
C'est en citant Matisse, le peintre qui a su sublimer « la lumière niçoise » qu'Edouard Philippe a commencé son discours lors de sa visite ce vendredi à Nice. Une façon de rendre hommage à Christian Estrosi, le maire de la ville, « l'ami dont j'observe avec intérêt et admiration la transformation de la ville, un ami dont je salue l'énergie permanente, la volonté de servir son pays en se dessaisissant des postures, des idéologies et des querelles incessantes qui font mal à l'intérieur des partis politiques ». Un appui du numéro 1 d'Horizons à son numéro 2, assurant qu'aucune autre ville de France ne connaît une transformation aussi ambitieuse que Nice - comme Bordeaux à une époque. « Certaines villes prennent le lead, vont plus vite que d'autres ».
Des maires qui doivent peser dans le débat public
Avec ce discours rempli de compliments, l'ancien premier Ministre a tenu à réaffirmer le rôle majeur que doivent avoir les maires dans le débat public, aujourd'hui peu écoutés, selon lui.
« Les maires, par la nature des choses, font, transforment la réalité. Ils ne sont pas plus intelligents que les autres, mais ils font. Trop souvent dans le débat politique national cette richesse n'est pas prise en compte. Et c'est dommage. C'est pour cela qu'avec Christian nous avons essayé de donner une place particulière aux maires pour qu'ils puissent peser dans le débat public, qu'on les entende - pas seulement sur des sujets de maire, pas seulement sur les sujets de la cantine municipale ou de la rentrée scolaire - mais pour les entendre sur des sujets nationaux, sur les sujets de notre époque, sur les sujets généraux qui devraient être au cœur du débat public ».
Et de rappeler qu'il est essentiel de prendre de la hauteur, de ne pas être dans la systématique querelle politicienne. « La vie politique ce n'est pas simplement le petit calcul politicien qui va faire gagner un mètre par rapport aux autres ».
L'école, priorité des priorités
Mais s'il rappelle que sa rentrée officielle est prévue le 15 septembre, difficile pour Edouard Philippe de passer à côté des sujets d'actualité. Si l'interdiction de l'abaya à l'école, annoncée par le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, occupe les débats, l'ancien Premier ministre rappelle que « nous considérons chez Horizons que la priorité des priorités, c'est l'école. Ce n'est pas le seul problème important et ce n'est pas le seul problème urgent, mais notre analyse c'est qu'aucun des problèmes urgents et des problèmes importants ne seront réglés durablement si on n'a pas préalablement réglé le problème de l'école ».
L'occasion d'en remettre une couche aussi sur les autres sujets qui fâchent. « Nous sommes toujours attentifs au sujet de l'équilibre des finances publiques nationales ». De parler d'international et de souveraineté aussi.
« Il y a des défis qui sont posés à la France mais il y a aussi des menaces qui la guettent et dans ce monde dangereux il faut raffermir les fondements de la puissance de notre pays. Pendant très longtemps, en France, nous avons été fiers de ce qui faisait notre modèle social, notre armée, notre modèle éducatif et en même temps nous avons été un peu réticents à parler ouvertement de la puissance. Nous avons des intérêts, nous devons les défendre. Pour les défendre nous devons être prospères, créer des richesses pour les redistribuer ensuite, mais nous devons d'abord les créer. Nous voulons vivre dans un pays qui garantit à l'ensemble des concitoyens un niveau de sécurité satisfaisant face à des voisins lointains mais pas si lointains. Si nous ne faisons pas ça, nous aurons de mauvaises surprises. Toute cette réflexion sur la souveraineté, sur la puissance, sur la force, nous la menons et continuerons à la mener dans les années qui viennent ».
Un préambule donc à la rentrée officielle d'Horizons, le 15 septembre prochain à Angers. Deux jours avant, l'ancien Premier ministre sera présent dans les librairies avec son nouvel ouvrage intitulé « Des lieux qui disent »...
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