Spécialiste de la lutte contre les moustiques, Qista parie sur le grand international

L'entreprise conçoit à Sénas des machines permettant de capturer les moustiques dans un rayon de 60 mètres. Un piège qui capte également de la data, des données qui peuvent s'avérer précieuses pour lutter contre certaines maladies comme la dengue ou le paludisme. Le co-fondateur de la société Pierre Bellagambi voit dans cet axe préventif un moyen de développer sa solution à l'international.

Piéger les moustiques ne suffit plus. Désormais Qista veut les analyser pour les comprendre. "Cela nous permet d'anticiper les piqûres et donc les contaminations", explique Pierre Bellagambi, directeur général de l'entreprise installée à Senas où se trouve un atelier de 2.000 mètres carré. Depuis sept ans désormais, le dirigeant et son associé, Simon Lillamand, ont mis au point une machine capable de tromper les moustiques en émettant du dioxyde de carbone et de l'acide lactique. Un leurre qui doit aboutir à la capture.

Ce dispositif qui fonctionne sur un rayon de 60 mètres afin de permettre à la vie humaine et à celle des moustiques de cohabiter sans toutefois se rencontrer. "C'est la génèse du projet, rappelle Pierre Bellagambi. Nous voulions protéger les urbains sans pour autant utiliser des produits qui contaminent tout autour".

Le BtoB pour s'implanter à l'étranger

La machine se vend donc auprès de particuliers mais aussi de professionnels. "Nous ne laissons personne", glisse le dirigeant. Si d'une année sur l'autre la part de chaque type de client varient, elle reste globalement équilibrée. La première permet d'alimenter les financements nécessaires et plus longs de la deuxième.  Au total ce sont 7.200 appareils qui sont aujourd'hui sur le terrain.

Mais pour favoriser son développement à l'international, Qista compte bien s'appuyer sur le BtoB. L'entreprise qui génère 3,5 millions d'euros de chiffre d'affaires voit un quart de son activité provenir de l'export. "Nous voulons atteindre les 50-60% d'activité international d'ici quatre ans", ambitionne Pierre Bellagambi.

La PME de 47 salariés est déjà présente dans 10 pays en Afrique, elle y propose son produit de capture mais aussi d'analyse baptisé Qista Lab. A l'image de son projet lancé depuis un an au Sénégal, elle collabore avec le ministère de la Santé et de l'Economie dans le cadre du plan national de lutte contre le paludisme. Un projet similaire à Djibouti a également démarré cette année. Car si le moustique peut souvent être associé à des désagréments, là-bas il représente un réel danger sanitaire. Le paludisme, qui se transmet par les piqûres, y tue ainsi près de 400.000 personnes chaque année.

L'Afrique et bientôt les Etats-Unis

Des territoires où la data que capte Qista peut se révéler très importante. "Si l'on prend un exemple français, à la Réunion, la dengue est aujourd'hui un problème endémique et non plus saisonnier mais les méthodes pour de lutte sont conventionnelles. Si nous arrivons à repérer certains types de moustiques et à déceler le virus dans certaines zones, cela peut permettre d'intervenir sur des lieux précis. C'est un outil de prévention", défend Pierre Bellagambi.

"Nous mettons le curseur sur l'Afrique car c'est le continent avec le plus gros taux de décès liés aux moustiques", enchaîne Pierre Bellagambi. Autre région du monde visée, les Etats-Unis où une phase commerciale devrait débuter d'ici un an. Le pays de l'Oncle Sam est touché par des cas de dengue et de zika ce qui rend la protection contre les moustiques très importante. Comme le veut l'adage, mieux vaut prévenir que guérir.

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