Rassurer les acteurs économiques et poursuivre la stratégie affinitaire, ce que dit la feuille de route de la Caisse d’Epargne Côte d’Azur

Après un exercice 2022 record, l’établissement bancaire implanté à Nice et qui couvre les départements des Alpes-Maritimes et du Var, aborde 2023 en demeurant ancré sur ses fondamentaux, avec la volonté de rassurer et d’accompagner l’économie en général, l’immobilier et le BTP en particulier, face à un marché volatil du fait de l’incertitude générée par la hausse des taux.
(Crédits : DR)

Il y a le côté face et cet exercice 2022 record, "historique" si l'on se réfère à la terminologie choisie par Claude Valade, président du directoire de la Caisse d'Epargne Côte d'Azur (CECAZ). En effet, si la banque présente un PNB (Produit net bancaire, soit l'équivalent du chiffre d'affaires pour les établissements bancaires) en progression de 1,8% à 363,5 millions d'euros, elle affiche une hausse de son résultat net de 13,2% à 92 millions d'euros et souligne qu'elle a accordé près de 3,8 milliards d'euros de crédits aux habitants et acteurs économiques du territoire des Alpes-Maritimes et du Var. Le signe que l'économie régionale se porte bien malgré les soubresauts qui agitent le monde, l'inflation qui s'installe, les difficultés d'approvisionnement qui pénalisent... Le signe aussi que la banque s'appuie sur des bases solides, avec des fonds propres consolidés (+2,4% à 1,852 milliard d'euros) et un coût du risque paradoxalement en baisse de 4,6 millions d'euros par rapport à 2021.

Marché volatil

Et puis, il y a le côté pile et ces perspectives 2023, mi-figue, mi-raisin. Pointée du doigt, la distribution de crédits d'ores et déjà impactée par un contexte adverse dominé par les contraintes liées aux taux d'usure, taux de crédits, taux réglementés (Livrets A, LEP...) avec une rémunération de l'épargne en forte augmentation. "La forte hausse des taux, historique en 2022 et qui se poursuit sur 2023, génère des incertitudes et par conséquent un marché relativement volatil qui nécessite prudence, résilience et gestion à long terme", explique Jean-Yves Morin, membre du directoire en charge du pôle Finance & Expertises. Lequel s'attend à un exercice 2023 "chahuté", "certainement en retrait par rapport à 2022", mais dont l'objectif, insiste Claude Valade, est de conserver "la même dynamique de crédit", et ainsi "rester leader sur l'accompagnement et le financement de l'économie locale pour faire en sorte que celle-ci passe le trou d'air sans encombre".

Une direction Immobilier

Fidèle à son modèle affinitaire et au regroupement de ses expertises, la CECAZ a donc créé depuis le 1er janvier une direction des professionnels de l'immobilier, BtoB et BtoC, afin d'être présente sur toutes les chaînes de valeur et mieux les accompagner. Il faut dire que le secteur pèse 11% du PIB territorial et représente 768 millions d'euros de crédits octroyés en 2022 par la banque. Or, s'il n'y a pas d'indicateurs rouges activés au niveau de l'économie globale, des différences sectorielles existent, avec un tourisme très fort et un BTP beaucoup plus nuancé. D'où cette volonté de rassurer : "Nous avons vocation à rester un partenaire historique de l'immobilier, surtout dans le contexte actuel de déficit d'offres, de problème de permis de construire, d'écrasement des marges et de hausse des taux", relève le président du directoire. Lequel voit évidemment au-delà "de cette année compliquée" et entend aussi mieux se positionner sur les enjeux d'avenir de la filière que sont la transition énergétique et ses nombreuses ramifications (normes RE 2020, ZAN, réhabilitation des passoires thermiques...).

Filières porteuses

La banque a également décidé de refondre sa filière Premium, un marché stratégique pour lequel elle a renforcé son maillage à travers le recrutement et la formation de 37 collaborateurs, désormais chargés d'affaires en gestion de patrimoine localisés au sein des agences de proximité. "Il s'agit-là, reprend Claude Valade, de poursuivre le déploiement de relais de croissance en soutenant les filières porteuses de notre territoire". Une stratégie amorcée avec le lancement de Vitibanque, dédiée à la filière viticole, qui revendique six ans après, 4 domaines ou caves sur 10 en portefeuille et 400 millions de crédits distribués. Nautibanque, qui entre dans sa deuxième année d'exploitation, "tient ses objectifs avec 60 dossiers de financement de bateaux pour 20 millions d'euros". Quant au dernier-né, Territoire Tourisme, le centre d'affaires est opérationnel depuis ce 1er janvier avec deux implantations, à Nice et à Toulon.

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