Bernard Mouret – Enedis : "Les smart grids ne sont pas une vue de l'esprit"

Sécurisation de l'alimentation électrique, déploiement du compteur intelligent et bientôt ce programme Interflex, prometteur en matière de gestion du réseau électrique… Parce que la charge appelée va croissant, il faut investir et expérimenter dit le directeur Côte d'Azur.

La Côte d'Azur est une péninsule énergétique qui ne s'ignore pas.

Du côté d'Enedis, on travaille évidemment sur la problématique. C'est que les enjeux sont réels. Et surtout, c'est qu'il faut s'adapter au comportement du consommateur. Lequel consomme... beaucoup. Cela, même si démographiquement, la courbe dans le département ne suit pas la même tendance. C'est qu'entre temps, les fameux objets connectés ont envahi le quotidien, rendant de multiples services mais étant surtout... gourmands en électricité. Une sorte de vase communicant qui n'est pas sans conséquences.

Sécuriser pour meilleure réactivité

Fragile donc, le département n'en bénéficie pas moins d'investissements - 110 à 115 M€, une enveloppe régulière sur 4 ans - qui permettent d'étendre et renouveler le réseau. Cependant, les opérations menées sont "choisies en tenant compte des crises passées". Actuellement, ce sont les travaux de sécurisation de l'alimentation électrique du littoral des Alpes-Maritimes, de Cannes à Cagnes, qui sont la concrétisation de cette politique de renforcement. Prévus en trois étapes, étalées depuis septembre 2016 jusqu'à mi-2018, ils sont justement là pour venir accompagner l'expansion du parc technologique de Sophia-Antipolis et celle de la démographie. Un chantier de 5 millions d'euros. "La sécurisation est une façon de tenir de compte de la croissance appelée. Elle permettra une réactivité accrue et une réalimentation plus rapide du secteur en cas d'évènements climatiques majeurs", explique Bernard Mouret. Renforcer les postes sources passe par "le tressage de nouveaux fuseaux afin de s'affranchir d'une panne".

Pilotage affiné

Dans ce contexte, revoici le compteur intelligent et tous les avantages qu'il présente. En étant communicant il "permet au distributeur que nous sommes d'avoir une information sur la vie du réseau, en temps réel, de comprendre comment il est utilisé. Nous allons pouvoir piloter de manière plus fine. Il permet d'ajuster l'usage. Linky est un élément fondamental du réseau intelligent de demain".

Démonstration étendue

Coupler tout aussi intelligemment la source habituelle avec les renouvelables que sont l'éolien ou le photovoltaïque c'est la promesse d'Interflex, ce programme européen qui démarre au 1er janvier, va rassembler les industriels et se déployer dans cinq pays (Allemagne, Suède, Pays-Bas et République tchèque NDLR) dont la France. Il a justement pour pilote opérationnel Enedis. Et c'est Nice qui accueille le démonstrateur. Presque une logique puisque c'est ici aussi que Nice Grids a installé le sien il y trois ans. "Nous savons comment moderniser le réseau demain", souligne Bernard Mouret. Interflex ? Une bonne nouvelle dans ce qu'il va permettre de passer à l'échelle supérieure, "nous allons mailler 30 000 clients dans le secteur de l'Eco-Vallée. Nous allons chercher encore davantage de clients industriels", soit une expérience de masse plus importante, prévue pour durer 36 mois et qui évidemment s'inspire et s'appuie sur ce que Nice Grids a déjà permis, afin "d'industrialiser un modèle économique". Créer une sorte de standard est donc bien l'un des objectifs. "Les smart grids ce n'est pas une vue de l'esprit, c'est une façon intelligente de prioriser les investissements".

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