Le rosé prend sa revanche

Selon le Conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP), le rosé résiste bien dans un contexte de repli de la consommation de vin en France.

La consommation de vin rosé aurait plus que doublé en 20 ans, passant de 10,8% en 1990 à plus de 25% du volume total des vins aujourd'hui (d'après panel CNIV-IRI cofinancé par France Agrimer). En grande surface ou au restaurant, plus d'une bouteille de vin achetée sur 4 est un rosé et près
de 9 consommateurs de vin sur 10 déclarent boire spontanément ce qui fut longtemps perçu comme un sous vin. Aussi, 46% des consommateurs associent la Provence au vin rosé. L'inverse serait regrettable pour la première région française productrice (150 millions de bouteilles par an, 38% de la production nationale et 8% de la production mondiale).

Voilà donc enfin les dividendes versés pour le travail entrepris depuis quelques années par les producteurs de rosés qui ont beaucoup investi tant sur la qualité que sur le marketing pour faire de ce produit un segment autonome de consommation. La revanche qu'est en train de prendre ce vin, beaucoup moins marqué que le vin rouge par le positionnement "repas socialisé", s'inscrit probablement dans la nouvelle configuration des contextes de consommation : repas moins structurés, développement de la cuisine du monde, désir de simplicité et de convivialité. Il a certainement profité par ailleurs de l'espace abandonné par le vin rouge, oubliant l'esprit de sociabilité pour devenir de plus en plus un produit d'expertise pour amateurs "masculins, avertis, éduqués et aisés", selon les enquêtes de consommation.


Le sondage réalisé par la profession ne dit pas si les consommateurs le considèrent comme un vin intermédiaire, situé entre l'univers du rouge et du blanc, ou comme un vin à part sortant des codes communs aux précédents. En revanche, le rosé de Provence bénéficierait d'une identification forte au niveau de sa couleur (rose pâle) et de ses arômes (note de fruits et d'épices).

A.D


Repères : Les Vins de Provence (Côtes de Provence / Coteaux d'Aix-en-Provence / Coteaux Varois en Provence)
- Environ 27 000 ha (Var, Bouches-du-Rhône et une enclave dans les Alpes-Maritimes)
- 1 279 500 hl produits soit environ 170 millions d'équivalents bouteilles (rosé : 88% ; rouge : 9% et blanc : 3%
- 600 producteurs
- 540 caves particulières
- 60 caves coopératives
- 72 sociétés de négoce.
- 88% des volumes vendus dans l'Hexagone (dont 43% en grande distribution, 7% en hard discount, 19% en CHR, 3% en spécialisé et 16% en vente directe au caveau). 12% à l'export́
- Les rosés de Provence représentent 46,3% des ventes de l'ensemble rosés AOC en Grande Distribution en 2010
- La Provence est la 2ème région viticole en part de marché bouteilles en restauration en 2010 avec 10,2% du marché total vin (enquête CNIV-CHD cofinancée par France Agrimer).

Source : volumes et valeurs, panel CNIV-IRI cofinancé par France Agrimer

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