« Il faut continuer à créer des startups, notamment industrielles » (French Tech Côte d’Azur)

Territoire attractif, aussi pour son écosystème de l’innovation, la Côte d’Azur regorge de pépites mais doit continuer à se muscler pour rester dans les leaders. Notamment en termes d’accompagnements, à l’image de la French Tech qui multiplie les programmes ciblés. Question de réussite, de meilleures relations entre les jeunes pousses et les grands groupes et de la bonne santé de tout un écosystème.
(Crédits : DR)

« Cela signifie qu'il y a encore des levées de fonds sur la Côte d'Azur. C'est la plus grosse levée de fonds de 2023. Cela prouve aussi que le ralentissement n'est pas encore effectif sur notre territoire », estime Farouk Raïs après l'annonce du tour de table finalisé par Qualisteo pour un montant de 5 millions d'euros.

Une bonne nouvelle pour la Côte d'Azur et une bonne nouvelle de façon globale pour l'écosystème de l'innovation et celui des startups comme le souligne le directeur général de la French Tech Côte d'Azur. Car les derniers mois n'ont pas forcément été un long fleuve tranquille pour les jeunes entreprises innovantes. Toujours un peu à contre-courant, la Côte d'Azur démontre donc, que l'innovation continue de se financer.

Forcément dix ans après la naissance du mouvement au coq bleu blanc rouge, faut-il continuer à créer des startups ? « Ceci est une question philosophique », répond, en souriant, Farouk Raïs. « Oui, il faut continuer à créer des startups, de plus en plus industrielles ». Sachant que le rythme de création ne se tarit pas, avec une dizaine de créations par jour dans le département. Des startups qui survivent, « peu disparaissent », souligne Farouk Raïs « certaines ont plus de dix ans et deviennent des PME ».

L'accessibilité à l'entreprenariat, enjeu des territoires

La French Tech, qui s'est structurée plus fortement ces dernières années, a également mis au point différents programmes, avec l'objectif de donner la chance à tout esprit entrepreneur, comme le French Tech Tremplin qui cible plus précisément ceux qui sont éloignés - surtout géographiquement - de ce monde entreprenarial. « Ceux qui sont issus des quartiers prioritaires, des zones rurales de revitalisation, des étudiants boursiers... La tech, c'est bien mais il ne fait pas oublier qu'il y a des personnes qui sont éloignés de ce monde, or il est indispensable qu'ils aient également accès à l'entreprenariat ».

L'enjeu se situe non pas dans la création stricto sensu mais dans l'accompagnement, cette aide dans les premiers pas qui compte beaucoup pour la suite. Un accompagnement qui est bien moins diffusé dans l'arrière-pays par exemple. Sont concernés, les accès aux incubateurs, aux accélérateurs notamment, ces structures qui soutiennent le passage aux étapes supérieures, notamment lorsqu'il faut entamer des tours de table ou passer à la phase commerciale.

Autre programme, le French Tech Rise vise à identifier le champion régional. Une façon d'identifier les futures licornes, sorte de Saint Graal. Créé en 2021, ce programme a pour objectif de donner l'opportunité aux pépites prometteuses de rencontrer des fonds d'investissement à Paris. Une façon de mettre le pied à l'étrier à celles qui présentent tous les éléments de croissance solide. Livemed's, la startup qui s'est spécialisée en livraison de médicaments, a, par exemple été l'une d'elles. « l'idée est de rencontrer des fonds que ces startups n'ont pas l'habitude de rencontrer », précise Farouk Raïs « et de donner de la visibilité nationale à ces startups ».

Le Sud, vraie terre d'ancrage ?

Le financement, sujet parmi les sujets de préoccupation, voit ses critères évoluer. Notamment, la prise en compte des critères ESG change-t-elle la donne. Durcit-elle l'exercice ? « Quand on est startupeur on voit tout comme une opportunité », estime Farouk Raïs, insistant encore sur la capacité de la French Tech a accompagné les jeunes pousses dans ces phases souvent délicates.

Le financement, ou plutôt la difficulté parfois à trouver sur la Côte d'Azur, les acteurs nécessaires, ne pousse-t-elle pas les startups à quitter le Sud pour Paris ? Non, promet le directeur général de la French Tech, avançant l'argument selon lequel « les startups qui se créent ici, restent ici et ne partent pas à Paris pour une question de financement. Je vois, en revanche, des startups d'autres territoires, venir s'installer ici ».

Ouverture et mindset pour réussir

Rapport longtemps déséquilibré, celui avec les grands groupes est tout autant un sujet d'attention pour les startups. Au point que, si pendant de très nombreuses années, les jeunes entreprises se sont débrouillées toutes seules dans ce qui a souvent été perçu comme une jungle, aujourd'hui ce rapport est pris en compte de façon plus sérieuse. Car il recouvre plein de questionnements comme l'accès, par exemple, à la commande publique pour les jeunes entreprises innovantes. Là encore, la French Tech répond par un programme baptisé « Je choisis la French Tech ». Le but est de faire « en sorte que les services publics, les grands groupes choisissent les startups ». La place des femmes - les dirigeantes de jeunes pousses lèvent moins que les dirigeants - demeure un sujet de sensibilisation, d'action, de bonne parole à continuer de porter. La French Tech Côte d'Azur y est allée de son programme en 2022, un programme qui a rencontré « un franc succès », promet Farouk Raïs. Et en conseils avisés aux apprentis créateurs de pépites : « penser international et avoir l'esprit ouvert ».

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