Formation, partenariats européens… HTS Bio veut fédérer autour de l’immuno-propreté

Installée à Gémenos, cette PME conçoit et fabrique des produits biotechnologiques pour le nettoyage, pour l’agriculture et le traitement des eaux). Elle mise beaucoup sur sa gamme d’hygiène préventive et d’immuno-propreté qui joue sur les équilibres biologiques pour éviter la prolifération de bactéries néfastes. Afin d’évangéliser le marché, elle envisage d’ouvrir un centre de formation et veut s’associer à des partenaires européens pour peser face aux pouvoirs publics.
(Crédits : DR)

Comprendre le vivant pour en faire un allié. Voilà qui pourrait être le leitmotiv d'HTS Bio.

Créée en 1988 par Jacques Faudin, l'entreprise est fondée sur le principe que les bactéries sont omniprésentes dans nos vies et que si quelques dizaines sont pathogènes, l'immense majorité est indispensable car elle permet de dégrader la matière.

Si elle se concentre au départ sur la dépollution des sols et le traitement des eaux, elle finit par se tourner vers le domaine de la propreté, bien consciente des méfaits des produits qui y sont utilisés, sur la santé des utilisateurs comme sur l'environnement.

« Notre ADN, c'est de développer les produits les plus neutres possibles, sans pictogramme de risque », assure Alexis Bamy, PDG de l'entreprise depuis octobre 2020. Entreprise qui, depuis quelques années, se tourne vers l'hygiène préventive. « Plutôt que de proposer une action curative, on cherche par exemple à prévenir l'apparition d'odeurs, de salissures... »

Jouer sur les équilibres biologiques de l'environnement

C'est cette stratégie d'innovation qui conduit HTS Bio à inventer le concept d'immuno-propreté. « L'idée, c'est qu'il existe des équilibres biologiques dans l'environnement où nous évoluons ». Ces équilibres sont composés d'une multitude de micro-organismes, dont un certain nombre sont pathogènes. « Et s'ils prennent le dessus sur les autres, c'est là qu'on a un problème ». Par problème, il faut entendre maladie nosocomiale ou propagation de virus. « Nous, nous développons des formules qui permettent de maintenir cet équilibre naturel ou de le faire basculer en notre faveur en tapissant une surface de bactéries saines ». Des bactéries déjà présentes mais qui, en plus grand nombre, pourront retarder le développement de micro-organismes pathogènes.

En 2020, alors qu'elle est en plein chantier sur ces sujets, la PME de 42 salariés (équivalent temps plein) est obligée de reporter à plus tard ses plans pour se concentrer sur l'afflux de demandes pour des détergents face à l'épidémie de covid-19. « Cela nous a finalement permis de prendre plus de temps pour avancer sur l'hygiène préventive ».

Préparer le marché de demain

Elle réajuste alors sa stratégie, consciente que le développement de ce marché se heurte à une barrière : l'absence de prise en considération des produits de type probiotique dans les normes de désinfection. « Depuis quelques mois, nous travaillons avec des partenaires européens [situés au Benelux et en Italie, ndlr] qui proposent comme nous des probiotiques ».  Des structures qui, de la même manière qu'HTS Bio collabore avec l'Inserm et le CNRS, sont soutenus par des acteurs de la recherche de leur pays. « Le but, c'est de faire avancer nos technologies et de les amener vers des autorisations de mise sur le marché ou d'aller vers la création de normes spécifiques ». Ce qui nécessite un travail collectif pour apprendre à parler d'une même voix et peser davantage face aux instances décisionnelles.

Des efforts qui doivent se conjuguer à « une prise de conscience généralisée » qu'observe Alexis Bamy. « Il y a une volonté des consommateurs et des législateurs d'aller vers des produits plus respectueux de l'utilisateur et de l'environnement. On se rend compte qu'une désinfection déraisonnée génère des problèmes tels que de la multi-résistance de pathogènes. D'où la nécessité de trouver des solutions pour casser ce paradigme ».

Et en plus d'agir sur le levier des normes pour donner plus de latitude aux produits biotechnologiques dans le secteur de la propreté, l'entreprise souhaite sensibiliser les nouvelles générations en se dotant d'un centre de formation. Baptisée Biotech Impulse, cette structure devrait être mise sur pied dans les prochains mois. « Ce sera une manière de démocratiser notre savoir-faire en permettant aux futurs cadres de mieux comprendre la composition des produits biotechnologiques et de mettre fin à des contre-vérités sur les prix, l'efficacité, les protocoles d'utilisation ».

Une formation voulue neutre, et non spécifiquement favorable aux produits HTS Bio, même si l'entreprise en attend bien sûr des retombées. « Cela servira nos intérêts, ceux de nos concurrents et de nos partenaires. Mais il y a encore peu d'acteurs sur le marché. On préfère grandir tous ensemble plutôt que d'avoir raison tout seul ».

Une stratégie de développement commercial par cercle

L'évangélisation du marché passera aussi par une communication visant davantage les consommateurs finaux, bien que l'entreprise soit référencée par « la plupart des acteurs de distribution en France et en Europe ». Distributeurs qui desservent collectivités locales et entreprises de propreté.

Quant à sa stratégie de développement international, l'entreprise entend se consolider en France et en Europe avant de chercher à se déployer au-delà (sans pour autant abandonner les clients déjà acquis). « On réalise 25 % de notre chiffre d'affaires hors Europe. Nous sommes présents sur tout le continent américain, en Afrique du Sud, en Asie mais pour une PME comme la nôtre, il est important de se recentrer. On a une stratégie de développement par cercle. Plus on est bon, plus on élargit le cercle ».

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