Services au client, RSE, main d’œuvre… Cash Alimentaire du Sud-Est fait face aux enjeux de croissance

Spécialiste de la distribution alimentaire en BtoB et BtoC, la PME basée à La Trinité, près de Nice, adresse un marché aussi bien professionnel que particulier où la consommation exige de la diversification et la notion de service joue la carte. Reste le frein principal, des difficultés de recrutement qui empêchent pour l’heure un développement, notamment géographique, porteur de croissance.
(Crédits : DR)

A l'origine, c'est vers la distribution de fruits et légumes que Cash Alimentaire du Sud-Est se spécialise. Créée en 1984, la PME familiale opte également pour une autre particularité, servir la restauration en se dispensant des collectivités. Un point de différenciation qu'elle conserve encore aujourd'hui. En revanche, la gamme de produits proposés s'est bien évidemment étoffée, intégrant tour à tour, l'épicerie, l'hygiène et le surgelé.

La demande aussi évolue, tant dans le fond que dans la forme. La mondialisation aidant, les goûts alimentaires s'ouvrent, s'internationalisent. Se rationnalisent aussi, la volonté du consommateur d'une alimentation de qualité, saine, impactant de fait l'offre des grossistes alimentaires.

L'effet de la mondialisation sur l'alimentation

Un sujet que connaît bien Christophe Tripodi. Représentant la quatrième génération présente dans le secteur de la distribution alimentaire, il mène le développement de Cash Alimentaire du Sud-Est en tenant compte de besoins plus précis qu'auparavant, plus exigeants aussi de la part du client initial - les restaurateurs implantés sur la Côte d'Azur - comme du client final. Où la notion de qualité est un critère extrêmement différenciant. Si la PME se fournit au Marché d'intérêt national de Rungis, elle va aussi dénicher les produits d'origine italienne... en Italie, au MIN de Turin. Car la notion de goût des belles choses, c'est le socle de la stratégie de Christophe Tripodi. « Je m'émerveille devant les produits alimentaires. La cuisine doit faire rêver ».

Et le dirigeant de confirmer que « la consommation a beaucoup évolué, aujourd'hui on ne veut plus de fonds de sauce mais davantage des produits naturels ». De révéler aussi que la mondialisation mondialise les besoins, et les demandes en rapport avec la cuisine japonaise, par exemple, « ont explosé ». De défendre encore le surgelé, parfois mal perçu, mais « si les produits sont bons, cela plaît ».

De souligner encore une particularité, celle qui voit les professionnels de la restauration être très « pointilleux sur les produits, mais un peu moins dès qu'il s'agit de desserts ».

Or, le dessert est également un élément de différenciation pour les établissements, estime le PDG de la PME azuréenne.

Un Christophe Tripodi tellement convaincu, qu'en 1992, il fonde sa propre marque, après une opération de croissance externe, Christophe Artisan Glacier, fabriquant crèmes glacées et sorbets - une trentaine de saveurs au total -, s'inspirant de recettes traditionnelles et bannissant les mélanges prêts à l'emploi, les conservateurs, la matière grasse végétale, pour préférer les fruits entiers et les purées de fruits, les matières premières nobles. Ce qui signifie parfois, abandonner des saveurs qui ne donnent pas satisfaction.

Réussir les transitions

Si l'innovation c'est proposer de nouveaux services, Christophe Tripodi aimerait beaucoup aller plus vite sur le sujet. L'e-commerce étant déjà une verticale intégrée, c'est davantage vers des services de livraison encore plus pointus, plus poussés que le dirigeant aimerait s'orienter. La possibilité de passer commande jusqu'à 2 heures du matin pour livraison le lendemain matin est l'un des points forts de Cash Alimentaire du Sud-Est. Mais pour aller plus loin, il faudrait résoudre les difficultés de recrutement, qui comme dans tant d'autres secteurs, bloquent toute nouvelle initiative.

Et puis, il y a les enjeux de transition écologique. L'activation prochaine des ZFE est une problématique qui ne peut pas être ignorée, tant elle impacte l'organisation des sociétés effectuant la livraison. « On évoque la problématique de la pollution, mais il ne faut pas mélanger les livraisons avec les voitures des particuliers », estime Christophe Tripodi. La transition écologique c'est aussi un sujet interne. Grande utilisatrice de plastique et de carton, la PME déplore le manque de machine capable de compacter le premier alors que tout est facilité pour le second. Suggère aussi la création d'un service de ramassage, assuré par une collectivité par exemple, qui soulagerait et faciliterait la vie des entreprises.

Ne pas oublier la base

Ecouter ce qui provient du terrain, c'est-à-dire des entreprises c'est précisément ce qui a incité Christophe Tripodi à s'engager dans des mouvements patronaux. Force Economique Unie ou FEU en est le plus criant exemple. Think tank d'entrepreneurs, elle promeut une meilleure écoute avec les pouvoirs publics. Milite pour des réformes justes et contemporaines, notamment en droit du travail. Milite mais propose aussi. De ce premier engagement en est né un second, le dirigeant azuréen ayant été entendu par l'UPE06. Qui lui propose alors en 2020 d'assurer la présidence d'une commission, très justement nommée Force de propositions. Laquelle réfléchit à des thématiques de tourisme, de RSE, de recrutement,... En décembre prochain, restitution des travaux sera faite au président de l'Union patronale, Philippe Renaudi, qui les soumettra alors au Medef de Geoffroy Roux de Bézieux. Entre temps, est aussi née, ACQM, l'association des commerçants du quartier Méditerranée. Comprendre de la zone piétonne, située en plein cœur de Nice. Une zone qui aimerait revoir son attractivité. « C'est le seul quartier de Nice qui n'a pas été refait. Il faut donner une image de qualité, de beauté. Créer un quartier à part entière, lui donner une âme de village. Et construire une offre autre ». Et puis, « il faut réfléchir au bien-être de l'entreprise et des salariés », plaide un Christophe Tripodi qui estime aussi que « réclamer mais ne pas agir », ça ne va pas bien ensemble. Cash Alimentaire du Sud-Est, qui emploie 45 salariés, réalise un chiffre d'affaires de 17 millions d'euros, 55% étant réalisés par le frais, 20% par les surgelés, 10% par les fruits et légumes, 5% par l'hygiène et 4% par les alcools, les pourcentages restants étant le fait de l'épicerie.

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