Le groupe Fayat développe ses ambitions et son pôle Marine depuis Cannes

Le quatrième groupe de BTP français, originaire de Nouvelle-Aquitaine, veut conforter son positionnement dans la réhabilitation et l’exploitation des ports de plaisance, activité qu’il a inauguré en association avec l’opérateur américain IGY en 2022 avec le Vieux-Port de Cannes et qu’il entend poursuivre dans d’autres marinas azuréennes. Deux candidatures sont en cours.
(Crédits : DR)

Le bordelais Fayat s'amarre un peu plus à la Côte d'Azur. Le groupe de BTP, quatrième acteur de la construction en France avec 23 milliards d'euros de chiffre d'affaires attendus en 2023, cherche en effet à développer son activité port de plaisance. Après le Vieux-Port de Cannes, dont il a remporté en 2022 la concession en association avec la société américaine IGY, opérateur de marinas haut de gamme, le groupe indépendant vise les ports azuréens dont la délégation de service public arrive prochainement à échéance, à savoir Vallauris et Saint-Laurent du Var. Une offre a été déposée pour le premier, pour le second, « nous sommes en phase de préqualification », précise Philippe Serain, directeur PPP et Concessions chez Fayat et directeur général de Marina du Vieux-Port de Cannes, société de projets qui pilote la transformation et l'exploitation de l'infrastructure cannoise jusqu'en 2052.

Marché à haut potentiel

Détenue à 50/50 par Fayat et IGY, celle-ci a rendu son premier livrable, le village des pêcheurs, inauguré début décembre. Une opération de requalification de 1,36 million d'euros hors taxes qui vise à valoriser la filière halieutique locale en proposant des conditions plus optimales de travail à la prud'homie de pêche cannoise, la plus grande à l'échelle des Alpes-Maritimes et du Var. D'autres aménagements suivront, comme la création d'un pôle service, d'un parking semi-enterré de 414 places ou encore l'extension de la jetée Albert-Edouard. « Au total, chiffre Laurent Fayat, directeur général du groupe, nous investirons dans ce projet près de 80 millions d'euros, auxquels s'ajoute une redevance de 50 millions d'euros sur cinq ans ». Un investissement « important » qui illustre la volonté du constructeur de répondre à un marché jugé « à potentiel », les infrastructures portuaires ayant besoin de modernisation. « Il s'agit d'apporter une amélioration globale dans l'utilisation du port de plaisance. C'est de la signalétique, de la sécurité, de l'accueil, de la performance énergétique, de l'aménagement urbain. Il s'agit également de valoriser l'activité de plaisance qui génère de la richesse et de garantir des recettes nouvelles. Nous sommes dans une démarche gagnant-gagnant ».

Quand « construire autrement » égale évolution des métiers

Ce pôle marine constitue une branche supplémentaire au département PPP et Concessions du groupe Fayat, déjà « assez diversifié », entre l'installation et la collecte sécurisée de péages au Cameroun, la création et l'exploitation du stade de Bordeaux ou encore celles liées à des projets universitaires à Grenoble et Lille. A cet égard, « nous nous orientons de plus en plus vers les contrats globaux et les contrats de performance énergétique », relève le dirigeant. Autre axe de croissance identifié : « la réhabilitation ou la reconstruction sur site. Le ZAN (Zéro Artificialisation Nette, NDLR) crée des contraintes, ce qui nous oblige à faire différemment, à construire autrement, de façon plus verticale certainement ». Enfin, le levier de la mobilité urbaine est lui aussi largement actionné par le groupe qui annonce avoir remporté le marché du prolongement de la ligne 7 du métro parisien vers le nord. « Nous avons beaucoup de sujets liés à la mobilité, particulièrement dans le cadre de l'amélioration de l'espace urbain avec les transports en site propre, mais aussi sur la question du dialogue entre la voiture et la voie urbaine que nous travaillons à travers nos activités industrielles, à l'instar des contrôleurs de gestion permettant une plus grande fluidité et une meilleure cohabitation des différents modes de transports ». Une évolution des métiers qui se traduit en termes de compétences par « l'augmentation de la proportion d'ingénieurs et de cadres dans nos entreprises » du fait du poids plus important qu'occupent dans les projets la conception, les innovations techniques et les sujets environnementaux. « L'acte de construire s'est complexifié », assure Laurent Fayat. Pour rappel, le groupe emploie 23.000 salariés, en France et à l'étranger.

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