Orolia : Un nouveau contrat de 14 M ?

Le groupe spécialisé dans les équipements et systèmes GPS pour les applications de positionnement, de navigation et de timing les plus critiques a annoncé, à l?occasion d?un Club Entreprises organisé par la CCI Nice Côte d?Azur et La Tribune, avoir été retenu pour fournir le dernier lot des horloges atomiques qui équiperont les satellites du système européen de navigation Galileo. Un contrat de 14 M?.

Un an presque jour pour jour après la signature d'un premier contrat de 20 M€ pour la fourniture des 14 premiers satellites du système européen de navigation Galileo (C.f article du 16 mai 2011, https://region-sud.latribune.fr/Actualites/Orolia-remporte-un-contrat-de-8-3-M-_501.html), Orolia persiste et signe.

Jean-Yves Courtois, P-d.g de ce groupe de hautes technologies basé à Sophia Antipolis, a profité de la tribune qui lui était offerte par le Club Entreprises CCI Nice Côte d'Azur / La Tribune*, dont il était l'invité, pour annoncer que l'une de ses filiales, SpectraTime, avait été une nouvelle fois retenue pour fournir le deuxième et dernier lot : soit 8 nouveaux satellites Galileo. Un contrat réalisé en partenariat avec Astrium et Selex Galileo.

Les deux autorisations d'engagement des dépenses (ATP, Autorisations To Proceed) pour la fabrication devraient déboucher d'ici à l'été. "Grâce à ce nouveau contrat, nous serons d'ici quelques années la première société au monde pour le nombre d'horloges atomiques actives dans l'espace, dont 72 pour le seul système Galileo", a-t-il précisé.

Seules trois sociétés au monde seraient actuellement compétentes pour fournir ces éléments clés des systèmes satellitaires. Utilisées pour mesurer le temps de propagation des signaux radiofréquences des satellites vers la Terre, "ces horloges sont les plus précises au monde, dix millions de fois plus stables qu'une montre à quartz, de l'ordre du milliardième de seconde près".

Si les horloges atomiques - un des tout premiers produits développé par la société - contribuent aujourd'hui à un quart de son chiffre d'affaires et a permis de la positionner comme un fournisseur majeur d'équipements de haut niveau dans le domaine du temps précis, son avenir est ailleurs. "Il est est dans les applications de positionnement, nous confie Jean-Yves Courtois.

La prochaine étape, celle qui est en cours, est de développer des solutions et systèmes de géolocalisation et de navigation qui permettent de s'affranchir des distances. Les applications concernent de nombreux secteurs parce que ces solutions répondent à de multiples problématiques, de la sécurité (suivi des bateaux ou des personnes sur des plates-formes offshore...), de l'environnement (suivi des nappes de pollution), de l'industrie ..."

Elle a déjà commencé à œuvrer en faveur de cette nouvelle dynamique de croissance avec notamment l'acquisition, par croissance externe, de compétences dans le domaine des balises de détresse. Après les rachats de Kannad et de McMurdo en 2009, elle a mis la main l'an dernier sur Sarbe, une division du groupe américain Digital Angel, implantée à Londres, laquelle a doté Orolia de la gammes de balises de détresse (air, mer, terre et militaire) la plus large au monde.

Pour assurer l'acte III de son développement, celle qui fait partie du club, très fermé en France des ETI (300 personnes, 58 M€ en 2011 dont 11,7% consacrés à la recherche, prévisionnel de 64 M€ en 2012,), se dit "en mesure d'orienter 1 M€ en R&D pendant un à deux ans".

Et pour aller plus vite dans l'acquisition des briques technologiques nécessaires, le groupe de Sophia Antipolis, coté sur le marché Alternext, va poursuivre ses emplettes. Elle a déjà identifié quelques entreprises clés et gage "sur une concrétisation dans les 12 mois qui viennent". Depuis 2007, Orolia a avalé une dizaine de sociétés.

"Notre performance financière est telle que nous sommes capables de les financer par la dette, la capitalisation intervenant en dernier recours", conclue l'homme, un ancien de Polytechnique et de la Rue d'Ulm, "intellectuellement senti pour faire de la recherche mais humainement étranger au milieu très mandarinal de l'université".


Adeline Descamps

Photo : Jean-Yves Courtois, P.d-g du Groupe Orolia (© Orolia)



*Le Club entreprises est une formule initiée par la CCI Nice Côte d'Azur et animé par la rédaction de La Tribune (Dell et Méridien Mag, propriété d'Écopresse, un des actionnaires de la Tribune, sont partenaires). Elle a organisé en 2011 quatre rencontres avec des chefs d'entreprises emblématiques du département des Alpes-Maritimes. "Une formule pour discuter des mutations économiques actuelles, mutualiser et croiser des problématiques, apporter des perspectives nouvelles par des retours d'expériences d'entreprises qui réussissent", explique Jean-Pierre Savarino, vice-président de la CCI NCA, par ailleurs P-d.g et fondateur du groupe d'études et d'ingénierie Studiel.



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