1 387 inscrits : le Forum a fait... recette, pour cette première en mode national. Objectif : illustrer comment ancrer la RSE dans la culture entrepreneuriale. Les intervenants de la plénière, notamment, ont su démontrer dans un amphithéâtre comble que RSE et innovation s'avèrent étroitement liés. Car l'enjeu, c'est bien celui-là : comment concilier éco-responsabilité et croissance pour l'entreprise ? L'exemple du groupe Suez Environnement, relaté par Hélène Valade, directrice du développement durable de la structure est en soi édifiant. Car à la base, l'activité de collecte de déchets du groupe n'est pas compatible avec les préceptes du développement durable : plus on génère de déchets, plus l'activité de Suez Environnement se conforte... "On a pris assez vite conscience de la capacité transformatrice de la RSE. Elle a changé la face de nos métiers, car on arrive à les inscrire aujourd'hui dans une logique d'économie circulaire. Ce sont de véritables écosystèmes qui sont en train de se mettre en place, les déchets des uns devenant peu à peu les ressources des autres". Exemple évoqué : le biogaz, produit à partir de la fermentation de matières organiques et réintroduit ensuite dans le réseau de distribution. On entrevoit à quel point l'innovation joue ici un rôle moteur.

Valoriser les pratiques vertueuses

Mais l'entreprise durable a aussi besoin de soutien pour conforter son activité. C'est ce que Jean-Marc Borello, président du groupe SOS, puis Eric Molinié, secrétaire général de Dalkia, ont tour à tour pointé du doigt : "Si une entreprise gagne de l'argent avec des pratiques vertueuses, alors ces dernières vont perdurer", souligne le premier, œuvrant pour que l'on prenne en compte cette dimension dans les marchés publics, via des clauses sociales et environnementales. "Certaines collectivités s'y emploient, à l'instar de la Ville de Paris. Mais encore aujourd'hui, nombre d'entre elles n'osent pas, trouvent cela compliqué, se demandent si elles peuvent le faire sur un plan juridique...". Tandis que pour le second, militant pour la création d'un label distinguant les bonnes pratiques sur le plan social, "les grandes entreprises ont un rôle à jouer en terme de sous-traitance responsable, et l'État, de même, se doit d'être exemplaire en la matière". En conclusion, la nécessité d'instaurer un dialogue constructif s'est imposée en maître-mot chez tous les intervenants.

Carole PAYRAU
Crédit photo : Matthieu Parent