciselée : 148 M€ pour le tourisme, la mer et le littoral, 85 M€ pour le développement économique, la réindustrialisation - le sujet qui passionne - 587 M€ pour la recherche et l'innovation, 1,6 milliards pour la COP d'avance et 307 M€ pour la reconstruction des vallées sinistrés des Alpes-Maritimes dont la réparation de la ligne Nice-Tende.

Régionales : le flou, aussi

Mais si l'économie a été le cœur de cet exercice de vœux, il y a eu aussi (un peu) de politique. Les Régionales auront-elles lieu ? Le suspens dure. Renaud Muselier s'en amuse. Vilipende ceux qui lui « savonnent la planche », rappelle qu'il y a ceux qui « m'aident » et qu'au final « ceux qui veulent prendre ma place, je ne les entends pas. Il n'y a toujours pas de candidat potentiel à ma succession ». Et pour en revenir à la question municipale marseillaise, bien sûr que le président de la Région parle avec le premier Magistrat de la deuxième ville de France qui espère voir Marseille bénéficier du contrat d'avenir. Mais dit Renaud Muselier, « il faut un alignement de dossiers bien montés plutôt qu'un alignement des planètes ». La stratégie, toujours la stratégie.

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