Dans le Sud, l'incubateur hydrogène tuyauterie de l'Afpa forme aux métiers de demain

L'agence pour la formation professionnelle des adultes abrite à Marseille l'un de ses incubateurs. Un programme qui permet « d'anticiper les besoins émergents de compétences » indique Magali Sirerols, directrice régionale de l'ingénierie et de l'innovation. L'objectif : lancer d'autres expérimentations sur les métiers liés à la RSE ou encore du spectacle vivant.
(Crédits : DR)

Les besoins énergétiques conséquents des industriels des Bouches-du-Rhône font du département un territoire particulièrement attentif à toutes les évolutions sur ce secteur. Si les processus de production, de transport et d'adaptation des outils ne sont pas encore parfaitement définis, l'hydrogène semble bien parti pour avoir un rôle majeur à jouer dans la décarbonation. Un gaz qu'il va falloir apprendre à maîtriser. C'est ce à quoi prépare l'incubateur hydrogène sur les métiers de la transformation des métaux de l'agence pour la formation professionnelle des adultes (Afpa). Situé au sein du centre de Marseille La Treille, il accueille en ce moment une dizaine de stagiaires. « Ce sont des demandeurs d'emplois plutôt sans diplôme et sans expérience dans le domaine », détaille Magali Sirerols, directrice régionale de l'ingénierie et de l'innovation de l'Afpa Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Des cours qui s'adressent à un petit groupe. « C'est volontaire, la vocation n'est pas d'être sur un gros flux », précise la directrice. Car la démarche s'inscrit dans un vaste programme d'expérimentation. Pour le tuyautage de l'hydrogène, il existe trois autres incubateurs Afpa en France, à Pau, Saint-Nazaire et Cherbourg. Les formations concernent la soudure, la chaudronnerie ou encore de la maintenance. Des métiers qui nécessitent de nouvelles compétences sur la sécurité ou l'usage de l'inox (qui permet de transporter l'hydrogène).

Le choix de ces formations est le fruit d'un processus administratif précis. Le programme « incubateur » de l'Afpa est né en 2019. Il se traduit en France par près de trente centres engagés dans des expérimentations autour par exemple de l'éolien ou du rétrofit. « L'ambition c'est d'anticiper les besoins émergents de compétences, cela peut concerner soit des nouveaux métiers soit une évolution profonde d'un métier qui nécessite une réadaptation des compétences de salariés », expose Magali Sirerols.

La première promotion termine en décembre

Pour choisir quelles compétences doivent être développées, les centres Afpa régionaux réalisent des notes d'opportunités sur des évolutions de métiers qu'ils auraient repérés. Vient ensuite une enquête auprès des professionnels pour connaître leur avis sur le besoin en question. C'est après ces deux étapes que la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) prend la décision ou non de lancer un incubateur, sachant que chaque expérimentation doit se réaliser dans plusieurs centres, dans différentes régions.

Une fois les incubateurs sur un besoin actés, le référentiel de formation doit être conçu. « Sur cette étape, nous embarquons toutes les entreprises et les partenaires parce que le métier n'existe pas vraiment encore mais nous allons tout de même former des gens qui vont devoir aller dans des entreprises », précise la directrice. Les échanges se poursuivent durant la formation pour apporter d'éventuelles modifications.

Si l'expérimentation est validée par la DGEFP et des commissions professionnelles, elle rentre dans le cadre des titres professionnels et peut donc être industrialisée. « Là, ce n'est plus un incubateur puisque la formation entre dans l'offre de champ métiers du ministère du Travail », explique Magali Sirerols. A Marseille, la première « promotion » vient tout juste de démarrer et doit se terminer en décembre. Pour un tuyauteur, la partie hydrogène dure 380 heures en plus des 600 heures nécessaires au métier initial de tuyauteur.

D'autres incubateurs attendus dans la région

En plus de l'hydrogène, un incubateur « tuyauteur monteur sur site sensible » va bientôt démarrer à Istres. « C'est là aussi un bloc complémentaire qui permet d'exercer un certain nombre de métiers en hauteur sur des sites pétrochimiques, pétroliers ou nucléaires », indique Magali Sirerols. Une approche qui n'est pas vraiment nouvelle en tant que telle, mais ici « l'incubation est liée à la carence de certification existante qui permet d'attester de la maîtrise effective de la compétence ».

A plus long terme, l'Afpa Provence Alpes Côte d'Azur espère accueillir d'autres incubateurs dans la région : sur les métiers RSE à Nice, sur l'animation du spectacle vivant à Avignon et le rétrofit, notamment de véhicule léger, à Marseille. Pour ces trois cas, la phase de R&D touche à sa fin, reste à attendre la décision de la DGEFP sur l'intérêt de créer des incubateurs. « Nous aimerions aussi porter l'incubateur qui va se lancer sur les métiers de formation, qui concernent toute la conception pédagogique », ajoute Magali Sirerols.

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