Jacques Dallest nommé à Chambéry

Procureur de la République auprès du tribunal de grande instance de Marseille depuis 2008, Jacques Dallest a été officiellement nommé le 15 mai procureur général près la cour d?appel de Chambéry. Cette promotion a été actée en Conseil des ministres. Elle sera effective à compter du 1er juillet 2013.


À la tête du parquet de Marseille depuis 5 ans, Jacques Dallest est promu au poste de procureur général de la cour d'appel de Chambéry. Il sera remplacé par l'actuel procureur de la république de Montpellier, Brice Robin, lequel connaît le parquet de Marseille où il a été longtemps procureur adjoint de Jacques Baumes. Jacques Dallest est arrivé à Marseille en 2008 succédant à Jacques Beaume, en provenance de Bordeaux où il était avocat général à la cour d'appel en charge de la Juridiction interrégionale spécialisée dans la lutte contre le crime organisé (Jirs). Il fut aussi procureur au tribunal de grande instance d'Ajaccio en 1996 où il avait eu à gérer notamment l'enquête sur l'assassinat du préfet Erignac, puis l'affaire Bonnet et des paillottes. Jacques Dallest, né à Annecy, en Haute-Savoie, revient dans la région dont il est originaire. Il a fait ses études de droit à Lyon où il exercé comme juge d'instruction pendant dix ans avant d'être nommé à Ajaccio.

Dans un entretien accordé au quotidien de Bordeaux Sud-Ouest en mars dernier, il s'exprimait sur le taux d'élucidation des crimes dans la cité marseillaise en ces termes : "C'est difficile. La Jirs de Marseille traite aussi du grand banditisme corse. Sur l'île, les enquêteurs ont des idées plus précises car on connaît les clans qui s'affrontent, même s'il reste difficile d'identifier les auteurs des assassinats. Dans les cités, ces règlements de comptes sont des gestes prémédités, les auteurs ne laissent pas de traces. Nous avons des interpellations, mais cela reste compliqué judiciairement de les identifier : les bandes sont nombreuses, très dispersées. Ces jeunes ne sont pas bien connus de nos services [...] Et puis, dans ces cités, les gens ne parlent pas. Il y a aussi des dossiers jamais élucidés parce que les auteurs sont tués à leur tour. Dans ce type de criminalité, le taux d'élucidation est bien inférieur à celui des homicides. Le taux d'élucidation policière tourne autour des 50 % - la notion policière signifie la mise en examen par un juge et pas forcément la condamnation du mis en cause. Le nombre de personnes condamnées pour un règlement de comptes est faible, environ 10 % (...)".

L'homme, qui fait partie des 22 magistrats signataires, avec Charles Duchaine, de "l'appel des juges sur la délinquance financière" paru dans Le Monde en juin dernier, disait avoir obtenu de meilleurs résultats auprès du milieu traditionnel. "Nous avons porté des coups au grand banditisme en matière financière. Des "grands bandits" et leurs lieutenants sont en prison. Mais vous savez, même en étant incarcérées, ces personnes peuvent continuer leurs "affaires". Il est important pour nous de développer la saisie des avoirs criminels pour essayer de ponctionner le patrimoine de ces gens-là".

Enfin, sur le destin de Marseille : "Marseille a ses vieux démons, ce fameux système clientéliste où s'entremêlent bourgeois et bandits, les arrangements entre amis, des combines bien en place qui prospèrent dans une ville pauvre. Pour vaincre ces mauvaises habitudes au sens large, il doit y avoir un sursaut républicain, une implication des citoyens et des élus".

A.D


Photo : Jacques Dallest quitte Marseille

 ©Almodovar

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