Mauvais temps pour l ? agriculture du département

Alors que le ministre de l?Agriculture doit annoncer prochainement son ?plan de sortie de crise?, la Chambre d?agriculture 13 annonce que la filière fruits et légumes départementale est exsangue avec 110 M? de pertes minimum pour cette saison.

Alors que le ministre de l'Agriculture doit annoncer prochainement son "plan de sortie de crise", la Chambre d'agriculture 13 annonce que la filière fruits et légumes départementale est exsangue avec 110 M€ de pertes minimum pour cette saison.

La Chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône tire la sonnette d'alarme : "La saison 2011 a été catastrophique pour la filière des fruits et légumes", avec une perte "colossale" de 110 M€ sur un chiffre d'affaires annuel d'environ 800 M€. "Et il est important de noter le caractère provisoire de ces chiffres", précise André Boulard, le président de la chambre, car la saison n'est pas close et la production de pommes, qui avait cumulé une perte de 15 M€ en 2009, n'est pas encore comptabilisée. Surproduction en Espagne, qui déverse ses surplus chez ses voisins, concurrence des produits de l'hémisphère Sud et quotas d'importation des produits turcs et marocains ... les raisons du malaise sont connues...


"Sur 1 500 exploitations spécialisées dans les fruits et légumes, 500 seront bientôt en cessation de paiement si des mesures ne sont pas prises rapidement", prévient Etienne Colliot, directeur adjoint de l'institution. Car pour les exploitants qui ont déjà vécu une année catastrophique en 2009 (perte de 85 M€) et atone en 2010, la trésorerie fait défaut. Les agriculteurs provençaux tiennent donc à s'exprimer avant le 7 septembre, date à laquelle leur ministre de tutelle, Bruno Le Maire, doit annoncer son "plan de sortie de crise". En sus des mesures d'urgence demandées - prise en charge des cotisations sociales et des intérêts d'emprunts en cours, subvention exceptionnelle à la trésorerie et prêts - plusieurs "actions structurelles indispensables" leur paraissent nécessaires (campagne de promotion, mesures contraignantes pour les GMS, renforcement des contrôles sur les produits d'importation,...).

L'une d'entre elles est plus particulièrement attendue : la mise en place d'un taux de charges sociales spécifique afin de ramener le coût de la main d'œuvre à un montant équivalent à celui supporté par les autres pays européens. "La main d'œuvre représente 50% des coûts de production, précise Etienne Colliot, les charges plombent l'équilibre financier, nous attendons donc en priorité une réflexion sur ce thème".


L.V.
Photo : André Boulard, président de la Chambre d'agriculture 13

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