Aéroport de Toulon-Hyères : La DSP en renouvellement

La DSP relative à la gestion de l'aéroport varois prend fin en novembre. Candidate à sa propre succession, la Chambre de commerce et d?industrie du Var s'allie à la CCI Nice Côte d'Azur et à la société aéroportuaire Aéroports de la Côte d?Azur pour atteindre le cap fatidique des 850 000 passagers. Impératif de rentabilité.


"2012 sera une année intermédiaire, avec une concurrence exacerbée", prophétisait Fabrice Créon, directeur de l'aéroport de Toulon-Hyères. Face à l'ouverture des bases Air France à Nice et à Marseille, et le renforcement des offres low cost de Ryanair et Easyjet, la plate-forme aéroportuaire varoise a néanmoins maintenu son trafic au même niveau qu'en 2011: 578 881 passagers transportés dont 447 111 pour le segment domestique. Pour la deuxième année consécutive, elle enregistrerait un "résultat net positif" que n'a cependant pas souhaité communiquer la CCIV, gestionnaire du site. Mais malgré les efforts et une offre toujours plus étoffée (10 destinations proposées en 2012, dont 4 ouvertures de lignes : Oslo avec Ryanair, Bordeaux et Nantes avec Volotea et Tunis avec Nouvelair) l'aéroport n'a toujours pas atteint son seuil de rentabilité, fixé à 850 000 passagers.

Candidat à sa propre succession, la CCIV espère changer la donne à l'occasion du renouvellement de la délégation de service public (DSP) en avril prochain. Elle a pour ce faire noué un partenariat avec la CCI Nice Côte d'Azur et Aéroports de la Côte d'Azur pour supporter les investissements nécessaires (réfection des piste notamment). Concrètement, il s'agirait de permettre à Nice de renforcer son offre au départ de l'Europe du Nord et d'Amérique du Sud en desservant Toulon. "Ils ont les clients mais pas la place", affirme Jacques Bianchi, président de la CCIV. "Il faut réfléchir de manière globale. Les passagers internationaux se soucient peu de savoir dans quelle ville ils atterriront". La DGAC rendra sa décision le 2 avril.

Avec ce soutien de poids (Nice est le 2e aéroport de France en terme de fréquentation avec 11 millions de passagers transportés en 2012), la chambre consulaire espère atteindre le seuil de rentabilité, voire de pousser jusqu'au million de passagers. D'autant que la perspective d'être relié à Roissy via Air France semble s'éloigner inexorablement. "Je n'y crois plus, assure aujourd'hui le président de la CCIV. Depuis de nombreuses années, collectivités et État vantent les atouts de l'aéroport toulonnais à une compagnie française qui n'a jamais succombé au chant des sirènes, préférant même se développer chez les géants marseillais et niçois. Avec les difficultés que rencontre aujourd'hui Air France (réduction de personnels, de lignes au départ de Nice...), le projet ne devrait toujours pas voir le jour. Pour autant, une liaison vers un hub européen, avec ouverture vers l'international, est une nécessité pour le 1er département touristique de France s'il veut continuer à développer son économie. Francfort, Madrid et Genève sont des alternatives considérées avec plus d'attention aujourd'hui, d'autant qu'ils desservent déjà l'aéroport niçois".

En 2012, le C.A de la plate-forme varoise s'élève à 12 M€ contre 11 M€ l'année précédente (données de la CCIV). Elle attend beaucoup de l'ouverture de deux nouvelles lignes, vers Strasbourg (Volotea) et Oujda (Jetairfly), ainsi que l'arrivée de Corendon Airlines, agence de voyages et compagnie aérienne turque à bas coûts.

F.G

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