Seawax innove dans les peintures marines

Après deux ans de R&D, Seawax a mis au point les premières peintures marines à base aqueuse, sans solvants ni brocides nocifs. La start-up varoise vient de signer un contrat de distribution avec Navimo, premier constructeur européen de gilets et de bateaux de survie.

Il aura fallu plus de deux ans de R&D et 250 k€ investis en fonds propres pour mettre au point la formulation de ce revêtement de nouvelle génération et neutre pour l'environnement. A contrario, quelques mois seulement auront été nécessaires pour convaincre les distributeurs de la pertinence du produit.

"Sur les salons auxquels nous participons, l'engouement des particuliers et des professionnels du nautisme est immédiat, confirme Véronique Roulleaux, P.d-g de la société basée à Saint-Raphaël. Nous travaillons aujourd'hui avec des distributeurs en Finlande, en Suède, aux Pays-Bas ou encore en Italie". Une distribution exclusivement réalisée en B to B. L'objectif de la start-up, créée fin 2009, étant de passer par les grossistes, les shipchandlers ou encore les chantiers navals.

"L'antifouling (ndlr, peinture antisalissure) est un produit phare pour les distributeurs du fait de sa récurrence, confie la dirigeante. Sa durée de vie est d'1 an dans le secteur de la plaisance". Contrairement aux référentiels de peinture concurrents, la solution aqueuse proposée par la PME, soutenue par le Pôle Mer PACA et l'incubateur PACA-Est, forme sur la coque du bateau une pellicule neutre pour l'environnement. Anti-adhérente, elle limite l'accrochage durable de micro-organismes marins (coquillages, algues, éponges, etc.).

Plus innovant encore, lorsque le bateau atteint une vitesse minimale de 5 nœuds, la pression de l'eau suffit à nettoyer la coque. Un gain en termes de confort et de rentabilité.


"Deux centimètres de salissure réduisent la propulsion de 15% et peuvent augmenter la consommation de carburant de 20% à 50%", précise la P.d-g, détentrice de 6 brevets. Sur le marché mondial, seules une quinzaine d'entreprises conçoivent et produisent ce type de produits. Seul acteur à proposer un antifouling écologique, Seawax Marine Coatings s'ouvre, grâce à la directive REACH, les portes d'un marché à fort potentiel.

"Dans deux ans, la production et la commercialisation de substances chimiques, comme les sels de cuivre contenus dans les antifouling classiques, seront interdites en Europe. Or nos produits sont les seuls à respecter l'environnement et la santé humaine. Ils sont certifiés sans biocides, silicone, solvants ou Téflon", prévient Véronique Roulleaux, qui espère bénéficier d'un effet d'aubaine.

Discrète sur son chiffre d'affaires et ses perspectives de croissance, Seawax met en avant la "pression concurrentielle" du secteur. Ciblant pour l'heure le secteur de la plaisance, estimé à 925 000 bateaux sur le seul territoire français, la fondatrice et son associé, Patrick Frangoulis, évoquent déjà la possibilité de "s'étendre prochainement aux gros bateaux". Pourraient être concernées à terme les flottes de la marine marchande, de pêche et l'ensemble des infrastructures portuaires (quais, cales, bouées, etc.).

En moyenne, chaque année, "plus de 25 000 tonnes d'antifouling" sont appliquées sur les carènes de navire. Pour conserver sa longueur d'avance, la PME poursuit un "programme de recherche global et axe en priorité son développement sur l'élaboration, la conception et la réalisation de produits éco-conçus". La finalité étant bien sûr d'élaborer de nouveaux produits pour remporter un maximum de contrats à l'approche de 2014, date d'entrée en vigueur des interdictions liées à la directive REACH.

PH

Photo : Véronique Roulleaux, P.d-g de Seawax Marine Coatings (© Seawax)

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