Spécialiste des bornes de recharge, Chargepoly installe une filiale aux Etats-Unis)

Installée à Aix-en-Provence, cette startup développe et commercialise des solutions de recharge rapide pour véhicules électriques. Créée en 2019, l'entreprise compte pour l'heure quinze salariés et installe une filiale aux États-Unis. Elle se prépare à une levée de fonds de série A qui doit lui permettre de changer de dimension.
(Crédits : DR)

Zones à faibles émissions, villes « propres », production de voitures thermiques interdites dès 2035 en Europe ... Les réglementations actuelles ouvrent un boulevard à la voiture électrique. Il faut en fabriquer, les entretenir mais aussi proposer de quoi les charger. « On trouve des milliers d'acteurs sur la charge lente. Il y a beaucoup sur la charge rapide. Mais peu proposent des systèmes multi-véhicules. Entre l'Europe et les États-Unis, ils se comptent sur les doigts d'une main », observe Hadi Moussavi, président de Chargepoly qui fait justement partie de ce petit univers.

Tout commence en 2019 lorsque Hadi Moussavi, ancien salarié d'Air Liquide, décide de proposer une solution permettant de recharger rapidement plusieurs véhicules à moindre coût. Pour cela, il a l'idée d'extraire des bornes tout ce qui est coûteux et pas obligatoirement à proximité immédiate du véhicule. Ces éléments sont mutualisés au sein d'une unité (power unit) mise à l'abri de tout risque. Cette power unit héberge deux chargeurs capables de d'alimenter deux véhicules à la fois, chacun avec une puissance de 75 kW. Ne reste près des véhicules que le point de charge (ou user unit). Un power unit pouvant être associé à une vingtaine de user units.

S'ajoute à ce système une dose d'intelligence qui permet de distribuer l'énergie de la façon la plus optimale possible. Ce qui exige d'importants efforts de recherche et développement. « La moitié de notre équipe s'y consacre. Nous travaillons aussi avec Vedecom ». Un partenaire historique installé à Versailles avec qui l'entreprise avance sur plusieurs projets communs. « Nous travaillons sur un système qui permettrait d'identifier automatiquement les véhicules et de faciliter le paiement, ou encore sur la recharge intelligente afin de mieux lisser la charge et de mieux consommer l'énergie ».

Deux filiales pour élargir son horizon

Récompensé par un prix de l'innovation au CES Las Vegas de janvier 2022, l'entreprise a rapidement trouvé sa demande. « Nos clients sont essentiellement des logisticiens, des transporteurs, des gestionnaires de flottes qui ont ou sont en train d'électrifier leurs véhicules ». Des clients français, européens - « Nous avons signé des contrats en Suède, en Allemagne, en Angleterre, en Espagne ... - mais aussi américains. Depuis janvier, la jeune pousse dispose ainsi d'une filiale aux États-Unis. « Nous allons y développer notre propre clientèle locale avec un schéma industriel différent ». Elle s'appuiera en fait sur des sous-traitants locaux, comme elle le fait déjà en France pour le marché européen. « Nous espérons y réaliser nos premières ventes d'ici le dernier trimestre de 2023 ».

Et bien que le marché des gestionnaires de flotte soit déjà un marché colossal, Chargepoly ne s'en contente pas. « Nous avons créé une autre filiale - Chargepoly Stations - que va déployer un réseau de stations publiques de recharge multi-véhicules ». Une activité très différente de celle à laquelle s'est habituée l'entreprise. « Avec cette filiale, l'idée n'est pas d'aller chercher des clients mais plutôt ds terrains. La filiale achètera ensuit des stations de recharge à Chargepoly ». Stations que la filiale se chargera d'exploiter et d'entretenir tout en vendant de l'énergie, ce que ne fait pas Chargepoly. «Nous avons déjà installé une station publique de 12 bornes sur le Technopole de l'Arbois où nous sommes présents. Et nous sommes à la recherche de terrains privés que l'on pourrait acheter ou louer, mais aussi de terrains publics ou semi-publics comme par exemple des gares SNCF. L'idée étant de se positionner surtout sur des sites urbains et logistiques».

La filiale sera financée grâce au soutien de fonds d'investissement infrastructures. Et fonctionnera avec son propre personnel. « Elle devrait compter quatre à cinq personnes la première année puis rapidement se développer avec 20, 30 ... et à terme une centaine de salariés ». Devenant ainsi un client significatif pour Chargepoly-mère.

Une levée de plusieurs millions d'euros prévue d'ici le printemps

Une startup-mère qui voit ses perspectives se décupler en 2023. « En 2022, nous avions réalisé 300 000 euros de chiffre d'affaire. On prévoit de multiplier ce chiffre par dix ». Ce qui devrait aller de pair avec un doublement des effectifs, passant de 15 à une trentaine de salariés.

Une croissance portée par le chiffre d'affaire mais aussi par une troisième levée de fonds de série A - 1,5 millions d'euros avaient été levés jusqu'à maintenant. Une levée de plusieurs millions d'euros qu'Hadi Moussavi espère clôturer d'ici avril. Et qui servira tant au déploiement commercial quà la recherche et développement. Sujet sur lequel « il reste encore beaucoup à faire ». Essentiel si l'entreprise veut maintenir son avance sur ce marché en pleine accélération.

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